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Les poissons invasifs en Méditerranée

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Dans cet article je me bornerai à étudier les espèces invasives observées dans les eaux françaises de la mer Méditerranée, donc exit les diverses espèces de poissons exotiques issues de la migration lessepcienne (Note1) qui ont envahi la Méditerranée orientale (Note2).

Avant, la Méditerranée était une mer ouverte sur l'océan Atlantique, et c'est tout naturellement que les poissons passaient de l'océan à la mer, et inversement, par le détroit de Gibraltar.

Avec la création du canal de Suez en 1869, plusieurs espèces de poissons vivant dans l'océan Indien et en mer Rouge empruntèrent ce passage pour venir coloniser la Méditerranée orientale. D'autres espèces, comme le barracuda et la girelle paon, ont remonté les côtes nord-africaines, franchi le détroit de Gibraltar, longé les côtes espagnoles pour devenir de plus en plus abondants sur nos côtes.
 
La dorade coryphène (Coryphaena hippurus), par exemple, est aujourd’hui observée sur les côtes françaises. Il est difficile de savoir comment évolue cette espèce tropicale, si ce n’est sur les réseaux sociaux où des pêcheurs à la traîne affichent leurs trophées.

Le coryphène peut mesurer plus de 2 m de long et peser jusqu'à 45 kg. C'est un poisson très rapide qui peut atteindre des vitesses dépassant les 50 nœuds, soit plus de 90 km/h. La coloration de son corps est généralement très vive et composée de différentes couleurs, le plus souvent du bleu-vert métallisé avec des bandes dorées sur le dessous. Cette espèce présentant un dimorphisme sexuel, le mâle a une bosse sur le front, donnant une forme carrée à sa tête, alors que la femelle a une tête ronde et un corps plus fin.

Coryphaena hippurus

En décembre 2022, en allant pêcher les loups dans le golfe du Lion, un pêcheur du bord de mer captura trois tassergals, poissons carnassiers jusqu'alors observés en Méditerranée orientale. D'autres captures avaient été signalées en 2016 à Nice, puis en 2018 aux îles du Frioul, à Marseille, selon les commentaires laissés sur le site du Comptoir des Pêcheurs.

Les tassergals (Pomotamus saltatrix) sont présents aussi dans le delta du Rhône où ils chassent en bancs les mulets. Avec leur corps fuselé, leur tête imposante et leur grande bouche terrifiante aux canines pointues et acérées, les tassergals sont faciles à identifier. Ils peuvent peser jusqu'à 15 kg pour une longueur dépassant le mètre.

Le mot "Tassergal" dérive d'une traduction phonétique du mot berbère "tasârgâlt" qui désigne, au Maroc, le bar commun. Quant au terme arabe "sargâl" ou "sargan", il viendrait ainsi probablement de "sardan" qui signifie maquereau.

Je me souviens dans les années 50, à la jetée Delure du port de Casablanca, de pêches mémorables de grands tassergals, appâtés à la sardine. Les pêcheurs espagnols les appelaient "sarganas".

Pomotamus saltatrix

Autre poisson carnassier invasif : le barracuda (Sphyraena barracuda).

Depuis la fin des années 1970, le barracuda a largement colonisé les côtes nord de la mer Méditerranée, du golfe de Gênes jusqu'au massif de l'Estérel. Sa présence, constatée dans toute la Méditerranée, probablement due au réchauffement climatique, inquiète certains pêcheurs professionnels en raison de la voracité de ce carnassier envers les espèces autochtones, y compris envers d'autres prédateurs locaux tels que les loups.

Le barracuda est un poisson de grande taille pouvant mesurer jusqu'à 2 m de long pour un poids de 50 kg. Son corps est allongé, avec une mâchoire inférieure proéminente et des dents en forme de crocs. 

Au début des années 2000, alors que j'agachonnais au pied du petit Rouveau, îlot de l'archipel des Embiez, un banc d'une trentaine de barracudas mesurant environ 60 cm, passa au dessus de moi. Je me souviens encore de leurs formes élancées et de leurs corps argentés accrochant les rayons du soleil au zénith.

Sphyraena barracuda

Le baliste commun (Balistes capriscus) est un poisson dont la chair est comestible.

On parle de ce poisson depuis que des baigneurs se sont fait mordre aux mollets par des balistes agressifs, en 2020 dans l'Aude, et en 2022 dans le Var.

On ne peut pas dire que le baliste commun soit une espèce invasive récente puisque j'en avais capturé un à Carry-le-Rouet dans les années 70. Cependant c'est une espèce peu courante qui affectionne les eaux chaudes et qu'on apercevra plus souvent au nord de la Méditerranée, avec le réchauffement climatique. 

Le baliste commun a un corps haut et aplati latéralement avec une forme ovale et peut mesurer 30 à 45 cm. Sa peau rugueuse, couverte de petites plaques losangiques, est épaisse, ce qui rigidifie le corps et ne lui permet pas de nager avec souplesse. Sa tête porte des yeux de taille réduite. La bouche étroite et petite, bordée de grosses lèvres, est garnie de fortes dents (14 en haut et 8 en bas) qui lui permettent de casser les coquilles de mollusques ou les carapaces des crabes. C'est un poisson discret dont la couleur varie du grisâtre au verdâtre.

Balistes capriscus

Le Poisson-lapin à queue tronquée (Siganus luridus) fait beaucoup parlé de lui car il inquiète les scientifiques qui le surnomment "la vache" ou "la tondeuse" !

Il a été observé près de Marseille, dans le Parc Marin de la Côte Bleue, en 2008, donc c'est une espèce potentiellement invasive. 

Ce poisson possède un corps en forme de fuseau, fortement comprimé latéralement et très élevé. Sa taille est en moyenne de 20 cm. Il évolue très près du fond, vers 15 à 20 m, là où les herbiers et les algues sont abondants. Au niveau de la chaîne alimentaire, le poisson-lapin entre directement en confit avec la saupe (Sarpa salpa) qui elle aussi est herbivore. Il fait de gros dégâts dans tout ce qui est algues ou herbiers de posidonies, dans les habitats et autres nurseries pour certaines espèces.

Les blessures causées à l'Homme par les épines à venin sont très douloureuses, passagères et sans conséquence grave, rappelant les piqûres causées par l'aiguillon dorsal des vives. A signaler aussi des risques d'intoxication alimentaire du type ichthyoallyeinotoxisme, c'est-à-dire d'intoxication hallucinogène, après consommation de ce poisson (Note3). 

Un poisson auquel il ne faut pas se fier tant il paraît, à première vue, inoffensif !

Siganus luridus

La Girelle-paon (Thalassoma pavo). Dans les années 90, au Gaou, toujours dans l'archipel des Embiez, j'avais observé le ballet haut en couleurs de quelques girelles-paons en période de frai. Originaire de Méditerranée méridionale, les premiers spécimen sont apparus sur nos côtes dans les années 80.

La girelle-paon femelle a un corps finement strié et hachuré de 4 à 6 bandes transversales bleu-ciel, une tache dorsale noire et une tête bariolée de lignes bleu-ciel. Le mâle, de couleur vert olive, n’a qu’une seule barre bleu bordée de rouge derrière la tête, laquelle est marbrée de bleu. Cette espèce vit près de la surface, autour des rochers couverts d'algues où elle trouve sa nourriture.

