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Les Barbaresques, fléaux de la Méditerranée

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C'est en faisant des recherches aux Archives Municipales de Six-Fours-les-Plages que je découvrais en l'an 2006 un  manuscrit jauni de deux pages, de petit format, faisant état d'un "Rôle (1) de ceux qui se trouvent détenus esclaves à Tunis en Barbarie habitant du lieu de Six Fours". Ce document, datant du 3 février 1666, était signé du Lieutenant de l'Amirauté à Toulon et attestait de la détention en esclavage de 7 six-fournais, majoritairement mariniers et âgés entre 20 et 37 ans. 

Rôle du 3 février 1666 citant les six-fournais détenus en esclavage à Tunis

Par ce rôle, je découvrais un aspect méconnu de la traite d'esclaves chrétiens, thématique peu évoquée dans les manuels scolaires. A en croire certains historiens, ce phénomène aurait débuté après la reconquête de l'Espagne par Isabelle la Catholique. Les Maures chassés de la péninsule ibérique, repoussés vers le Maghreb, mais ne pouvant lever une armée pour combattre les chrétiens, armèrent des galères pour s'emparer des habitants de la côte, des pêcheurs et des navigateurs téméraires et semer la panique auprès des populations côtières peu armées. Cette activité lucrative fit des émules puisque les esclaves fortunés pouvaient être échangés contre monnaie sonnante et trébuchante. Quant aux autres esclaves, ils constituaient une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci, utilisée sur les bancs de rame des galères ou dans les grands chantiers.

Débarquement et maltraitance de prisonniers à Alger (litho 1706 de Jan Goeree et Casper Luyken)

C’est sous le titre "Les Barbaresques, fléaux de la Méditerranée" que je publiais en été 2007 un article dans la revue « Auprès de mon arbre » (2). A noter que le texte initial s’est enrichi de notes acquises au fil du temps et que vous trouverez dans le présent article.

La Méditerranée entre les XVIe et XVIIIe siècle n'était pas une mer touristique et accueillante comme elle l'est aujourd'hui. C'était une mer dangereuse sur laquelle voguaient des bateaux de barbaresques qui n'étaient rien moins que des pillards et des pirates vivant de rapines, de vols de marchandises ou de traite d’être humains. N'oublions pas que l'esclavage existait dans les grandes civilisations antiques (Grèce, Rome), et que depuis l'époque byzantine, on introduisait dans les divers traités entre pays des clauses d'échanges d'esclaves. De telles habitudes n'ont pas disparu du jour au lendemain. 

Les croisades avaient suscité nombre de prisonniers chrétiens au Moyen Orient, devenus esclaves quand leurs parents et amis ne pouvaient pourvoir à une rançon. Paradoxalement ce système de rançon a rendu le chrétien attractif aux pirates qui ont commencé à faire des raids (razzias) sur les côtes méditerranéennes et en particulier celles d'Italie du Sud, d'Espagne ou de France. Les plus durement frappés furent les marins, les marchands et les modestes pêcheurs de ce qu'il était alors convenu d'appeler « la mer de la peur » !

Sarrasins réduisant les Corses en esclavage (lithographie)

D’après l'historien américain Robert C. Davis (3), la traite des blancs par les arabes semble avoir porté sur plus d'un million de personnes habitant les pourtours de la Méditerranée.

Le 21 mai 1529, les janissaires turcs de Barberousse (4) s'emparèrent de la puissante forteresse espagnole se dressant face à Alger, le Peñon. Le pirate fit exécuter le gouverneur de la forteresse et devint le maître tout-puissant de la ville d'Alger et de ses environs immédiats. Lui-même et ses successeurs allèrent dès lors écumer la Méditerranée jusqu'à la veille du débarquement français en Algérie. Entre 1530 et 1810, c'est-à-dire entre les règnes de François 1er et de Napoléon Bonaparte, les prisonniers étaient vendus comme esclaves sur les marchés aux esclaves d'Alger, de Tunis ou de Tripoli, une zone géographique que l'on appelait alors la Barbarie.

Les côtes méditerranéennes portent encore la trace de cette période de razzias comme en témoignent les tours de guet érigées le long du littoral pour prévenir les populations de l'arrivée des pirates barbaresques, et les villages construits dos à la mer, sur des promontoires rocheux.

coloriage montrant une razzia de pirates barbaresques sur les côtes méditerranéennes

Lorsque l'alarme était donnée, chacun s'efforçait de se mettre à l'abri. Les pêcheurs de l'endroit rentraient au port et les paysans épars dans la campagne regagnaient à la hâte leur ville ou leur village. Car, c'était la grande terreur des populations côtières : être un jour esclave en Barbarie !

Ce danger a existé jusqu'au début du XIXe siècle et c'est seulement la prise d'Alger, en 1830, qui a mis fin à la piraterie vieille de trois siècles. En entrant à Alger, les troupes françaises ont encore trouvé plusieurs centaines d'esclaves dont un toulonnais retenu captif depuis 28 ans.

le marché aux esclaves (peinture de Jean-Léon Gérôme)

En Provence, les habitants du hameau de Saint-Nazaire (Sanary) dépendant de la cité d'Ollioules érigèrent en 1560, sur la colline Port-Yssol, une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. Un ermite s'y installa, ayant pour mission d'entretenir la chapelle et de surveiller la mer. En cas d’invasion barbaresque, il devait avertir la population en allumant un feu visible de loin, en sonnant la cloche, et en hissant un pavillon sur le mât dressé devant la chapelle.

Cela n’empêcha point que des paysans, revenant à leur ferme, trouvèrent leurs sept enfants morts, tués par les Barbaresques pendant leur absence, et qu’une dame de petite noblesse fut enlevée avec son cocher, puis libérée, moyennant une forte rançon.

lithographie hollandaise montrant des galères barbaresques

D’ailleurs de nombreux ex-voto accrochés à l’intérieur des chapelles de la côte provençale témoignent de ces actes de barbarie.

Au début du XIIIe siècle ce sont les vaisseaux turcs et autres corsaires, armés en guerre, qui firent irruption sur nos côtes. En proie à l’épouvante des invasions barbares et sarrasines, les habitants de Saint-Cyr avaient pris, en toute indépendance, le parti de se fixer sur le piton rocheux de La Cadière tout proche.

Le Parlement d’Aix, dûment informé, prescrit de faire bonne garde à partir de « farots » et autres vigies du littoral. En 1352 le premier poste de guet est construit sur la crête de Sicié. Ce n’est qu’en 1446, soit près d’un siècle plus tard que d’autres points stratégiques furent équipés, car les consuls de Six-Fours ne mettaient aucun empressement à observer ces mesures.

En 1708 Jean DENANS, notaire royal, écrivait que « ces six lieux fortifiés (farots) qui ont donné le nom à la ville Sex Furnosétaient le Peyron, quartier au-dessus du cimetière actuel de La Seyne, où se trouvent les ruines de vieux moulins ; le Croton, quartier sur la route allant des Sablettes à Tamaris ; le Brusc où se trouvait une citadelle d’origine grecque ; le cap Nègre, quartier entre la Condoulière et la plage de Bonnegrâce ; la Lône, quartier à la limite de Six-Fours, près de la Reppe, et l’actuel fort de Six-fours, qui domine les cinq premiers, à l’emplacement duquel se trouvaient un oppidum (agglomération fortifiée), puis un castrum (ouvrage de défense fortifié) ».

photo des ruines de la chapelle Sainte Elme (article Nice Matin du 13/01/2012)

A la Bibliothéque Nationale de France sont conservés de nombreux écrits relatifs à la captivité de français en Barbarie. Un rôle des vaisseaux français pris par les corsaires d'Alger en 1620 faisait état que "le 22 septembre, un vaisseau de Six-fours fut pris par Mustapha Raïx, chargé de sel, avec 15 hommes à bord, faits esclaves ; estimé le tout à 2000 écus". (9) 

J'y ai aussi trouvé une supplique de 37 pages intitulée "Larmes et clameurs des Chrétiens, français de nation, captifs en la ville d'Alger en Barbarie", adressée le 24 septembre 1643 à Anne d'Autriche, alors veuve de Louis XIII, mère de Louis XIV et reine régente du royaume de France et de Navarre. Dans ce document, le révérend-père Lucien Héraut, de la Congrégation réformée de l'Ordre de la Trinité, cite les noms d'une partie des esclaves français détenus présentement à Alger, dont ceux de cinq Six-fournais, dépendant de l'Evêché de Marseille, et qui avaient pour nom Jean Rousse, Louys Guigou, André Beaufie, Estienne Martin et Laurent Audibert.

