Olympie, étant un sanctuaire et non une ville, était uniquement habité par le personnel desservant les temples et les prêtres du culte. Ce site du Péloponnèse, au pied du mont Kronion, était dédié à Zeus Olympien, sous l'égide duquel se tinrent dès l'an 776 avant J-C les fameux Jeux panhelléniques (1) pentétériques (2).
|
Le temple de Zeus |
Le temple colossal de Zeus Olympien, de style dorique, fut érigé entre 470 et 456 avant J-C. Il subit plusieurs catastrophes, notamment un incendie vers 426 avant J-C, et un tremblement de terre un siècle plus tard, qui le détruisit entièrement. L'ensemble du site a été retrouvé enfoui sous une couche de sédiments de plusieurs mètres d'épaisseur. Actuellement, parmi les ruines, une seule colonne émerge de l'ensemble qui faisait
64,20 m de long sur
24,60 m de large.
|
Le temple d'Héra et en médaillon les prêtresses allumant la flamme olympique |
Consacré à Héra, l’Héraion, qui est un temple périptère, probablement le premier édifice dorique connu du Péloponnèse, date des environs de 600 avant J-C. Ses colonnes étaient à l'origine toutes en chêne et furent progressivement remplacées par des colonnes de pierre. Il abritait l'autel sur lequel on plaçait les couronnes de laurier destinées aux vainqueurs des jeux. C'est dans ce temple que fut retrouvé l'Hermès de Praxitèle.
|
La palestre où s'entrainaient lutteurs et sauteurs |
La palestre remonte au IIIe siècle avant J-C. Elle a le même plan carré qu'un gymnase, mais en plus petit. Les athlètes s'y entraînaient aux sports ne nécessitant pas trop de place tels que la lutte et le saut. Autour de l'espace central, les portiques étaient organisés en petites pièces où les athlètes se préparaient, aidés de leur entraîneur. Les petites pièces des angles est et ouest étaient des bains. La palestre était séparée du gymnase par un propylée de style corinthien datant du IIe siècle avant J-C.
|
L'atelier de Phidias |
À l'ouest du temple de Zeus se trouvaient les vestiges d'un bâtiment identifié comme étant l'atelier utilisé par Phidias pour créer sa statue chryséléphantine (3) de Zeus, laquelle comptait parmi les sept merveilles du monde. Les murs de l'atelier étaient à l'origine en brique crue posée sur un lit de pierre. Sur ces fondations est venue s'installer, au Ve siècle, une église byzantine dont on distingue un peu partout les symboles et les ornements. L'ancienne porte monumentale de l'atelier fut alors convertie en abside.
|
Le Philippéion |
Dans le sanctuaire on découvre plusieurs vestiges de monuments dont la maison de Néron, le Bouletérion, le Prytanée, le Pélopéion, le Léonidaion, le Métroon, le Nymphaion, les thermes de Kronion et celles de Kladeos pour ne citer que les édifices les plus connus. Le Philippéion, lui, fut érigé sur l'ordre de Philippe II de Macédoine après sa bataille victorieuse contre une coalition de cités grecques menée par Athènes en 338 avant J-C à Chéronée. Ce bâtiment de forme circulaire abritait les statues (4) chryséléphantines de Philippe II, de son épouse Olympias, de son père Amyntas III, de sa mère Eurydice et de son fils Alexandre le Grand.
|
L'entrée du stade olympique |
Ce passage, jadis entièrement couvert dont il ne reste plus qu'une arche voûtée, était nommé kriptè. Il reliait le sanctuaire à un stade long de 192 mètres où se déroulaient tous les quatre ans les jeux dont la tradition se perpétue encore avec nos actuels jeux olympiques.
Cette excursion serait incomplète sans la visite du musée archéologique d'Olympie qui abrite plusieurs oeuvres et objets découverts lors des fouilles dans le Sanctuaire. Ce sera donc l'objet de notre prochain carnet de voyage...
(1) panhellénique : célébré en Grèce antique pour honorer les dieux
(2) pentétérique : qui a lieu tous les quatre ans
(3) chryséléphantine : dont la technique de sculpture consiste en un assemblage d'or et d'ivoire
(4) oeuvres de Léocharès, sculpteur grec du second classicisme