Thalassoma pavo

Connu aussi sous le nom de "tétraodon", le poisson-ballon à bandes argentées (Lagocephalus sceleratus) a un corps argenté, voire gris, avec des points noirs réguliers, sauf sur le ventre qui est blanc.

Il est capable de gonfler son corps en avalant de l'eau. Lorsqu'il n'est pas gonflé, le corps est allongé et légèrement comprimé latéralement. Le poisson-ballon mesure entre 20 et 60 cm et se nourrit principalement de crevettes, mais aussi de crabes, de poissons, de calmars, de mollusques et de seiches.

Un spécimen avait été pêché en France, à Gruissan (Aude), dans l'été 2014. Cette espèce est donc considérée comme invasive en Méditerranée, et figure sur la liste noire des « espèces envahissantes dans les aires marines protégées méditerranéennes » tenue par l'UICN (Note4).

En outre le poisson-ballon à bandes argentées est un poisson toxique. Dans son foie, ses viscères, sa peau et ses gonades est concentrée une substance (la tétrodotoxine) qui provoque la paralysie respiratoire et cause des problèmes de circulation sanguine à leurs consommateurs.

En règle générale il n'est pas recommandé de consommer du poisson qu'on ne connaît pas et dont on ignore les supposés méfaits.

Lagocephalus sceleratus

Avec l'arrivée d'espèces concurrentes qui tendent à supplanter, voire à faire disparaître les espèces autochtones, les biologistes ont constaté une réduction sensible de la biodiversité. Il est vrai que l'augmentation de la température de l'eau, provoquée par le changement climatique, favorise l'implantation d'espèces tropicales en provenance de l'océan Atlantique et de la mer Rouge. 

Les observations de barracudas dans les eaux provençales en sont l'un des exemples les plus symptomatiques. Tous ces animaux disposent de deux portes d'entrée principales que sont le détroit de Gibraltar et le canal de Suez, surtout depuis l'élargissement de ce dernier en 2015. 

Mais ce n'est pas tout. L'eau de ballast des navires constitue un moyen de transport privilégié des espèces exotiques juvéniles qui peuvent ainsi voyager sur de très grandes distances jusque dans les ports français, tel le complexe Marseille-Fos où ces navires sont déballastés.

Le futur nous réserve encore bien des surprises... pas forcément agréables !

Poisson-lion, poisson-pierre et poisson-flûte

Notes :

* Note1 : la migration lessepsienne (du nom de Ferdinand de Lesseps, architecte du canal de Suez) est un type de migration animale se faisant de la mer Rouge vers la mer Méditerranée.
* Note2 : tels le poisson-lion appelé aussi rascasse volante (Pterois miles) dont les épines sont venimeuses, le poisson-pierre (Synanceia verrucosa), lui aussi venimeux, et le poisson-flûte (Fistularia commersonii), long poisson carnivore qui se nourrit de poissons juvéniles.
* Note3 : c'est une toxine méconnue qui concerne également les mulets et les surmulets, les saupes, les poissons-coffres, mérous tropicaux, poissons-clowns et certains poissons-chirurgiens.
* Note4 : UICN = Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Photos : images du Net traitées 3R (rognage + redimensionnement 800 pixels + retouche)
 
Sources : Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques (DORIS)


Rénovation du Parc de la Méditerranée

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En empruntant la corniche de la Coudoulière, vous avez remarqué que l'accès au parc de la Méditerranée était fermé pour cause de travaux de rénovation. Ces travaux - dont le montant s'élève à plus de 4,3 millions d'euros - ont débuté fin mai 2023 et devraient s'achever fin avril 2024.

Le chantier a été clôturé par des barrières métalliques, mais aux abords on peut voir que des murets en agglomérés ont été cassés, des grillages enlevés et des végétaux (roseaux et lauriers) coupés.

 

A l'intérieur du parc, on distingue, juste après après le bassin, des tas de terre et de gravats amoncelés par les engins de terrassement.

La station de vélos à assistance électrique en libre service, qui était située à l'entrée du parc, a été démontée pour être installée à côté de la station de recharge des voitures électriques se trouvant dans le parking paysager, face au parc.

Cependant, pour les piétons, l'accès à la batterie du cap Nègre, au restaurant-buvette le Niglo et au Karting pour enfants, par la voie privée, a été conservé. 

Ce vaste chantier sera un coup de lifting pour ce parc créé il y a 35 ans et dont l'ambition est d'être encore plus grand, plus beau, plus ludique et par conséquent plus familial (NOTES 1).

NOTES 1
- création de jardins botaniques thématiques, avec 200 espèces végétales d'origine méditerranéenne, et d'ailleurs (NOTES 2) (NOTES 3);
- le bassin aux carpes koï sera conservé et agrandi ;
- face à la grande étendue de gazon qui sera préservée, installation d'une scène pour accueillir des concerts ;
- pour les tout-petits, un petit théâtre en bois, va prendre place dans la pinède ;
- l’aire de jeux pour enfants sera entièrement remplacée ;
- création d'un "bowl", dans l'actuelle prairie, après le Niglo pour les amateurs de glisse urbaine (trottinette, skate, roller, BMX).

NOTES 2
- un jardin aride de cactées (nord du Mexique, Arizona, Californie) ;
- un jardin de lave (îles Canaries, îles des Açores) ;
- un jardin d’acclimatation (fynbos et steppe d’Afrique du Sud, Australie) ;
- un jardin méditerranéen ;
- un jardin des embruns ;
- un jardin aquatique (végétaux de berges et immergés).

NOTES 3
Au total seront plantés :
- 130 arbres ;
- 22.185 arbustes, vivaces, graminées et bulbes ;
- 3.161 jeunes plants forestiers ;
- 6.100 m² de prairie et prairie sèche.

SOURCES
Article de Var-Matin publié le 11/05/2023.

PHOTOS
RHP Collection.

Les requins de Méditerranée

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Après avoir lu un article posté sur ce blog traitant des espèces de poissons invasives en Méditerranée, un ami pêcheur m'a contacté pour me demander pourquoi le Grand requin blanc n'était pas mentionné ?

En préambule je dirais que la mer Méditerranée est peuplée d’une grande diversité de poissons cartilagineux connus sous le nom scientifique de Chondrichtyens, cette classe étant elle-même divisée en deux sous-classes : les Elasmobranchii comprenant les requins, les raies et les poissons-scies, et les Holocephali regroupant les chimères.

Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, ce sont 74 espèces de poissons cartilagineux qui résideraient dans les eaux méditerranéennes, dont une quarantaine d'espèces de requins de tailles variables.

La majorité de ces requins ne dépassent pas les 2 mètres de longueur, mais on retrouve une dizaine d’espèces dont la taille peut atteindre près de 4 mètres ! Ce sont le requin pèlerin, le requin renard commun, le requin renard à gros yeux, le requin griset, le requin mako, le requin petit-taupe, le requin peau bleue, le requin féroce, le requin-marteau, le requin-tigre et le grand requin blanc.

Quoiqu'on en pense, et du fait de sa rareté, le Grand requin blanc est bien et bien présent en Méditerranée, et ce depuis l'Antiquité. Il ne s’agit donc pas de l’apparition d’une nouvelle espèce liée au réchauffement climatique, passée en Méditerranée par le canal de Suez ou par le détroit de Gibraltar !

Dans cet article, on recensera tous les requins résidant en Méditerranée, à commencer par celui qui a inspiré le présent article.