Larmes et clameurs de chrétiens captifs à Alger

L'année qui suivit, dans le catalogue des esclaves rachetés en l’an 1644 dans la ville d’Alger par les religieux de la Mercy, il est écrit que 10 six-fournais : Anthoine Dalmas, Michel Vidal, François et Honoré Porquier, Jacques Audibert, Joseph Boyer, Pierre Huard, Augustin Martinenq, Jean et Laurent Julien, ont été délivrés en échange d’une somme de 125 piastres chacun.

catalogue des esclaves rachetés en 1644 par les religieux de la Mercy

Le rôle du 3 février 1666 que j'avais découvert aux Archives Municipales de Six-Fours nous apprenait que sept six-fournais, pour la plupart mariniers, détenus comme esclaves dans la ville de Tunis, avaient été rachetés pour la somme de 175 piastres (monnaie or). Il s’agissait de Esprit Martinenq, 32 ans, de Honoré Guigou, 22 ans, de André Pascal, 20 ans, de Estienne Audibert, 27 ans, de Laurens Audibert, 37 ans, de Herban Melle, 20 ans, et de Anthoine Gras, 26 ans.

Au XVIe siècle, dans la Régence d'Alger comme dans les autres ports, Bougie ou Oran, les corsaires obéissaient à un dey ou un pacha au pouvoir absolu, théoriquement vassal du sultan d'Istamboul, mais en fait indépendant. Leur principale source de revenus était la guerre de course en Méditerranée, en d'autres termes la piraterie. Des receleurs européens revendaient le fruit des rapines en passant par le port franc de Livourne, en Italie.

Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIV relance la guerre contre les corsaires d'Alger et de Tunis en vue d'assainir la Méditerranée (et pour s'acheter une conduite de bon chrétien). En 1683 les galères d'Abraham Duquesne et de René Duguay-Trouin délivrent de la sorte de nombreux prisonniers chrétiens. Ces derniers, de retour en France, conservent le souvenir de leur captivité dans leur patronyme. Ainsi les noms de famille comme Maury, Maureau, Moreau,... tous dérivés de Maure, évoquent un lointain ancêtre délivré par les galères de Louis XIV.

combat naval contre les corsaires barbaresques (peinture de Lorenzo A. Castro, 1681)

Avant la révolution française, le rachat des esclaves se poursuivait toujours, comme en témoigne la liste des 313 esclaves rachetés à Alger en 1785 et arrivés à Marseille le 9 juillet de la même année. En fait la capture de chrétiens était lucrative, ce qui explique qu’elle ait perduré pendant plus de trois siècles.

Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que beaucoup d'esclaves chrétiens, ne pouvant être échangés contre rançon, furent castrés par écrasement des testicules afin de ne pouvoir féconder de femme arabo-musulmane. Il semblerait que pour éviter la castration, des chrétiens se soient convertis à l'islam. Les morts du fait de cet acte de barbarie auraient été innombrables (5).

liste 313 esclaves rachetés à Alger en 1785

A la lecture de la liste ci-dessus, on apprend que parmi les 313 esclaves rachetés à Alger en 1785, ils en étaient 254 appartenaient au Dey et les autres à ses sujets. Le plus vieil esclave était un certain Poidevin, de Cherbourg, qui à l'âge de 80 ans, totalisait 30 ans de captivité. Quant au plus jeune, il s'agissait du dénommé Pasteur, d'Oléron, qui fut capturé en 1781 à l'âge de 15 ans, en même temps que son compatriote Lacroix, âgé de 21 ans. Tous deux furent libérés après 4 années de captivité. Parmi les esclaves rachetés à Alger en 1785,trois étaient du Var, de Fréjus plus exactement, et avaient pour nom : Roux, Arbaud et Olivier.

Même les hommes célèbres n'étaient pas épargnés. Leur condition sociale pouvant laisser espérer une rançon plus forte, ils étaient traités néanmoins avec certains égards. Parmi les plus connus réduits en esclavage, citons l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès, auteur de « Don Quichotte » (6), Jean-François Regnard, écrivain et dramaturge français (7), et Vincent de Paul, futur saint de l’Église catholique (8).

Saint-Vincent de Paul, Jean-François Regnard et Miguel de Cervantès

Dans les listes des esclaves libérés que j'ai consultées, je n'ai pas trouvé de femmes. Pourtant les récits font état d'enlèvements de femmes et de leurs enfants qui furent vendus dans les marchés aux esclaves d'Alger et de Tunis. En dehors d’une élite restreinte de privilégiées, ces femmes étaient servantes, dévolues à tous les services, y compris le service sexuel (10).

Dans les faits, la guerre de course est depuis longtemps moribonde quand les Français débarquent à Sidi Ferruch en 1850, et Alger n'est plus que l'ombre d'elle-même. En conclusion, l'esclavage pratiqué par les barbaresques était cependant différent de celui de la traite des Noirs à destination de l'Amérique. Les hommes étant majoritairement enlevés et asservis, ils ne purent faire souche comme ont pu le faire les esclaves Noirs d'Amérique.

Certains étaient rachetés par une rançon payée par leur famille ou par des institutions religieuses. Beaucoup mourraient sous les mauvais traitements, d'autres étaient enfin libérés quand leurs forces déclinaient ou quand les Grands Travaux pour lesquels ils avaient été enlevés étaient terminés (Le palais du sultan Moulay Ismail par exemple).

Les galériens, plus durement traités, finissaient leur vie enchaînés à leur banc. Trop faibles ou malades, on les jetait par-dessus bord. Aussi le taux de mortalité était-il très élevé dans les rangs des esclaves.

Certains razziés iront même jusqu’à se convertir à l'Islam et mener ensuite à leur tour des razzias contre leurs anciens compatriotes. Sans parler de ces Occidentaux qui, comme par exemple l'ordre de Malte, se mirent à posséder eux aussi leurs esclaves… musulmans cette fois ! Ainsi va la vie...

troupes irrégulières du bey (Tunis, 1810)

(1) en vieux français, écrit "rolle", rouleaux de papier, de parchemin, sur lesquels on écrivait des actes, des titres...
(2) cet article est paru en été 2007 dans le n° 31 de la revue « Auprès de mon arbre » éditée par le Groupement Amical des Généalogistes du Var.
(3) auteur de "Esclaves chrétiens, maîtres musulmans - L'esclavage blanc en Méditerranée de 1500 à 1800".
(4) Khayr ad-dīn, dit Barberousse (1466-1546), fut un corsaire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique.
(5) source Wikia.org ("les esclaves français des Barbaresques" par Guy de Rambaud).
(6) Cervantès fut libéré contre rançon en 1575.
(7) Jean-François Regnard fut capturé par les barbaresques en 1677, vendu comme esclave à Alger puis libéré contre rançon l’année suivante.
(8) Vincent de Paul, réduit en esclavage à Tunis en 1605, parvint à s’évader après deux ans de captivité.
(9) Relations entre la France et la Régence d'Alger au XVIIe siècle, par H-D. de Gramont (1879)
(10) Alessandro Stella ("Des esclaves pour la liberté sexuelle de leurs maîtres", 1997).

Sources : CaDerange, article "Pirates barbaresques, Razzias, Sarrasins et Esclavage blanc" publié le 21 juin 2006.




Parking paysager : suite des travaux

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Aménagement du parking paysager : décembre 2020 et janvier 2021

Si le chantier avait débuté sur les chapeaux de roue avec la coupe des pins, il a adopté depuis un régime de croisière, interrompu pendant les vacances de fin d'année marquées par d'abondantes chutes de pluie qui auraient de toute manière interdit toute activité.

La terre extraite du futur bassin de rétention des eaux de ruissellement a été entreposée en partie haute des futurs emplacements des parkings.

Terre extraite du futur bassin de rétention

Parallèlement, les souches des pins coupés ont été enlevées mécaniquement à l'aide d'une pelleteuse et entreposées sur la partie haute du terrain.

Enlèvement des souches à la pelleteuse

Après le passage du géomètre, le sol dégagé fut nivelé au rouleau compresseur, laissant entrevoir les six niveaux de stationnement.

Les différents niveaux de parking après passage du rouleau compresseur

Reprise des activités en début d'année 2021 avec l'enfouissement du décanteur-dépollueur fabriqué par Saint Dizier Environnement, auquel a été associé en amont d'un déversoir d'orage. 

Mise en place du décanteur-dépollueur (1)

Mise en place du décanteur-dépollueur (2)

Mise en place du décanteur-dépollueur (3)

Enfouissement ensuite des tuyaux annelés en PE-HD d'évacuation des eaux de pluie, lesquels ont été reliés au décanteur. Mise en place des regards reliant les tuyaux d'évacuation des eaux pluviales.

Enfouissement des tuyaux d'évacuation des eaux pluviales

Création des regards d'eaux pluviales

Pour mettre en place dans le bassin de rétention les 2 structures en béton préfabriqué de l'usine Consolis Bonna Sala de Lamanon, il a fallu encore utiliser la grande grue.

Mise en place dans le bassin de rétention des 2 structures en béton préfabriqué

Structures en béton préfabriqué

Parallèlement à ces travaux, pour contenir la terre, les maçons ont réalisé un muret de soutènement en agglomérés sur la partie haute du parking.

Création d'un mur de soutènement

Dernière semaine de janvier : accroissement de la profondeur du bassin de rétention. La terre enlevée a été entreposée en monticules alignés.

Monticules de terre provenant de l'excavation du bassin de rétention

Tel se présentait le chantier aux derniers jours de janvier 2021.

Photos : RHP Collection

Parking paysager : suite des travaux

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 Aménagement du parking paysager : février et mars 2021

Pendant cette période il y eut de nombreuses excavations de tranchées afin d'enfouir gaines et tuyaux dans le sol, avec en contre-partie ses lots de monticules de terre argileuse. Un camion toupie fut sollicité pour réaliser une couverture de béton afin de protéger les gaines situées parallèlement à la corniche de la Coudoulière.

Creusement de tranchées parallèles à la corniche de la Coudoulière
 
Le camion-toupie en action

Après la livraison de palettes de parpaings creux, les maçons ont pu couler dans les fondations le béton livré par le camion malaxeur, et monter les murs du bassin de décantation.

Palettes de parpaings

Mur en agglos du bassin de décantation

Camion-toupie avec son chargement de béton

Après réception des coffrets de dérivation, gaines, tuyaux divers et câbles, les pelleteuses ont encore été sollicitées pour creuser des tranchées pour les enfouir.

Coffrets de réservation et gaines

Enfouissement des gaines

Face à l'entrée du parking, le terre plain a été découpé et une tranchée faite sur l'avenue du cap Nègre pour récupérer l'électricité à partir du pylône situé de l'autre côté de la route.

Mise en place des gaines électriques et regards

Découpe du terre plain devant l'entrée du parking

Les bûcherons ont procédé à l'élagage des branches basses des grands pins situés sur la partie haute du parking.

Elagage des branches des grands pins

Il va sans dire que la circulation alternée a été appliquée à l'avenue du cap Nègre pendant la durée des travaux sur cette voie.

Travaux devant l'entrée du parking

S'ensuivit l'aplanissement des zones à végétaliser, des emplacements de parking et des voies de desserte à l'aide des petits rouleaux compresseurs, pilotés manuellement ou télécommandés.

Tractopelle et petits rouleaux compresseurs

Les murs du bassin de décantation étant montés, les carreleurs ont pu les habiller de pierres plates jointées.

Collage des pierres plates sur le mur

Collage et jointage des pierres plates

Après que les maçons aient bâti les boîtes en béton superposables supportant les regards hydrauliques, ce fut au tour de la pelleteuse munie d'un petit godet de creuser une tranchée le long de la clôture séparant le terrain communal et celui de la la copropriété mitoyenne afin d'y enfouir des tuyaux de faible diamètre.

Les pelleteuses en action

Le long de la corniche de la Coudoulière les préposés aux espaces verts ont procédé à la plantation de cyprès de Provence et autres essences, lesquels sont venus s'ajouter aux oliviers déjà mis en place.

La haie d'arbres le long de la corniche

Après quoi, il a été réalisé au sol un marquage à la peinture blanche pour délimiter les zones paysagères en bouts des rangées de parkings, et ce en prévision du traitement des surfaces non végétalisées.

Marquage au sol pour délimiter les parties à traiter

Les engins d'EcoStab, dépêchés sur les lieux pour réaliser un traitement durable des sols, entrèrent à leur tour en action. Pour stabiliser les surfaces de roulement et de parcage, des liants hydrauliques sont déposés puis mélangés à la terre.

Le rôle du gros rouleau compresseur fut de tasser le sol tout en le rendant homogène. Inutile de dire que cet engin de 12 tonnes, du fait de sa motorisation hors normes, émet de fortes nuisances sonores tout en provoquant d'intenses vibrations aux murs des immeubles mitoyens. On peut comprendre que les riverains ont hâte que s'achève le chantier !

Le bal des machines 1

Le bal des machines 2

Le bal des machines 3

Puis ce fut au tour du Chipsealer, répandeur-gravillonneur synchrone, d'entrer en action pour répandre simultanément sur le sol précédemment traité, liants et gravillons... pendant que le petit rouleau compresseur assurait les finitions.

Le répandeur-gravillonneur et le petit rouleau-compresseur

Le dernier jour du mois de mars, voilà à quoi ressemblait le chantier...

Le chantier au dernier jour de mars

Photos : RHP Collection.

Parking paysager : suite des travaux

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 Aménagement du parking paysager : avril 2021

Après que les palettes de bordures en béton préfabriqué aient été livrées et que le camion toupie étalé une semelle de béton dans les tranchées préalablement creusées, les maçons purent aligner les bordures en béton séparant les emplacements de parkings des aires paysagères.

Livraison de palettes de bordures de trottoir
 
Pose des bordures de béton préfabriqué
Etat du chantier au 9 avril

Parallèlement les préposés aux espaces verts commençaient à planter les arbres qui leur avaient été livrés : cyprès de Provence pour la plupart, ainsi que des pins parasols et d'autres arbres à feuilles caduques ou persistantes. 

Plantation d'un arbre à feuillage persistant

Plantation de pins parasols et autres arbres

Sur le chantier était arrivée  une drôle de machine avec poste de pilotage, convoyeur à visse avec godet en forme de barque et à l'avant une chenille directrice.

Power Curber 5700-C

Cette machine, une Power Curber 5700-C, alimentée en béton homogène à partie d'un camion toupie, a l'avantage de couler une bordure continue, rectiligne ou aux formes arrondies, compacte et bien lisse.

Power Curber 5700-C alimenté en béton par un camion toupie

Power Curber 5700-C traçant une bordure courbée

Bordures rectilignes et courbées réalisées mécaniquement

Le travail de finition des bordures achevé, ce fut au tour des camions-bennes d'entrer en jeu et de déverser leurs chargements d'un sable grossier destiné à couvrir les surfaces des parkings. Aussitôt les bouteurs et les chargeuses-pelleteuses étalaient ce sable que les compacteurs nivelaient au fur et à mesure.

Livraison de sable par camion-benne

Etalement du sable mécaniquement

Le long du grillage séparant le terrain municipal de la copropriété "les Jardins d'Azur" ont été plantés des cyprès de Provence, confortés par un apport de bonne terre protégée par un revêtement en feutre géotextile conditionné en rouleaux. Il en sera de même pour toutes les parties destinées à recevoir des plantations.

Plantation de cyprès de Provence

Autour de ces parcelles destinées à l'agrément paysager ont été plantés, à intervalles réguliers, des piquets en bois. Ils serviront de supports pour fixer les clôtures déroulables, également en bois, prévues pour la protection des espaces à végétaliser.

Livraison des rouleaux de clôtures en bois

Pose des clôtures déroulables

D'autres corps de métier ont été sollicités, tels que les menuisiers  pour construire un escalier sur la partie pentue de la parcelle. Destiné aux piétons il servira pour communiquer entre les zones haute et basse du parking sans empiéter sur la partie roulable.

Préparation de l'escalier reliant les parties hautes et basses du futur parking

Les électriciens aussi sont intervenus pour poser et brancher des candélabres de voirie. Ces éclairages sont constitués d'un mât noir en aluminium surmonté d'un ou deux luminaires selon leur implantation.

Installation des mats et luminaires

Une fois les arbres et arbustes plantés, les jardiniers ont procédé à une répartition ordonnée des plantes en pots sur la surface paysagère restante. Ensuite ils ont déployé les tuyaux pour l'arrosage au goutte à goutte des plantations.