1) Carcharodon carcharias

Le grand Requin blanc (Carcharodon carcharias) est un requin de la famille des Lamnidae mesurant en moyenne entre 4 et 6 m de long. Les grands requins blancs de Méditerranée se distinguent des spécimens australiens, sud-africains ou américains par la couleur de leur dos qui tend vers le marron clair au lieu d'être gris. Le ventre est blanc pour l'ensemble des espèces. En Méditerranée, depuis la raréfaction du phoque moine, les grands blancs se sont tournés vers la chasse aux thons et aux espadons.
Les attaques sur des êtres humains sont rares. Sur les côtes françaises méditerranéennes, deux attaques ont été observées en plus d'un siècle, la dernière survenue au large du cap d'Antibes en 1998, heurtant les bouteilles d'air comprimé d'un des plongeurs. Victimes de leur mauvaise réputation, pêchés pour leurs ailerons malgré l'interdiction, ils sont répertoriés comme étant une espèce en voie de disparition.

2) Cetorhinus maximus


Un autre requin imposant par sa taille, le Requin pèlerin (Cetorhinus maximus), de la famille des Cétorhinidés, qui mesure entre 4 et 7 m. Cest un poisson qui est presque exclusivement planctonivore. Il nage la gueule grande ouverte dans les zones où se concentre le plancton, avalant l'eau avec ce qu'elle contient. L'eau chassée ensuite par les fentes branchiales, reste le plancton filtré qui est avalé. Des petits poissons grégaires comme les sardines, les anchois et les maquereaux font aussi partie de son alimentation. La livrée du requin pèlerin passe du bleu ardoise sur le dos, au blanc sur son ventre. Vous avez compris que, du fait de leur régime alimentaire, ces poissons sont inoffensifs pour l'Homme. En effet leur comportement n'est pas agressif et ils n'attaquent ni les plongeurs ni les bateaux. Le requin pèlerin est, comme d'autres espèces de requins, une espèce menacée d’extinction et protégée.

3) Alopias vulpinus


Appelé aussi Renard de mer commun, le Requin-renard commun (Alopias vulpinus) est une espèce de requin de la famille des Alopiidés. Il peut atteindre les 6 mètres de long, dont la moitié composée par sa nageoire caudale, pour un poids de 500 kg. Sa robe à couleur dominante sombre varie du bleu argenté au noir en passant par un gris brun sur le dos. Avec un corps fuselé, des yeux de taille modeste et un museau court et pointu, il peut être confondu avec le Requin-renard pélagique (Alopias pelagicus) mais ce dernier est absent de la mer Méditerranée.
Le Requin-renard commun peut être observé près du rivage ainsi qu'en pleine mer, depuis la surface jusqu'à une profondeur de 550 m. C'est un migrateur saisonnier qui passe ses étés sous les basses latitudes.Sa longue nageoire caudale est à l'origine de nombreux contes fantaisistes. En réalité, le Requin-renard commun l'utilise comme un fouet pour assommer ses proies. Cette espèce se nourrit principalement de petits poissons vivant en bancs (harengs, sardines, anchois,...). C'est un bon nageur, capable de bondir hors de l'eau.
Le Requin-renard commun est vivipare aplacentaire, les embryons oophages se nourrissant des œufs sous-développés ovulés par leur mère. Malgré sa taille, il est peu dangereux pour l'homme en raison de ses dents relativement petites et de son caractère timide. Il est très apprécié par les pêcheurs commerciaux pour sa chair, ses ailerons, sa peau et l'huile de son foie, raisons pour lesquelles il est pêché à la palangre et au filet maillant.
Ayant un faible taux de reproduction, le Requin-renard commun ne peut résister à la surpêche, ce qui explique que l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère cette espèce comme étant vulnérable.

4) Alopias supercilliosus


Autre requin de la famille des Alopiidés, le Requin-renard à gros yeux (Alopias supercilliosus) qui est plus petit que le Requin-renard commun puisque sa taille maximale est inférieure à 5 m. Lui aussi possède une nageoire caudale asymétrique et se nourrit majoritairement de petits poissons pélagiques. On le rencontre notamment dans la partie occidentale de la Méditerranée.

5) Hexanchus griseus


Le Requin griset (Hexanchus griseus) est une espèce de requins de la famille des Hexanchidae. C'est un requin massif avec un corps fuselé, un dos gris-noir à brun chocolat et un ventre blanc-gris. Autres caractéristiques : un long museau conique précédant une bouche placée en arrière et garnie de six rangées de dents en peigne. Ses yeux sont verts. Les plus grands spécimens mesurent jusqu'à 6 m de long pour un poids de 590 kg. Leur régime alimentaire carnivore varie en fonction de leur taille et de leur habitat. On a retrouvé dans son estomac des restes de poissons osseux et cartilagineux et aussi de mammifères marins. 
Le requin griset, à l'instar de nombreuses espèces de requin, est ovovivipare. La femelle donne naissance à des portées composées de nombreux petits (22 à 108). Cette prolifération permet à cette espèce de ne pas figurer sur la liste rouge des requins menacés. Le Requin griset est inoffensif et ne représente pas de danger pour l'homme.

6) Carcharhinus plumbeus


Le Requin gris (Carcharhinus plumbeus) est est un requin de la famille des Carcharhinidaeun pouvant atteindre 2,5 m. Il est reconnaissable à son corps massif et trapu, avec un dos pourvu d'une carène portant une nageoire dorsale très haute, et avec des nageoires pectorales imposantes. Le dos du Requin gris est entièrement gris, et son vente est blanchâtre. Il apprécie tout particulièrement les estuaires, ne craignant ni les eaux troubles ni les eaux saumâtres. Actif principalement la nuit, son alimentation est essentiellement composée de poissons, ainsi que de céphalopodes et de crustacés. Le Requin gris  n'a pas la réputation d'être particulièrement dangereux pour l'homme. Du fait de la surpêche, ce requin est classé en catégorie vulnérable dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l'UICN.

7) Carcharias taurus


Le Requin taureau (Carcharias taurus) est une espèce de requin de la famille des Odontaspididae pouvant atteindre 3 mètres pour un poids de 150 kg. Son corps est allongé, avec un dos très arqué, rejetant la dorsale en position très postérieure. Son dos et ses flancs sont gris-brun et son ventre est blanchâtre. Le museau est court et pointu, laissant apparaître trois rangées de dents effilées dépassant largement de la bouche. Malgré son air menaçant, il est néanmoins assez peu agressif envers l'homme. Il se nourrit principalement de poissons et de mollusques céphalopodes. Dépourvu de vessie natatoire, cette espèce avale de l'air et le stocke dans l'estomac pour améliorer sa flottabilité. L'UICN classe le Requin taureau en catégorie vulnérable dans la liste rouge des espèces menacées.

8) Isurus oxyrinchus


Le Requin mako (Isurus oxyrinchus) ou requin-taupe bleu est une espèce de requins de la famille des Lamnidae au corps de couleur bleu nuit sur le dessus et blanc en dessous. De forme fuselée et très hydrodynamique, ce requin dont la taille maximale est de 2,85 m, est taillé pour la course. Avec le poisson-voilier, il est un des poissons les plus rapides du monde avec une vitesse atteignant les 110 km/h. Il possède de grands yeux noirs et des dents fines recourbées en crochets vers l'intérieur de sa bouche. Son alimentation est principalement composée de poissons pélagiques comme les thons, mais aussi de petits requins et des céphalopodes. Sa chair ferme, débitée en darnes, est utilisée en cuisine, ce qui explique sa pêche commerciale.
Compte tenu de sa puissance et de sa combativité, il est fort apprécié des pêcheurs sportifs. A cause de la surexploitation dont li fait l'objet, le Requin mako a presque disparu de la Méditerranée. Même s'il est soupçonné de plusieurs attaques, on peut dire que sa dangerosité envers l'homme est surfaite.