Plantation des pots de fleurs

Pendant ce temps leurs collègues aménageaient une ouverture vers le futur passage pour piétons reliant le parking à l'entrée du parc de la Méditerranée, damée au rouleau compresseur.

L'accès au passage piétons reliant le parking au parc de la Méditerranée

Un dernier passage de la niveleuse sur les aires de roulement avant la création de l'enrobé et voici un aperçu de ce qu'était la parcelle AV1102 au dernier jour du mois d'avril 2021.

Finition du nivellement des routes

Chantier au 30 avril 2021

Et nous voici (déjà) au 1er mai, avec un temps maussade et à un mois de la fin présumée des travaux. Aussi, profitant de ma présence sur le WEB, je viens avec cette photo-montage souhaiter aux lecteurs de ce blog beaucoup de bonheur.

Bonne fête du 1er mai

Photos : RHP Collection.


Parking paysager : suite des travaux

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Aménagement du parking paysager : mai 2021

En début du mois de mai, un camion toupie et un dumper à déchargement frontal ont été dépêchés sur les lieux pour finaliser les petits travaux nécessitant un enrobé spécial.

Camion-toupie et dumper en action

Ainsi ont pu être finis l'enrobé du second parking deux-roues, près du bassin de rétention des eaux pluviales, et celui du chemin réservé aux piétons, situé parallèlement à la corniche de la Coudoulière.

Le futur parking "motos"

Le chemin pour les piétons

Autre vue du chemin pour les piétons

Les travaux de pose des clôtures s'est poursuivi, en même temps que les plantations de végétaux ornementaux et le paillage des sols préalablement enrichis en terre végétale.

Aménagement des espaces paysagers

Pose des clôtures en bois

Côté avenue du cap Nègre, les travaux d'aménagement de l'accès au parking se sont poursuivis avec l'élargissement des voies et la pose des bordures de trottoir.

L'entrée du parking

Des bacs grillagés contenant de gros graviers ont été placés en tête des épis. Ils doivent servir à la filtration et la récupération des surplus d'eaux d'arrosage et pluviales.

Bac de filtration

Semaine 19 : entre les premiers jours pluvieux et le pont de l'Ascension, le chantier est resté en stand-by. Cependant, les travaux d'aplanissement du revêtement des sols de stationnement étant achevés, les ouvriers ont pu fixer à intervalles réguliers et à l'aide de gabarits, des butoirs de stationnement en bois afin de protéger les clôtures. Quant aux jardiniers, ils ont poursuivi la plantation de petits végétaux.

Aplanissement des aires de stationnement

Pose de butoirs

Les travaux se poursuivent, même sous la pluie

Aux abords de l'entrée principale du parking, le trottoir pour les piétons a été posé. Des petits végétaux, alimentés en eau par un système de goutte à goutte, ont été plantés. Extérieurement, l'entrée et la sortie des véhicules se faisant par l'avenue du cap Nègre, le carrefour a du être aménagé.

Du côté de l'entrée du parking

Aménagement du carrefour

Divers panneaux routiers ont été disposés aux endroits stratégiques. Il concernent essentiellement les sens obligatoires et ceux interdits sur les voies à circulation unique, les signalisations pour céder le passage en cas de non priorité et les interdictions de s'arrêter sauf pour permettre la prise en charge des personnes à mobilité réduite.

Pose des panneaux routiers

La bande de stationnement, en surplomb de la parcelle haute, a été sécurisée par l'apport d'un garde-corps en bois boulonné sur le muret de soutènement.

Pose des garde-corps sur muret de soutènement

Les panneaux grillagés entourant le chantier purent être enlevés, sauf ceux fermant l'accès vers le parc de la Méditerranée, ce qui a mis en évidence la suppression d'une partie du trottoir entre les accès piétons nord et sud.

Suppression du trottoir le long du parking

Entre les ponts de l'Ascension et de Pentecôte, le chantier a tourné au ralenti. La reprise des activités s'est faite le dernier jour du mois (mais le premier jour de la semaine) avec l'installation d'autres panneaux routiers et le nappage sur les voies de circulation d'un béton désactivé. Ce béton spécial, encore fumant, a été étalé à l'aide d'un finisseur de chaussée Vögele Super 1600-3i alimenté par des camions bennes, bâchés pour éviter le durcissement du produit. La finition (compactage et lissage) des voies fut assurée par deux rouleaux compresseurs légers.

Pose des derniers panneaux routiers

Nappage du revêtement des voies de circulation (1)

Nappage du revêtement des voies de circulation (2)

Nappage du revêtement des voies de circulation (3)

Le 31 au soir, la photo qui suit, prise après la fin des travaux, montre l'état du chantier en ce dernier jour du mois de mai.

Le chantier au 31 mai 2021

Encore quelques jours pour réaliser les dernières finitions et embellissements floraux, après quoi le parking paysager pourra être ouvert au public...

Photos : RHP Collection.


Parking paysager : fin des travaux

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Aménagement du parking paysager - juin 2021

Le 1er jour du mois de juin s'achevait le nappage sur les voies de circulation d'un revêtement imperméabilisé de couleur brune rappelant l'argile de la Coudoulière. Ce revêtement a été étalé par un engin finisseur de chaussée alimenté en produit par des camions bennes bâchés, puis il a été compacté et égalisé par deux petits rouleaux compresseurs.

Vous pouvez consulter les photos des engins utilisés pour la réalisation des voies de circulation dans le précédent article. 

Le lendemain les caniveaux ont été curés pour les débarrasser des débris accumulés pendant le chantier.
A l'aide d'un trépan, un autre ouvrier effectuait des carottages où seront emboîtés les poteaux de voirie et barrières séparant les voies piétonnes et routières.

Carottage et carottes

Poteaux de voirie

Barrières alternées

 De même les parkings motos nord et sud ont pu être finalisés avec la pose des arceaux de parcage.

Parking motos nord

Parking motos sud

Parallèlement ont été réalisés d'une part le marquage au sol sur les voies de circulation du parking, et d'autre part celui sur le passage piétons traversant la corniche de la Coudoulière et reliant le parking au parc de la Méditerranée.

Marquage au sol sur les voies de circulation

Marquage au sol sur le passage pour piétons

Depuis le 8 juin, du fait de l'absence de trottoir sur une partie de la corniche de la Coudoulière, les piétons ont pu emprunter en toute quiétude le chemin sécurisé du parking longeant la route.

Aménagements le long de la corniche jouxtant le parking

Marches sur le chemin reliant les parties hautes et basses du parking

Depuis cette allée piétonne ils auront pu constater que les travaux étaient pratiquement terminés, y compris ceux relatifs aux infrastructures constituées par la borne de recharge des automobiles électriques et par les parcmètres payants pour la période du 1er mai au 30 septembre. Ils ont eu aussi le loisir de constater que la municipalité, s'inscrivant dans une démarche écologique, a privilégié le bois, matériau noble et naturel par excellence.

Borne de recharge pour véhicules électriques

Une des bornes de parcmètres

Après que fut installé le portique à l'entrée du parking - signalant une hauteur maximale de 2,10 mètres - le parking a pu accueillir les premiers véhicules. Ainsi le 10 juin au soir, c'est plus de 40 véhicules qui étaient stationnés sur les emplacements de parking.

Le portique en bois à l'entrée du parking

Premier jour d'ouverture du parking, le soir

Premier jour d'ouverture du parking, la nuit

Inutile de vous dire que le parking, provisoirement gratuit, était occupé le samedi suivant à environ 90% de sa capacité.

L'évolution du chantier - qui aura duré sept mois - est relatée dans les six articles constituant ce reportage que vous pouvez retrouver en cliquant sur les liens ci-dessous :

1) novembre 2020

2) décembre 2020 et janvier 2021

3) février et mars 2021

4) avril 2021

5) mai 2021

Photos : RHP Collection.

Insectes de mai 2021

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En 2018 je vous avais présenté une vingtaine de photos d'insectes prises durant le mois de mai. Cette année je vais récidiver avec une sélection de 20 photos d'insectes les plus représentatifs de ce mois printanier, et que je vous propose de découvrir. 

Il y a bien sûr les abeilles qui viennent butiner les fleurs printanières, des mouches floricoles, des mouches déguisées en guêpes, quelques précoces papillons, des punaises et autres insectes aussi différents les uns des autres. Toutes les photos sont assorties d'un texte permettant de mieux les situer dans l'ordre, la famille et le genre auxquels ces insectes appartiennent.

Abeilles

Apis mellifera


Appelée également abeille européenne, "avette" ou mouche à miel, c'est une abeille mellifère domestique originaire d'Europe et élevée à grande échelle pour produire du miel. L'ouvrière d'été est une abeille butineuse qui va, du vingtième jour jusqu’à la cinquième ou sixième semaine de sa vie, parcourir la campagne afin d’approvisionner la ruche en nectar, miellat et pollen.

Apis mellifera ligustica


L'abeille italienne, également appelée abeille jaune à cause de la couleur des premiers tergites de son abdomen, est une sous-espèce d'abeille élevée pour son miel. Apparue au sud des Alpes italiennes, elle est la plus répandue des abeilles grâce à son adaptabilité aux différents climats.

Apis mellifera mellifera

C'est une sous-espèce de l'abeille domestique européenne, couramment utilisée en apiculture pour la production de miel. On l'appelle abeille noire parce son corps est de couleur sombre, quoique recouvert de poils d'un brun très clair.


Lasioglossum

C'est une petite abeille solitaire du genre Lasioglossum, de la famille des Halictidae, d'environ 8 mm, qui affectionne au printemps les prairies et les pelouses couvertes de pissenlits. Les mâles sont noirâtres alors que les femelles ont un abdomen strié de bandes alternées noires, brunâtres et blanches.

Mouches et syrphes

Blondelia nigripes


C'est une espèce de diptère de la famille des Tachinides mesurant 6 mm environ. Cette mouche noirâtre a un corps recouvert d'une pilosité grossière. Sa tête et son thorax sont gris et ses pattes sont noires. Son abdomen mélange ces deux couleurs.

Chrysopilus nubecula


Le chrysopile triste est un Diptère Brachycère de la famille des Rhagionidae, d'environ 7 mm, avec de longues pattes rousses et noirâtres. Son thorax est roux, couvert d'une pilosité jaune d'or mat, et ses ailes sont tâchées d'une zone sombre s'étendant depuis le pterostigma. Les pleures sont un peu rougeâtres. L'abdomen avec longues soies dressées est rayé de bandes transverses de pilosité jaune.
On le rencontre près des lieux humides. Ses larves parasitent les oothèques d'Acridiens.

Chrysopilus laetus
 

C'est un Diptère Brachycère de la famille des Rhagionidae, d'environ 5 mm, avec de longues pattes rousses et noirâtres. Son thorax est roux et ses ailes tâchées de noir. Comme Chrysopilus nubecula, sa cousine, on le rencontre près des lieux humides.

Syritta pipiens
 

La syritte piaulante est un syrphe de petite taille (8 à 9 mm) qui se distingue des autres syrphes par l'épaisseur des fémurs de sa paire de pattes postérieures. Ses bandes jaunes sur l'abdomen sont traversées de triangles noirs ; le dernier segment est noir et brillant. Les imagos sont floricoles et leurs larves s'alimentent de matière organique en décomposition.

Eristalinus taeniops
 

Cet éristale est le seul syrphe européen à posséder des yeux jaunes rayés de 5 bandes brunes verticales, d'où son identification facile. C'est donc un diptère d'environ 12 mm qui se pare des atouts d'une abeille ou d'une guêpe pour ne pas être inquiétée par d'éventuels prédateurs. On le rencontre dans toute l'Europe du Sud où il butine les fleurs. Son thorax est vert bronze à forte pilosité jaune et son scutellum jaune brunâtre. Les ailes sont d'un brun jaunâtre clair à la base et les balanciers d'un jaune clair vif. Vu de dessus, l'abdomen, dont les premiers segments sont jaune-orangé et les derniers blanchâtres, est rayé de bandes transversales brunâtres.

Eristalinus sepulchralis
 

L'éristale sépulcrale est un syrphe au corps noir, avec un thorax comportant des bandes longitudinales grises chez la femelle. Le corps du mâle est de couleur noirâtre avec des reflets bronze. La particularité de cette mouche muscoïde pollinisatrice sont ses énormes yeux de couleur beige parsemés de taches brunes.

Myathropa florea
 

Appelée Eristale des fleurs et aussi Syrphe tête de mort, cette mouche inoffensive est souvent confondue avec une abeille ou une guêpe en raison de sa taille (entre 11 et 15 mm) et de son apparence.
Elle butine de nombreuses espèces de fleurs, d'où son rôle primordial dans la pollinisation. C’est un diptère très propre car on le surprend très régulièrement en train de se nettoyer. Les dessins du mesonotum évoquent une tête de mort ; les cinéphiles y verront le signe de Batman !

Papillons

Idaea inquinata
 

L'Acidalie naine, connue aussi sous le nom de Dosithée naine, est un papillon de nuit de la famille des Geometridae mesurant environ 15 mm d'envergure. Ses ailes grisâtres, tachetées de brun, sont frangées et picotées de points sombres. Son abdomen est annelé. Dans la journée, on le rencontre souvent aplati contre un mur à l'abri du soleil.

Celastrina argiolus
 

Appelé Azuré des nerpruns ou aussi Argus à bande noire, c'est un petit papillon au dessus bleu bordé d'une large bande grise chez la femelle, et étroite chez le mâle. Le revers des ailes a un fond gris bleuté très pâle, orné de séries de petits points noirs, ceux de l'aile antérieure ayant la forme de tirets. L'abdomen, les pattes et les antennes sont tigrées de blanc et brun.

Autres

Gonocerus insidiator
 
 
Le gonocère insidieux est une punaise coréide d'environ 15 mm qu'on ne trouve en France que dans sa partie méridionale. Il est facilement identifiable grâce au dessus de son corps de couleur rouille et à son pronotum plus large que l'abdomen, doté d'angles huméraux très aigus. Le dessous de son corps, le dernier article de ses antennes et ses pattes sont de couleur jaunâtre à orangé.

Tropinota hirta
 

Connu sous le nom de cétoine velue ou de cétoine hérissée, ce coléoptère brun de forme quasi rectangulaire mesure 8 à 13 mm de long. Son corps est densément couvert de poils jaune-blanchâtre et ses ailes sont ponctuées de taches ocreuses. Le pronotum, presque semi-circulaire vu de dessus, est dépourvu de taches blanches et possède une longue nervure au milieu. Le scutellum est pointu et les élytres ont deux épaisses carènes. La cétoine hérissée se nourrit de fleurs de rosacées, crucifères, graminées et astéracées. Même si au cours de l'alimentation, du pollen s'attache à ses poils poils et peut contribuer à la pollinisation, l'insecte est considéré comme nuisible.

Camponotus ligniperdus
 

On parvient à identifier cet insecte en tant que fourmi ailée grâce à la présence d'une écaille plate et dressée, située entre le thorax et l'abdomen. De taille imposante (13 mm) cette fourmi charpentière de couleur généralement noire possède de fortes mandibules. Les colonies de fourmis gâte-bois habitent les souches et les vieux troncs d'arbres à moitié décomposés.

Rhagonycha fulva
 

Le téléphore fauve est un coléoptère de la famille des Cantharidae d'environ 15 mm. Il est de couleur rousse avec des antennes, des yeux et le bout des élytres noirs. Ses tarses sont larges et foncés. Son alimentation est constituée de pollen et de petits insectes floricoles.

Adelphocoris lineolatus
 

C'est une petite punaise de la famille des Miridés d'environ 10 mm reconnaissable à ses deux points foncés sur le pronotum et à ses pattes verdâtres tachetées de noir. On pourrait la confondre avec Adelphocoris norwegicus qui a des épines tibiales plus courtes. Dans le midi, on trouve la capside des légumineuses (son nom vernaculaire) sur les fleurs de genêt d'Espagne.

Arge pagana
 

Le Tenthrède du rosier est un Tenthredinide de la famille des Argidae, d'environ 10 mm, ressemblant au genre Athalia, mais avec des antennes différentes (antennes de trois articles dont le dernier très long). Il est facile à reconnaître car tout son corps est noir, excepté l'abdomen qui est d'un jaune vif. Sa larve est une fausse chenille. Malgré que ce ne ce soit pas un diptère mais un hyménoptère, il est connu sous le nom de mouche à scie villageoise.

Omophlus lepturoides
 

L'omophlus orangé est un coléoptère de la famille des Ténébrionidés qu'on reconnait à son pronotum noir pubescent rectangulaire, ses antennes sombres à 11 articles, ses pattes noires et ses élytres orangées. Les adultes se nourrissent de fleurs, et les larves de racines et de débris végétaux se trouvant dans le sol. 
 