9) Lamna nasus


Egalement appelée Veau de mer, Maraîche ou Requin marsouin, le Requin-taupe commun (Lamna nasus) est une espèce de requins de la famille des Lamnidae, présente sur Terre depuis près de 400 millions d’années. Il peut atteindre 3,5 m de long. Son dos est bleu-noir ou gris et son ventre blanchâtre.
le Requin-taupe commun se nourrit de harengs, de morues, de maquereaux, de roussettes, de merlans et d'autres poissons. Il est très pêché pour sa chair de couleur rose, ses ailerons et son huile. On recense quelques rares attaques du Requin-taupe commun sur des hommes ou sur des bateaux, sans plus. Victime de la surpêche, cette espèce est considérée comme étant en danger d’extinction.

10) Isurus paucus


Malgré son nom, le Requin petit-taupe (Isurus paucus), qui fait partie lui aussi de la famille des Lamnidae, peut mesurer jusqu'à 4,20 m de long. Il se nourrit essentiellement de poissons et de céphalopodes et n'est pas dangereux pour l'homme. Son statut de conservation est classé vulnérable.

11) Prionace glauca


Le Requin bleu (Prionace glauca), appelé aussi Peau bleue, est une espèce de requin pélagique de la famille des Carcharhinidae pouvant atteindre 4 m de long. Ce requin est caractérisé par sa forme très effilée et par la teinte bleue de la partie supérieure de son corps. Il se nourrit de céphalopodes, de poissons tels que thons, morues, de petits requins, de crustacés, de charognes également et plus exceptionnellement d'otaries. Grâce à sa bouche parabolique ornée de dents étroites, longues et obliques, il peut attraper facilement les proies glissantes. Le Requin bleu attaquant rarement l'homme, on ne peut le considérer comme dangereux. L'UICN considérait que ce requin n'était pas menacé à l'échelle mondiale... mais en danger critique d'extinction en Méditerranée !

12) Odontaspsis ferox


Le Requin féroce (Odontaspsis ferox) est une espèce de requin de la famille des Odontaspididae qui peut atteindre 5 m de long. Son dos de couleur grise, voire gris-marron, et son ventre est de couleur gris pâle ou blanche. Ses grands yeux dépourvus de paupières protectrices ont une pupille ronde totalement noire. Il est nommé « féroce » à cause de sa denture proéminente et menaçante avec des dents en forme de poignards. Cependant il ne semble pas être agressif envers l'homme, qu'il a peu de chances de rencontrer, vu qu'il évolue jusqu'à 1.000 mètres de profondeur. C'est un assez gros requin qui peut dépasser les 4 m pour un poids de 290 kg. Le requin féroce se nourrit de calmars, de crustacés et de petits poissons osseux. Le statut de conservation établi par l'UICN pour le Requin féroce est vulnérable.

13) Sphyrna zygaena


Appelé aussi Requin marteau lisse, le Requin marteau commun (Sphyrna zygaena) est une espèce de poissons cartilagineux de la famille des Sphyrnidae pouvant atteindre les 4,20 m pour un poids de 350 kg. Le corps du Requin-marteau commun est de couleur vert olive ou gris brun sur la face dorsale et blanc sur la face ventrale. Ce qui le distingue des autres requins de la même famille, c'est sa tête en forme de marteau, courte et incurvée, avec des yeux placés de chaque côté. La gueule, en forme de U, est garnie de dents triangulaires finement dentelées sur les bords.Le Requin-marteau commun se nourrit d’une grande variété de poissons osseux ou cartilagineux, de crustacés et de céphalopodes. L'espèce est recherchée pour ses nageoires entrant dans la cuisine traditionnelle et médicale asiatique, pour sa peau qui est transformée en cuir, et pour l'huile stockée dans son foie, laquelle est parfois récupérée pour des usages cosmétiques, alimentaires ou médicaux. Il est considéré par l'UICN comme étant une espèce vulnérableà l'échelle mondiale. A ne pas confondre avec le grand Requin-marteau (Sphyrna mokarran)  présent le long des côtes méridionales de la Méditerranée, dont la taille peut dépasser les 5 m.

14) Galeocerdo cuvier


Le Requin-tigre (Galeocerdo cuvier) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidés mesurant généralement 3 à 4 m pour un poids moyen de 500 kg. C'est le 3ème plus grand requin du monde après le requin-baleine (absent en Méditerranée) et le requin pèlerin. Son corps brun-gris est strié de rayures verticales sombres, particulièrement visibles chez les jeunes adultes, ce qui lui vaut le nom vernaculaire de requin-tigre. A noter que les juvéniles arborent une livrée argentée, tachetée comme celle du léopard. Ces taches deviendront barres avec l'âge puis disparaîtront à la maturité sexuelle.
Comme il est en mesure de régurgiter tout ce qu'il a avalé, il ingurgite toutes sortes de choses sans discernement, même des objets issus de l'industrie humaine. Sinon ce prédateur actif et puissant possède un régime alimentaire pour le moins éclectique, constitué de poissons osseux ou cartilagineux, de céphalopodes, de crustacés, de mammifères marins, de tortues, d'oiseaux marins et même de charognes.
Du fait de son peu de sélectivité pour ses proies, le requin-tigre est considéré comme particulièrement agressif et compte parmi les espèces de requins dangereuses pour l'homme. C'est cependant une espèce classée quasi menacée par l'UICN.  

15) Galeorhinus galeus


Appelé aussi Milandre ou Requin à grands ailerons, le Requin-hâ (Galeorhinus galeus) est un requin de la famille des Triakidae mesurant moins de 2 m. Le haut de son corps est brun-gris et son ventre de couleur blanchâtre. Il est pêché pour sa chair, surtout ses ailerons et son foie riche en vitamine A. Il s'alimente en eau libre de petits poissons pélagiques et de calmars, et près du fond d'espèces plutôt benthiques. De nos jours en régression, comme tous les requins, probablement en raison de la surpêche, le Requin-hâ est classé vulnérable par l'UICN dans sa liste rouge des espèces menacées.  

16) Carcharhinus altimus


Le Requin babosse (Carcharhinus altimus) est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae présente en Méditerranée, le long des côtes espagnoles. Sa coloration est grise à bronze sur le dessus, avec une légère ligne claire sur les flancs, et blanche en dessous. Le Requin babosse peut mesure jusqu'à 3 m pour un poids de 170 kg. Il chasse près du fond marin, et se nourrit de poissons osseux et cartilagineux, ainsi que de céphalopodes. En dépit de sa taille, ce requin vit trop en profondeur pour représenter un danger pour l'Homme.  