Si cet article vous a intéressé, je vous donne rendez-vous dans un mois pour vous présenter une sélection composée d'une vingtaine d'insectes ayant évolué à la Coudoulière en juin 2021.

Bon fun et à bientôt.

Photos : RHP Collection

Les insectes de Juin 2021

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En 2018 je vous avais présenté 26 photos d'insectes prises durant le mois de juin. Cette année je vais récidiver avec une sélection de 24 photos d'insectes les plus représentatifs de ce mois printanier et que je vous propose de découvrir.

Il y a bien sûr quelques guêpes, des mouches velues, des mouches déguisées en guêpes, de rares papillons, des punaises, des coléoptères et bien d'autres insectes aussi fascinants les uns que les autres.

Les guêpes

Chrysis elegans

La chryside élégante est une guêpe-coucou puisse qu'elle pond un oeuf dans le nid d'abeilles solitaires ou dans ceux d'Hymenoptères. La larve de chryside se nourrira alors des provisions de son hôte. C'est une espèce d'insectes hyménoptères parasitoïdes d'une taille comprise entre 5 et 10 mm. Leur corps aux reflets métalliques est bleu-vert pour la tête et la base du thorax, rouge avec rectangle bleu foncé sur la partie supérieure du thorax et rubis et or pour l’abdomen. Il existe 3000 espèces de chrysides dans le monde, toutes pourvues de belles couleurs dorées iridescentes, bleues, vertes ou rouges, ou les trois à la fois.

Polistes dominula

Plus élancées que les guêpes communes, les polistes s'en distinguent surtout par leurs antennes orangées en forme de massue. Ce sont des insectes sociables vivant dans les zones tempérées. Appelées aussi polistes gaulois, ces guêpes construisent des nids pédonculés formés de fibres végétales.

Vespula vulgaris

C'est un insecte qui mesure entre 11 et 19 mm et qui se nourrit de nectar, de miellat et de fruits mûrs. La base des antennes est noire, comme le thorax où sont dessinées quatre taches jaunes vers l'arrière. Les pattes sont jaunes, comme l' abdomen qui comporte des marques noires plus ou moins variables. C'est une espèce prédatrice d'autres insectes et de leurs chenilles qu'elle chasse pour alimenter ses larves. Si elle pique, c'est pour défendre son nid ou parce qu'elle se sent en danger.

Vespa velutina

C'est un frelon à pattes jaunes, légèrement plus petit que le frelon européen, et qui mesure environ 3 cm. Son aire de distribution originelle se trouve en Asie continentale, jusqu’au Nord de l’Inde et dans les montagnes de Chine. Ces zones géographiques ont un climat comparable à celui de la France, ce qui explique que la sous-espèce Vespa velutina nigrithorax, introduite en France accidentellement avant 2004, ait pu s'installer sur notre territoire et se reproduire. Le nid, de forme sphérique, fait de fibres de cellulose mâchée, peut contenir 2000 frelons. Le frelon adulte s'alimente de fruits mûrs et de nectar, mais pour nourrir ses larves, il capture différents insectes dont des abeilles mellifères, ce qui provoque une vive inquiétude chez les apiculteurs.

Les mouches et syrphes

Anthomyia pluvialis

Appelée également mouche des pluies, c'est une petite mouche de la famille des Anthomyiidae, facilement reconnaissable grâce à ses dessins noirs sur fond clair, aussi bien sur le thorax et le scutellum que sur l'abdomen. On la rencontre sur les fleurs, mais aussi sur les charognes et les excréments. Les larves vivent dans les matières fécales, les champignons et les nids d'oiseaux. On pourrait la confondre avec Limnophora obsignata qui présente des dessins similaires.

Tachina magnicornis

C'est une espèce de mouches de la famille des Tachinides mesurant 12 à 15 mm de longueur qui parasite les chenilles de papillons. C'est une mouche robuste au corps recouvert d'une pilosité grossière.
Tête jaunâtre, thorax gris foncé et scutellum brun jaune. Son abdomen jaune beige, cerclé de blanc, est parcouru d'une bande médiane noire continue formant des triangles.

Chloromyia speciosa

La Chloromyie spécieuse est une petite mouche au corps aplati reconnaissable à sa tête en demi cercle aussi large que son thorax lequel présente des éclats métalliques. D'une longueur de 8 millimètres environ, ce Stratiomyiide possède de courtes antennes et des pattes noires et jaunes au niveau des articulations. Son thorax est vert avec des reflets métalliques et ses yeux noirs sont recouverts d'une fine pilosité.

Scaeva pyrastri

Le Syrphe pyrastre est un diptère à l'abdomen noir marqué de lunules blanches disposées obliquement par rapport au bord intérieur du tergite. Appelé aussi syrphe du poirier ou syrphe à croissants à cause de ses lunules, ce diptère aime butiner les fleurs d'Apiacées (Ombellifères).

Syrphus vitripennis

Le Syrphe aux ailes de verre est un diptère qui a un thorax de couleur bronze doré mât et un scutellum variant de jaune à brun jaune. Son abdomen est jaune présentant au dessus cinq lignes noires en forme de chevrons. Les yeux sont glabres. Ceux du mâle se touchent alors que ceux de la femelle sont séparés par un espace. Les pattes sont jaunâtres avec des fémurs postérieurs en grande partie noirs.

Sphaerophoria scripta

Le syrphe porte-plume, appelé aussi Sphaerophore notée, est un syrphe migrateur d'environ 9 mm qui imite une petite guêpe. Son thorax brun avec des bandes longitudinales plus foncées sur le dessus est parcouru d'une bande latérale jaune continue. Son scutellum est jaune. Son abdomen, rayé de jaune et de brun sombre, voire de noir, présente des petites marques foncées à son extrémité évoquant les plumes utilisées jadis pour écrire. Les ailes sont nettement plus courtes que l'abdomen et les pattes sont jaunâtres. La face est jaune avec des yeux jointifs chez le mâle.

Neomochtherus geniculatus

C'est une mouche à moustaches de la super-famille des Asiloïdes d'environ 11 mm de longueur. Ce diptère prédateur possède un corps de couleur gris pruineux et des pattes jaune orangé avec des fémurs noirs. Le dernier tergite de son abdomen est plus large que celui-ci.

Les papillons

Zygaena filipendulae

La zygène de la filipendule, appelée aussi Zygène spirée, est un papillon de nuit qui paradoxalement est actif pendant le jour. Les ailes antérieures sont noires avec des reflets bleus et comportent six points, voire cinq points de couleur rouge ou orangée. Les ailes postérieures sont rouges frangées de noir. Les antennes sont terminées en massue, avec l'extrémité pointue. Le thorax et l'abdomen sont noirs et avec des reflets bleu nuit.

Pyronia cecilia

Appelé aussi Ocellé de la canche, l'Amaryllis de Vallantin est un papillon de taille moyenne de couleur orange vif sur le dessus des ailes, avec une épaisse bordure brun foncé et à l'apex des antérieures un ocelle doublement pupillé de blanc. Possible confusion avec l'Amaryllis thiton (Pyronia tithonus) qui est proche, et aussi avec le Fadet commun ou Procris (Coenonympha pamphilus) qui n'a qu'un seul point blanc au milieu de l'ocelle et une robe ocre. L'amaryllis de Vallantin est présent en Afrique du Nord et dans le sud de l'Europe. Le mâle se distingue de la femelle par la présence de bandes androconiales foncées traversant les ailes antérieures.

Les autres insectes

Oedemera flavipes

C'est un coléoptère d'environ 12 mm aux élytres de couleur ocre se séparant pour laisser apparaître le bout des ailes. La tête est noire portant de longues antennes dont le dernier article présente une échancrure. Le thorax est noir à brun foncé chez les mâles, et jaunâtre chez les femelles. Les pattes antérieures sont de couleur jaunâtre à verdâtre. Les cuisses des pattes postérieures sont de couleur noire et renflées chez les mâles. Floricoles, les oedémères se nourrissent de pollen.

Oedemera barbara

C'est un coléoptère d'environ 12 mm aux élytres de couleur ocre, terminées de jaune et se séparant pour laisser apparaître le bout des ailes. La tête et le thorax sont également ocres. Les pattes sont bicolores jaunâtres et noires. Floricoles, les oedémères se nourrissent de pollen.