17) Carcharhinus limbatus


Le Requin bordé (Carcharhinus limbatus) est une espèce de requin de la famille des Carcharhinidae pouvant atteindre une longueur de 2,80 m. Il a un corps épais, fusiforme, avec un museau pointu. La plupart des individus ont des pointes ou des bords noirs sur toutes leurs nageoires. C'est un requin qui est commun dans les eaux côtières, jusqu'à 30 m de profondeur, et qui se nourrit de poissons pélagiques. Il est capable de sauter hors de l'eau afin d'attaquer les bancs de petits poissons !
Le requin bordé est mis en danger par les pêches commerciales et sportives, car on utilise sa chair, sa peau, ses nageoires et son huile de foie. Normalement méfiants envers l'homme, ils peuvent devenir agressifs en présence d'aliments agités par les plongeurs pour les attirer, et par conséquence ont été responsables d'un certain nombre d'attaques sur l'Homme. Il a été classé comme quasi menacé par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, car son faible taux de reproduction n'arrive pas à compenser la perte due à l'exploitation humaine.

18) Carcharhinus brachyurus


Le Requin cuivre (Carcharhinus brachyurus) est une espèce de requin de la famille des Carcharhinidae pouvant atteindre une longueur de 3,30 m pour un poids de 300 kg. Sa coloration est bronze à gris olive dessus, avec des reflets métallisés et parfois des teintes roses. Le dessous du corps est blanc, teinte qui s'étend vers les flancs où elle forme une bande bien visible. Il se nourrit de céphalopodes, de poissons osseux et cartilagineux. C'est un prédateur rapide qui chasse souvent en groupes, tirant ainsi avantage de leur grand nombre. Les Requins cuivres peuvent être pris dans les filets, les palangres de fond et les chaluts, leur chair étant vendue pour la consommation humaine. C'est un requin dangereux ayant fait l'objet d'attaques provoquées ou non sur des nageurs ou sur des plongeurs. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature a classé le Requin cuivre comme quasi menacé dans le monde entier.

19) Carcharhinus obscurus


Appelé aussi Requin de sable, le Requin sombre (Carcharhinus obscurus) est une espèce de requin de la famille des Carcharhinidae pouvant atteindre une longueur de 4 m pour un poids de 300 kg. Comme son nom l'indique, il possède un dos qui est gris-sombre chez les juvéniles et gris plus clair chez les adultes.
Avec ses grands yeux verts-jaunes, il peut être confondu avec le requin bouledogue. C'est un requin assez massif qui vit généralement entre la surface et 400 m de profondeur et qui affectionne les eaux chaudes et les fonds sablonneux. Prédateur opportuniste, il se nourrit principalement de poissons osseux, ainsi que de crustacés, de céphalopodes, voire de charognes. Ce squale est plutôt de nature tranquille, mais étant un prédateur dont il faut se méfier, il ne faut guère le taquiner ! Sur la liste rouge de l'IUCN, il apparait dans la catégorie des espèces en danger d'extinction.

20) Hexanchus nakamurai


Le Requin vache (Hexanchus nakamurai) est une espèce de requin de l'ordre des Hexanchiformes qui peut atteindre 1,80 m de long. Il évolue entre 600 m de profondeur et la surface qu'il regagne la nuit pour chasser. Il se nourrit de poissons osseux et de crustacés, et ne serait pas dangereux pour l'Homme.

21) Centrophorus granulosus


Le Squale-chagrin commun (Centrophorus granulosus) est une espèce de requins de la famille des Centrophoridae qui se plait à des profondeurs entre 200 et 600 m. Sa taille peut atteindre 1,70 m et son corps est de couleur sombre, avec des yeux très volumineux. Il se nourrit de poissons osseux comme les merlus, les serrans, les poissons-lanternes, les harengs, les éperlans, mais aussi de morues, de calmars et de crustacés. Son foie, qui peut représenter jusqu'à 25 % de sa masse totale, est utilisé par l'industrie pharmaceutique qui en extrait le squalène, un puissant adjuvant vaccinal. En raison de la pêche en eau profonde, l'espèce a été classée dans la liste rouge de l'UICN comme en danger d'extinction au niveau mondial, et en danger critique au niveau européen.  

22) Centrophorus uyato


Le Petit squale-chagrin (Centrophorus uyato) est une espèce de requins de la famille des Centrophoridae affectionnant des profondeurs entre 200 et 600 m. Sa taille peut atteindre les 90 cm. Il est de couleur gris brunâtre sur le dos et gris clair sur le ventre. Il se nourrit principalement de poisons osseux et de calmars. l'espèce a été classée dans la liste rouge de l'UICN comme étant en danger d'extinction.

23) Echinorhinus brucus


Le Squale bouclé (Echinorhinus brucus) est une espèce de requins de la famille des Echinorhinidae affectionnant des profondeurs allant de 400 à 900 m. Il est facilement reconnaissable par son grand corps brun violacé ou noir, ses deux petites nageoires dorsales bien en arrière et par les grands denticules cutanés semblables à des épines qui sont disséminés sur son corps. En outre sa peau est couverte d'une couche de mucus nauséabond d'une épaisseur de plusieurs millimètres. Le squale bouclé peut atteindre 3 m de long pour un poids de 200 kg. Il se nourrit de petits requins, tel l'aiguillat commun, de poissons osseux dont la lingue, le poisson-chat et les poissons-lézards, ainsi que de crabes.
L'UICN manque de données pour déterminer si l'espèce dans son ensemble est en danger ou non. Toujours est-il que le squale bouclé n'est pas connu pour présenter un danger pour l'Homme.  

24) Dalatias licha


Le Squale liche (Dalatias licha) est une espèce de requins de la famille des Dalatiidae qui vit dans des fonds allant de 35 à 1800 m. Il est couleur uniforme gris foncé ou brun chocolat sauf le bord postérieur des nageoires qui est clair. Ses grands yeux sont verts. Sa taille peut atteindre 1,80 m. Sa présence a été confirmée en Méditerranée occidentale. Cette espèce de requin se caractérise par une hétérodontie dignathique, c'est-à-dire que les dents de la mâchoire supérieure sont petites et pointues, alors que celles de la mâchoire inférieure sont larges et coupantes. De plus il fait partie des poissons bioluminescents dont la peau a le pouvoir d’absorber des radiations lumineuses et de les réémettre. La partie ventrale de son corps émet une lumière qui éclaire le fond lors de la recherche de proies ou pour s'en approcher furtivement.Sa nourriture consiste en des poissons osseux et cartilagineux, des céphalopodes et des crustacés fréquentant le plateau continental. L'Union internationale pour la conservation de la nature l'a évalué comme étant vulnérable.

25) Squalus acanthias


Aussi appelé aiguillat tacheté ou requin épineux, l'Aiguillat commun (Squalus acanthias) est une espèce de requins de la famille des Squalidae dont la chair est prisée par l'Homme. Son surnom de chien de mer est dû au fait que ce requin se déplace et chasse souvent en groupes nombreux, comme les chiens sauvages. Il vit à des profondeurs comprises entre 10 et 200 m, mais peut aller au delà. Le corps de l'Aiguillat commun est fusiforme et peut atteindre 1,30 m pour un poids de 4 kg. Il est généralement de couleur gris ardoise ou brunâtre, avec des taches blanches sur le dos et des taches gris pâle ou blanches sur le ventre. Ses mâchoires sont symétriquement et garnies de petites dents coupantes à une seule pointe. A noter que les deux nageoires dorsales de l'Aiguillat commun sont chacune précédées d'une épine forte, fixe, pointue et venimeuse... ce qui peut décourager un éventuel prédateur. L'adulte se nourrit de poissons osseux, de mollusques, de crustacés, de crabes,de crevettes et aussi de vers annélidés, alors que le juvénile se tient à des profondeurs moyennes où il dévore méduses et autres organismes planctoniques. La chair est rose, et sur le côté adipeux on y voit des chevrons rougeâtres. Coupée en filets, à l'état frais ou congelé, elle est vendue sous le nom de saumonette. L'aiguillat commun est l’espèce de requin la plus répandue à la surface du globe. Il est considéré comme vulnérable selon l’UICN.

26) Squalus megalops


L'Aiguillat nez court (Squalus megalops) est une espèce de requins de la famille des Squalidae. On le trouve à des profondeurs de 30 à 750 m et il mesure environ 70 cm. Il se nourrit de poissons osseux et cartilagineux, de crustacés et de céphalopodes. Il est considéré comme étant de préoccupation mineure selon l’UICN.

27) Squalus blainville


Egalement appelé Aiguillat coq, l'Aiguillat galludo (Squalus blainville) est une espèce de requins de la famille des Squalidae. On le trouve à une profondeur comprise entre 15 et 800 mètres. Il peut atteindre 1,20 mètre de long. Il se nourrit de poissons osseux, de crustacés et de céphalopodes.

28) Somniosus rostratus


Appelée petit requin dormeur par les anglo-saxons, la Laimargue de Méditerranée (Somniosus rostratus) est nommée ainsi à cause de ses petites nageoires qui la confèrent une certaine lenteur dans ses attaques.
D'une taille pouvant atteindre 1,40 m, cette espèce rare vit dans des profondeurs allant de 200 m à 1330 m et se nourrirait de poissons des profondeurs et d'invertébrés.

29) Heptranchias perlo


Le Perlon (Heptranchias perlo) fait partie de la famille des Hexanchidae. C'est un requin primitif qui peut atteindre 1,40 m de long. Son dos est brun-gris et son ventre gris clair. Ses dents sont disposés en peigne et ses yeux imposants. Il vit de 25 à 1000 m de profondeur, se nourrissant de poissons osseux et cartilagineux, de crustacés et de mollusques céphalopodes.

30) Etmopterus spinax


Appelé aussi Epineux noir, le Sagre commun (Etmopterus spinax) est une espèce de petits requins bathy-benthiques de la famille des Etmopteridae. Il ne dépasse pas 60 cm, et est de couleur brune avec un abdomen noir. En Méditerranée occidentale, on le trouve habituellement sur des fonds allant de 200 à 500 m où il se nourrit de petits poissons, calmars et crustacés. Il est considéré comme vulnérable selon l’UICN.

31) Centroscymnus coelolepis


Le Pailona commun (Centroscymnus coelolepis) est une espèce de requins de la famille des Somnosidae. Son corps est de couleur uniformément brun doré à brun foncé. Il peut atteindre une longueur de 1,20 m pour un poids de 10 kg. Il se nourrit principalement de poissons osseux et cartilagineux, de mollusques céphalopodes et gastéropodes, et même de viande de cétacés. Il est considéré comme quasi menacé selon l’UICN.

32) Galeus melastomus


Le Chien espagnol (Galeus melastomus), connu également sous le nom de Pristiure à bouche noire, est une espèce de requins de la famille des Scyliorhinidae. On le rencontre généralement sur des fonds vaseux accumulés au niveau de la marge continentale, à des profondeurs variant entre 150 et 1400 m. Il nage lentement, mais reste cependant très actif, se nourrissant d'une grande variété de poissons, de crustacés et de céphalopodes. Il mesure jusqu'à 80 cm et est reconnaissable à l'intérieur de sa gueule qui est noir et aux taches brunâtres ornant son dos. Sa vue et son système électroréceptif sont adaptés pour détecter les déplacements de proies bioluminescentes. L'UICN a classé cette espèce comme ayant un statut de préoccupation mineure.

33) Galeus atlanticus


Le Chien espagnol d'Atlantique (Galeus atlanticus) diffère subtilement de Galeus melastomus par des caractères tels que la longueur du museau, la profondeur du pédoncule caudal et la couleur des sillons au coin de sa bouche. En Méditerranée on le rencontre près du détroit de Gibraltar.

34) Scyliorhinus canicula


La petite Roussette (Scyliorhinus canicula) est un petit requin de la famille des Scyliorhinidae, au corps élancé et mesurant environ 80 cm pour un poids maximal de 5 kg. Son corps est beige clair tacheté de nombreux cercles bruns à noirâtres. La face ventrale est claire. On la trouve entre 10 et 400 m de profondeur, sur des fonds sableux, de graviers ou de vases des plateaux continentaux. C'est une espèce dont l'activité est nocturne et qui se nourrit d'invertébrés benthiques (mollusques, crustacés, petits céphalopodes, vers polychètes) ainsi que de petits poissons osseux. Il est pêché pour la consommation humaine. Une fois l'animal étêté, vidé et écorché, il prend alors la dénomination commerciale de saumonette.
 
35) Scyliorhinus stellaris


La grande Roussette (Scyliorhinus stellaris) est une espèce de requins de la famille des Scyliorhinidae.
Elle peut atteindre jusqu'à 1,50 m de long en Méditerranée. On la reconnaît aux nombreuses taches noires qui forment un motif de guépard sur le dessus du corps. La grande Roussette vit entre la surface de l'eau et une centaine de mètres de profondeur, mais, comme la petite roussette, elle est active surtout la nuit, ce qui limite ses rencontres avec l'Homme. Comme elle aussi, elle se nourrit de crustacés (crabes, crevettes), de mollusques céphalopodes (petits poulpes, calmars) et de poissons benthiques, et comme elle, elle figure sur les étals des poissonniers sous le nom de saumonette. La situation de la grande roussette est considérée comme quasi menacée par l' UICN.

36) Mustelus mustelus


L'Emissole lisse (Mustelus mustelus) est une espèce de requins de la famille des Triakidae. Cette espèce est présente dans des fonds allant de 5 à 50 m, mais elle peut aller jusqu'à 600 de profondeur. Elle peut atteindre une longueur 1,50 m. C'est un requin au corps gris à gris-brun, avec un ventre est plus clair. Opportuniste, l'Emissole lisse n'hésite pas à attaquer tout animal plus petit qu'elle et se trouvant à sa portée, notamment les poissons, les crustacés et les céphalopodes. Elle est classée par l'UICN comme étant en danger d'extinctionà cause de la surpêche.

37) Mustelus punctulatus


L'Emissole pointillée (Mustelus punctulatus) est elle aussi une espèce de requins de la famille des Triakidae. Elle est de couleur uniforme gris ou gris-brun dessus, clair sur le ventre, souvent avec de petites taches noires. D'une taille maximale de 90 cm, elle consomme des petits crustacés et des céphalopodes.

38) Mustelus asterias


L'Emissole tachetée (Mustelus asterias) est, comme les précédentes, une espèce de requins de la famille des Triakidae. Sa taille commune est comprise entre 80 cm et 1,20 m, mais elle peut atteindre 1,80 m. Son corps est gris à gris-brun ponctué de taches claires sur le dos et les flancs. L'émissole tachetée apprécie les fonds vaso-sableux et détritiques du plateau continental, jusqu'à une profondeur allant de 100 à 180 m. Elle se nourrit de crustacés, de céphalopodes et de poissons osseux. Elle aussi appartient à cette catégorie de poissons commercialisée sur l'étal des poissonniers sous le terme générique de saumonette. Pour la zone méditerranéenne, Mustelus asterias est classée comme vulnérable par l'UICN.