Oedemera nobilis

L'oedémère noble est un coléoptère d'environ 10 mm au corps mou et à l'éclat métallique. Ses élytres de couleur vert métallique, avec des reflets bleutés et dorés, sont pointus et divergent à leur extrémité. Comme chez tous les œdémères, les mâles possèdent des fémurs postérieurs particulièrement enflés alors que ceux des femelles sont plus fins. Floricoles, les oedémères se nourrissent de pollen alors que leurs larves sont xylophages.

Stenopterus rufus

C'est un coléoptère d'environ 10 à 16 mm de la famille des Cerambycidae. La tête et le pronotum sont de couleur noire, ainsi que l'abdomen qui est rayé de bandes jaunes. Les élytres sont roux. Les pattes et les antennes sont orangées avec des parties noires à la base des antennes ainsi qu'aux coudes des pattes postérieures. Les imagos se nourrissent du pollen et du nectar des fleurs alors que les larves sont polyphages.

Stenopterus ater

C'est un coléoptère d'environ 12 à 16 mm de la famille des Cerambycidae. La tête, les longues antennes et le pronotum sont de couleur noire pour les deux sexes. Chez la femelle l'abdomen est rayé de bandes blanches et ses pattes sont noires. Les élytres du mâle sont roux et ses pattes sont rousses et noires. Quant à son abdomen, il est jaune or.

Coccinella septempunctata

La coccinelle à sept points est une coccinelle rouge orangé longue de 6 à 8 mm, portant sur chaque élytre trois gros points noirs et un point noir en forme de coeur sur la jonction des deux. Appelées aussi bêtes à Bon Dieu, les coccinelles sont des petits coléoptères à la forme hémisphérique. Carnivores car se nourrissant de pucerons, elles sont utilisées par l'homme pour la protection biologique de ses cultures. Cette coccinelle a la particularité d'être jaune à la sortie de sa nymphe. Elle prend une coloration orange lors des deux premiers mois, puis devient rouge en vieillissant. Sa longévité est de 12 à 18 mois.

Deraeocoris punctum

C'est une petite punaise de la famille des Miridés d'environ 8 mm reconnaissable à son pronotum et à ses élytres couleur orangé ponctuées de taches noires. Sa tête, ses antennes et ses pattes sont noires, à l'exception des tibias qui sont cerclés de blanc. Elle se nourrit d'acariens, de psylles, de pucerons et de thrips qu'elle rencontre sur sur les arbres fruitiers, les vignes, les cultures légumières et aussi sur les chardons.

Stictoleptura cordigera

Le lepture cordigère, appelé également lepture porte-coeur, est un coléoptère phytophage d'environ 10 mm. De la famille des Cerambycidae, doit son nom au dessin sur ses élytres. La tête, les longues antennes, le thorax et les pattes sont noires. Les élytres bicolores sont rouge-orangés et noirs et recouvrent un abdomen rouge brun. La larve, également phytophage, vit dans le bois pourri.

Graphosoma italicum

La punaise arlequin, appelée aussi graphosome ou scutellaire rayée, est un pentatome rouge à raies longitudinales noires. Sa coloration particulière est un avertissement pour les éventuels prédateurs à cause de la toxicité de ses glandes odorifères. Le juvénile est rose et on devine les futures raies d'un ton plus soutenu.

Piezodorus lituratus

Appelée aussi punaise des genêts, la punaise ponctuée est un hémiptère pentatome d'environ 13 mm de teinte générale verte à maturité sexuelle, ponctuée de noir, d'où son nom. Elle est d’aspect général très luisant avec des antennes entièrement rouge ou orange et une membrane des ailes transparente. Elle pourrait être confondue avec la punaise verte Palomena prasina dont les deux derniers segments antennaires sont de coloration rouge brun et la membrane enfumée.

Hoplia philanthus

Appelée aussi hoplie brune, l'hoplie farineuse est un coléoptère (scarabée) ressemblant au hanneton commun, mais en deux fois plus petit, car il ne mesure que 10 mm. Le mâle est entièrement noir alors que la femelle présente des élytres et des pattes d'un brun rougeoyant. Leur corps est recouvert d'une fine pilosité blanche. A noter que les griffes des pattes postérieures sont bifides et que l'extrémité de leurs antennes est trilobée. Leurs larves se nourrissent des racines de graminées.

Si vous êtes intéressé(e) par les insectes, et notamment par ceux vivant dans notre secteur, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous. Ce sont plus de 3.200 photographies d'insectes classées par ordre et par famille qui vous attendent. 

Alors bon fun sur le site consacré aux insectes de la Coudoulière !

Photos : Insectes de Coudoulière



Pêche aux lacs interdite

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En allant vers le lac de l'anneau, après avoir franchi le premier pont, se trouve une vitrine à l'intérieur de laquelle est punaisée une affiche interdisant la pêche. Sur cette affiche intemporelle émanant de la Direction de l'ASLG, il est écrit que "pour (permettre) le renouvellement de la faune aquatique, la pêche est interdite". 

Le renouvellement de l'ichtyofaune (1) du lac de l'anneau, seul lac du domaine autorisé à la pêche, peut se faire de deux manières :
- naturellement, par le passage des poissons du lac long vers le lac rond, lesquels communiquent entre eux ;
- artificiellement, par l'apport de poissons, notamment de poissons blancs destinés à l'alimentation des carnassiers.

En choisissant le renouvellement naturel, l'ASLG savait qu'elle allait se heurter au mécontentement des pêcheurs qui patientent depuis 4 ans. Elle savait aussi que ce repeuplement se ferait sur la durée puisqu'il part de zéro poisson, du fait de l'hécatombe des 26 et 27 juillet 2017 où tous les poissons du lac de l'anneau trouvèrent la mort (2).

Le repeuplement de poissons est une méthode certes plus radicale (et en définitive pas si coûteuse que ça) car elle permet immédiatement d'alimenter les lacs en poisson fourrage. L'introduction de plusieurs classes d'âges de ces poissons fourrage (gardons et rotengles) permettrait ainsi aux géniteurs d'assurer chaque année le renouvellement du stock.

Certains se souviennent d'une époque pas si lointaine où les petits gardons pêchés du matin étaient de façon conviviale consommés en friture le soir, à l'heure de l'apéro... du moins jusqu'en 2005 !
Car dans l'été 2005 se produisit la première pollution du lac de l'anneau. Ce fut une pollution partielle dont on ne connaît pas avec certitude les causes. Les analyses effectuées sur le foie de certains poissons morts mirent en évidence la présence de Diuron et aussi de Diazinon. Ces substances classées R50 et R53, très toxiques, sont utilisées dans les peintures de façades des immeubles en raison de leurs propriétés d'anti-algue et d'anti-mousse, et aussi dans les peintures antifouling pour protéger les coques des bateaux.

Cependant la pêche dans le lac rond n'avait pas été interdite, mais il fut fortement déconseillé de consommer la chair des poissons tant que les analyses de l'eau révélaient des risques pour la santé. Les poissons pêchés étaient aussitôt relâchés dans l'eau... et les pêcheurs pratiquèrent écologiquement le "no-kill", avant que ce mot ne vienne à la mode, contribuant ainsi à la protection de la ressource ichtyologique présente dans les lacs.

En haut lieu, on conteste ce "droit à la pêche" dont on ne retrouve pas les origines ! Il s'agirait non d'un droit mais d'une tolérance de la pratique de la pêche sous certaines conditions. Pour en avoir la preuve, il faudrait fouiller dans les cartons renfermant les anciennes archives datant de l'époque où M. Patron était aménageur de la SCI la Coudoulière, et M. Lecocq régisseur du Domaine. D'après la rumeur, ces cartons seraient entassés dans une des caves humides d'un hameau que personne ne veut exhumer... 

En attendant l'hypothétique découverte de cette autorisation, certains considèrent que le seul fait d'afficher un document traitant de l'interdiction (jusqu'à nouvel ordre) de la pêche dans le lac rond, c'est admettre que cette pratique existait déjà !

Sur le site internet de l'ASLG on trouve plusieurs dossiers traitant des lacs et de la pêche. Par exemple un document intitulé "Lacs et pêches" qui est le compte rendu de la réunion du vendredi 13 février 2009. On peut lire : "Cette réunion s’est déroulée dans le bâtiment de service en présence de M. Lecocq, et de M. Hiroux, jardinier, compétent dans le domaine de la pêche et autres activités... Un empoissonnement de Gardons et Rotengles est prévu également lors de l’introduction des Carpes Amour... Une intervention pour prélèvements de Black Bass, carnassiers se nourrissant d’animaux aquatiques (poissons, grenouilles, etc) est prévue. M. Hiroux animera cette pêche..."