39) Squatina squatina


L'Ange de mer commun (Squatina squatina) est une espèce de poissons cartilagineux sélachimorphes de la famille des Squatinidae. Ce sont de grands poissons aplatis, de forme intermédiaire entre la raie et le requin. Les nageoires pectorales, fusionnées avec le corps, forment deux ailes de part et d'autre du thorax. Cependant elles ne sont pas fusionnées avec la tête comme chez les raies. Le dessus de leur peau est brun avec des taches plus foncées, et la face ventrale est blanche. Leur taille est comprise entre 1,80 et 2,40 m. L'Ange de mer commun vit en général à demi-enterré sur le fond sableux en attendant qu’une proie passe à sa portée. Il se nourrit de poissons osseux et cartilagineux, de crustacés et de mollusques. A cause de la pêche, cette espèce qui figure dans la liste des 100 espèces les plus menacées au monde, est classée en danger critique d'extinction par l'UICN.
 
40) Squatina oculata


L'Ange de mer de Bonaparte ou Ange de mer ocellé (Squatina oculata) est un squatiniforme de la famille des Squatinidae qui peut mesurer jusqu'à 1,60 m. Son corps est gris à gris-brun avec des ocelles bruns. On le trouve en général sur les fonds vaseux et sablonneux du plateau continental, à des profondeurs comprises entre 50 à 100 m. C'est une espèce classée en danger critique d'extinction par l'UICN.

41) Squatina aculeata


L'Ange de mer épineux (Squatina aculeata) est un squatiniforme de la famille des Squatinidae qui peut mesurer jusqu'à 1,50 m. Son corps est brun clair, barré de marques brunes plus foncées. On le trouve en général sur les fonds vaseux et sablonneux du plateau continental, à des profondeurs comprises entre 30 à 500 m. Comme tous les autres Anges de mer, c'est une espèce classée en danger critique d'extinction par l'UICN.

42) Oxynotus centrina


La Centrine commune (Oxynotus centrina) est une espèce de poissons cartilagineux squaliformes de la famille des Oxynotidae. De silhouette trapue, elle est de couleur brun sombre et peut atteindre 1,50 m. Pour se nourrir, elle cherche des vers enfouis dans les sédiments ou encore des poissons de très petite taille, et occasionnellement de petits mollusques. C'est une espèce classée vulnérable par l'UICN.

Voilà les 42 espèces de requins recensées dans la mer Méditerranée. A la lecture de leurs fiches vous avez compris que l'avenir de plusieurs espèces de requins est compromis du fait de la pêche et de leur mécanisme de reproduction peu efficace. 

Il ne vous a pas échappé que j'ai fait l'impasse sur leur mode de reproduction, certains étant vivipares, vivipares aplacentaires, ovipares ou ovovipares. J'ai fait l'impasse sur leur longévité comprise entre 10 et 80 ans, et aussi sur le nombre de paires de fentes branchiales qui est de 5, 6 et 7 selon les ordres !


Savez-vous que les requins possèdent des organes sensitifs spéciaux appelés ampoules de Lorenzini, lesquelles peuvent détecter des champs électromagnétiques aussi bien que des gradients de la température ? Et que dire de leurs dents redoutables ! Elles sont réparties sur plusieurs rangées dont seule la dernière est fonctionnelle, les autres étant des dents de remplacement. La forme de ces dents dépend du régime alimentaire du requin et de son biotope. Elles peuvent être du type coupeur, arracheur, agrippeur, broyeur... Et que dire de certains requins qui perdent plus de 30.000 dents durant leur vie !


Savez-vous encore que les requins sont apparus sur Terre au cours du Dévonien, il y a 360 millions d'années ? Qu'ils n'étaient pas tous des superprédateurs, et que certains étaient considérés comme des proies du fait de leur petite taille (70 cm) ?

Oui, comme vous le voyez, les requins n'ont pas fini de nous fasciner et de nous étonner...

Photos : Images du NET traitées 3R (rognage + redimensionnement 800 pixels + retouche)

Sources :
- Association Ailerons
- Wikipedia, l'encyclopédie libre
- Fishipedia, l'encyclopédie des poissons, des reptiles, des crustacés et des mollusques
- DORIS, les Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques
- Manimalworld

Codium bursa, le béret basque

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Après le passage de la tempête Bernard, je suis allé sur la plage de la Coudoulière. Là, des méduses, des végétaux marins et divers déchets où dominaient les matières plastiques, jonchaient le sable. Ce qui m'a le plus étonné, c'était la présence de bérets basques, nom donné aux Codium bursa, algues vertes en forme de boule qui vivent généralement entre un et cinquante mètres de profondeur. 

Algues vertes en forme de boule échouées sur la plage de la Coudoulière

Le grand nombre d'algues échouées témoignait de la puissance des vagues et de la houle de fond qui les avait décroché des rochers où elles étaient accrochées. Sur le sable, parmi les débris de posidonies se trouvaient des aegagropiles, pelotes de mer brunes de texture fibreuse, formées de restes de posidonies, et aussi des petites méduses de couleur mauve typiques en Méditerranée, les Pelagia noctiluca.

Codium bursa et aegagropiles sur graviers

Revenons aux intrigants bérets basques dont les autres noms sont Codium boule et algue feutrée en boule. Codium bursa est de couleur vert foncé et a une consistance douce et spongieuse au toucher.

Codium bursa vu de dessus

Codium bursa vu de dessous

Les thalles, en forme de boules recouvertes d'un fin duvet, sont creux et aplatis quand ils sont grands.
Codium bursa est une espèce photophile (Note 1) occupant les endroits bien éclairés, sub-horizontaux à faiblement inclinés. Elle ne peut vivre que sur un support solide, le plus fréquemment sur des rochers où elle est présente toute l'année.

Codium boules échoués sur le sable (1)

Comme il a été dit précédemment, Codium bursa se présente sous forme d'une boule feutrée, creuse, de couleur vert sombre, mesurant entre cinq et trente cinq centimètres de diamètre. La paroi du thalle, épaisse d'environ un centimètre, est constituée de filaments microscopiques siphonnés. Elle est douce au toucher, flasque et spongieuse, recouverte d'un très fin duvet constitué de poils.

Codium boules échoués sur le sable (2)

Sur sa superficie on peut observer de nombreuses algues, et des ascidies coloniales épiphytes (Note 2) qui s'y sont accrochées. Quant à l'intérieur de la boule, celle-ci est riche en cyanobactéries rougeâtres.

Quoi dire de plus sinon que l'origine de son nom scientifique vient du grec codium qui signifie "fourrure" et du latin bursa qui signifie "peau, cuir".

Sources : DORIS (Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques)

Photos : RHP Collection

Note 1 : en biologie, le terme photophile est employé pour décrire un organisme nécessitant un éclairage important afin de subvenir à sa survie.
Note 2 : en zoologie, les ascidies coloniales épiphytes sont des tuniciers et filtreurs de la classe des Asciadacés, fixés et croissant sur d'autres plantes sans en tirer sa nourriture.

Travaux de confortement de la digue ouest du port de la Coudoulière

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Ces travaux d'une durée estimée à 6 mois (dont un mois de préparation aux travaux) auraient du débuter fin 2019, une fois les études techniques terminées et les autorisations accordées par les divers services de l'Etat. La réalisation de ce chantier soumis à arrêté préfectoral a été prolongé de 4 ans pour débuter en ce début du mois de novembre 2023.

Le chantier du confortement de la digue ouest

Les travaux de confortement de la digue consisteront en l'élimination des structures dangereuses, l'entretien et rehaussement du musoir, la réfection de la digue ouest et de celle du parking, l'entretien également de l'épi Nord et des ouvrages hydrauliques tout en préservant les posidonies proches. Un vaste programme d'un montant de 2,5 M€ qui sera financé par le budget des ports de la commune, avec l'aide de la Région à hauteur de 150.000 €.

La pelleteuse en action

Une grande partie de la plage des Roches Brunes a été ceinte de barrières grillagées pour servir d'aire temporaire de stockage.

Manue avait été intriguée par la présence, derrière les sanitaires, de grands rouleaux plastifiés de couleur jaune vert. En fait ces rouleaux contiennent du revêtement géotextile, matériau utilisé pour la protection côtière telle que l'alimentation des plages, la stabilisation des dunes et la construction de digues. 

Le chantier avec ses engins

Dans les projets de rechargement de plage, les géotextiles sont souvent utilisés pour aider à maintenir le nouveau sable en place, l'empêchant d'être emporté par les vagues et les courants.

Lorsqu'ils sont utilisés dans la construction de digues, les géotextiles sont placés entre la digue et l'eau pour aider à prévenir l'érosion et l'affouillement à la base de la digue, le but étant de prolonger la durée de vie de la digue.

La digue ouest exposée aux grands vents d'ouest

Quoiqu'il en soit, espérons que les vents d'ouest ne viendront pas trop perturber ces travaux portuaires longtemps repoussés...

Photos : RHP Collection

La légende de la dame de la Coudoulière

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Un peu d'histoire locale.

Nous sommes en l’an 713. Deux ans plus tôt, les Sarrasins qui étaient entrés en Espagne, franchissent les Pyrénées et pénètrent en Gaule où ils sont battus en 732 ou 733 près de Poitiers par les Francs de Charles Martel. À la suite de cette défaite, les Sarrasins, appelés aussi Maures, refluent vers le sud et occupent Narbonne. Ils en seront chassés par le même Charles Martel vers l’an 736 ou 737.

Ils fuirent alors vers l’est pour finalement s’établir en basse Provence. Ils s’installent à la Garde-Freinet, au cœur du massif des Maures, qui devint leur principal repaire. De là, ils répandirent la terreur dans toute la région. Ils n’en seront définitivement expulsés que vers la fin du Xe siècle par Guillaume Ier dit le Libérateur, comte et marquis de Provence, secondé de vaillants chevaliers provençaux.

Depuis la plate-forme du château médiéval de Six-Fours, bâti sur un sommet rocheux, nos aïeux pouvaient observer ce grandiose panorama allant du Bec de l’Aigle aux îles d’Hyères.

C’est de ce poste incomparable que les vigies du castrum remarquaient tous les mouvements suspects se produisant dans les baies et anses de la côte. C’est aussi de là que le 1er jour d’août de l’an 950, elles donnèrent l’alarme aux habitants du bourg quand les Sarrasins ayant débarqué à la plage de la Gardiole, proche du Brusc, voulurent atteindre le castrum de Six-Fours non sans avoir pillé au passage les bastides de la plaine.

Prévenue à temps, la population organisa sa défense et rencontra les pillards au lieu-dit de Malogineste. Se portant au-devant des barbaresques, les villageois armés seulement d'outils agricoles, infligèrent à leurs adversaires une solide correction et les repoussèrent jusqu'à leurs embarcations, laissant à terre de nombreuses victimes et fait prisonniers ceux qui n’avaient pu fuir.

Au bord même de la route du Brusc, à l’endroit approximatif du combat, un oratoire fut édifié en l’honneur de Saint-Pierre l’année même de l’évènement.

Oratoire commémoratif de la Malogineste

C‘est aussi le 1er jour d’août de l’an 950 qu’un pêcheur du Brusc, ayant eu vent que les Sarrasins allaient débarquer à la plage de Bonne Grâce, partit aux Lônes par la mer pour chercher sa sœur veuve depuis peu et sa nièce âgée de 2 ans, afin de les mettre à l’abri. Sur le retour, après avoir franchi la pointe Nègre, ils rencontrèrent les bateaux des pirates barbaresques qui se dirigeaient vers la Gardiole. Pour leur échapper la frêle embarcation mit les voiles vers la plage de galets de la Coudoulière, se rapprochant des Roches Brunes escarpées où malheureusement elle se fracassa.

On sait que la fillette prénommée Jeanne échappa à la noyade, et que sa mère périt dans le naufrage. Jeanne fut élevée dans la foi catholique par son oncle pêcheur et sa tante poissonnière au Brusc. Lorsqu’elle eut 16 ans, la miraculée orpheline se rendit chaque année, le 1er jour du mois d’août, en pèlerinage près des lieux où sa mère mourut pour y déposer une brassée de lys blancs qu’elle cultivait dans son petit jardin. Ce cérémonial dura jusqu’à sa mort, à un âge très reculé.

Les villageois la décrivait comme étant une belle jeune femme aux yeux bleus, aux cheveux châtains et longs qui retombaient en ondulant sur une robe de lin jaune rehaussée de fils dorés, comme le montre le vitrail ci-après reconstitué en 1882 à partir d’un dessin monochrome du vitrail d’origine. 

Portion de vitrail de N-D de la Coudoulière

Jeanne était très pieuse, affable et charitable. On ne lui connaissait aucun soupirant malgré son extrême beauté.

Au fil du temps elle devint une vieille dame digne, toujours vêtue d’une robe de lin de couleur jaune, couleur qu’elle aimait porter. Elle inspirait respect et admiration car malgré son peu de fortune, elle était d’une grande bonté et aidait les indigents dans le besoin. Les gens du village l’appelaient tout simplement « la dame de la Coudoulière ».

Quand Jeanne mourut en 1040, ils recouvrirent son cercueil de lys de la Madone dont la fragrance mystérieuse, à la fois suave et florale, embauma pendant plusieurs jours le petit cimetière attenant à la chapelle où elle fut inhumée.

Le temps passant, son souvenir tomba progressivement dans l’oubli jusqu’en 1988, date à laquelle fut inauguré le parc de la Méditerranée par M. Estève, maire de Six-fours. Des membres d’une association provençale qui avaient eu vent de la légende de la Dame de la Coudoulière, entreprirent d’entretenir sa mémoire, malgré qu’elle ne fut pas sanctifiée, et firent construire face à l’entrée du parc municipal un oratoire pour l’honorer.

Cet ouradou,érigé par les "Leis Amics de Coudouliero", se trouve sur la corniche de la Coudoulière et n’est accessible que par un groupe de personnes initiées dont je fais partie.

L'oratoire de N-D de la Coudoulière

Nul besoin de chercher !

Vous ne trouverez pas cet oratoire car il n’a existé, un bref instant, que dans l’imagination du Blogger de la Coudoulière un jour de 1er avril… mais en cherchant bien, vous apercevrez au dit lieu, dans un mur en pierres, une niche à partir de laquelle a germé l’idée de ce montage photographique et du récit s’y rattachant !

 



Cartes et photos du premier avril à télécharger sur le site de COUDOULIERE.FR .

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