Cette pêche eut lieu le 11 juin 2009 (4) et a été suivie d'une second "prélèvement" qui eut lieu le 26 juin 2015. Cet évènement fut relaté dans le blog de la Coudoulière. Outre des pêcheurs chevronnés habitant le Domaine, furent invités à ce second prélèvement M. Dandé, président de l'APPMA le Gardon (5), ainsi que M. Sala, vice-président de la Fédération de Pêche du Var.

Un autre document remis par M. Lecocq, ancien directeur du domaine, relate de "l'enlèvement de Myriophilles et autres plantes aquatiques le 3 juillet 2009, au bénéfice et pour l'agrément des pêcheurs..."

Le rapport d'activité de l'ASLG pour 2007, page 28, montre une photo relative au rempoissonnement des lacs. Il y est écrit que "durant l’année 2007, plusieurs analyses d’eau ont été effectuées dans les lacs. La dernière en date du 19 avril 2007 (6), dont voici les résultats : l’eau des lacs est dans les normes, ce qui a permis d’y introduire des poissons et d’afficher l’autorisation de pêcher, sous certaines réserves".

Au cours de l’année 2007 il y a eu "introduction de poissons et chaulage des lacs pour remonter le PH et stabiliser la vase".

Deux autres articles, l'un intitulé "Amélioration des lacs dans le domaine" fait état, photos à l'appui, du "versement dans le lac de l'anneau de 45 kg de gardons, et de 5 kg dans le bassin de Pierre et Vacances". C'était le 13 février 2012. L'autre article fait état le 18 décembre 2014 du "rempoissonnement dans le lac de l'anneau de diverses carpes et gardons" (3).

Sans compter que durant plusieurs années, lors des vacances scolaires de Pâques et pour l'agrément des pêcheurs, M. Lecocq empoissonnait le lac rond en truites arc-en-ciel, truites saumonées et saumons de fontaine.

Pour étayer cet article, des copropriétaires pêcheurs m'ont remis un dépliant émanant de l'agence immobilière du Cabinet Jomel, d'avant 2008 (date de rachat par Foncia), montrant plusieurs photos miniatures dont une avec deux pêcheurs au lac de l'anneau. Le texte disait en substance : "Difficile sera le choix entre une baignade dans la crique du Brusc, une escapade à bord d'un pointu, une régate en planche à voile, ou une pêche dans les lacs de la Coudoulière, à l'ombre des saules pleureurs !".

Actuellement qu'en est-il de l'ichtyofaune locale ? On voit des black-bass de taille honorable et de gros gardons nager vigoureusement autour des carpes koï qui affouillent inlassablement les végétaux aquatiques. Leurs yeux sont vifs et leurs écailles luisantes, signes que ces poissons sont en parfaite santé.

Certains pensent qu'il est inutile d'effectuer des analyses pour mesurer les éléments de qualité physico-chimique de l'eau (7) puisque, par expérience, on sait que l'oxygénation des plans d'eau se fait par les cératophylles qui sont en surnombre, et par les divers jets et déversoirs qui brassent l'eau tout en maintenant un niveau constant pour éviter son eutrophisation (8).

Ce qu'il faut retenir, c'est que plusieurs copropriétaires ont investi dans le domaine parce qu'il y avait un droit de pêche, et aussi parce que ces étendues d'eau étaient exemptes de moustiques du fait de la présence de gambusies.

S'ils s'estiment lésés, ces copropriétaires peuvent interpeller le conseiller titulaire qu'ils ont élu en AG de leur copropriété pour siéger au syndicat de l'ASLG, et lui demander de porter à l'ordre du jour de la prochaine réunion syndicale, la réouverture de la pêche dans le lac rond.

Pour apaiser les esprits, il serait toutefois souhaitable qu'une commission composée de conseillers et de pêcheurs se tienne dès l'automne 2021 afin de définir une stratégie concertée et édicter des règles pour une ouverture raisonnée de la pêche sportive et de loisirs en 2022, en toute sérénité et pour l'intérêt commun !

Quant à moi, homme d'ouverture et de dialogue, je conclurai par ce vieux proverbe français : "De la discussion jaillit la lumière".

1 - partie de la faune rassemblant uniquement les poissons.
2 - un reportage paru sur le blog de la Coudoulière ayant pour titre "Hécatombe de poissons dans le lac rond" avait été publié le 27 juillet 2017.
3 - articles écrits par Mme Brégeot, attachée aux espaces verts.
4 - voir le rapport d'activité de l'ASLG pour l'année 2009, page 8, ainsi que l'article intitulé "Lacs et pêche" réalisé par Mme Brégeot.
5 - APPMA : Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.
6 - ces analyses ont fait suite à la pollution partielle du lac de l'anneau en 2005.
7 - la qualité physico-chimique de l'eau regroupe par exemple la température, le PH, l’oxygène dissous ou encore les nutriments (nitrates, phosphore), contrairement à l'état chimique des plans d'eau servant à évaluer la présence de pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, PCB, etc, contenus dans le substrat vaseux et dans les viscères des poissons.
8 - phénomène naturel pouvant être assimilé à un  "vieillissement" de l’écosystème.

Photos : RHP Collection



Photos de la Coudoulière - été 2021

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Aujourd'hui, c'est le 1er jour d'automne... alors adieu l'été et bonjour l'automne ! C'est l'instant propice pour faire le bilan des photos prises en juillet et août 2021 au hasard de mes vadrouilles, et de vous présenter une sélection de 22 photos. Afin de mieux situer les lieux où les photos ont été prises, je les ai classées par lieux de promenade.

Le Cap Nègre

Direction le Cap Nègre, après avoir dépassé le Niglo, il y a un promontoire sous lequel est enterré un blockhaus datant de la seconde guerre mondiale. De là on a une belle vue sur la pointe du cap, le pied de la falaise, l'ancien ouvrage militaire de défense côtière, la mer bien sûr, ainsi que l'archipel des Embiez. Sur les flancs escarpés du cap poussent des figuiers de Barbarie et diverses plantes sauvages qui abritent une grande variété d'insectes. 

Le cap Nègre - le sentier menant à l'ancienne batterie

Coccinelle à sept points

La Maison du Cygne

Les jardins de la Maison du Cygne méritent qu'on s'y attarde. Outre les sculptures qui s'intègrent harmonieusement aux espaces floraux, on pourra s'intéresser aux plantes potagères et aromatiques, aux arbres fruitiers et à la roseraie.

Fleurs grimpantes

Iguane et chien d'acier

Monsieur et Madame Tonneau

Rose épanouie

Les Lacs du Domaine

Les résidents du domaine qui flânent le long des berges peuvent observer les canards colvert et les carpes koïs en train de farfouiller dans les plantes aquatiques. Ils verront aussi les tortues de Floride nager parmi les nénuphars sur lesquels se posent les libellules, et des hérons cendrés immobiles se confondant avec les roseaux.

Sculptures sur tronc de pin

Source à l'eau soyeuse

Carpes koïs

Caneton colvert

Héron cendré

Tortue de Floride

Nénuphar rose

Libellule (Sympetrum striolatum)

Lézard ayant capturé un Agrion

Dans le Domaine

Au hasard des déplacements à pied dans les copropriétés, vous entendrez roucouler tourterelles turques et pigeons bisets. Sur les massifs floraux évoluent des abeilles en quête de pollen, des papillons et bien autres insectes...

Pigeon biset

Mégachile butinant

Arbuste aux fleurs rouges

Belle dame butinant

Mures de roncier

Altea

Le port

Le port de la Coudoulière est un port de plaisance où il subsiste encore quelques vieilles barques de pêcheurs connues sous le nom de pointus. Ces pointus sont dotés d'un capian en forme de phallus, faisant partie intégrante de l'étrave et qui dans l'antiquité symbolisait la virilité et la force.

Capian de pointu

Nota : pour des impératifs de mise en page, les photos ont été redimensionnées en 800 pixels de largeur.
Dans leur format originel, prévu pour être visionnées sur des grands écrans TV au format 16/9, ces photos retrouveront sur de grands écrans l'éclat des couleurs et la mise en valeur des détails.

Photos : RHP Collection.

Les charançons de la Coudoulière

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Premier jour d'octobre, j'emprunte l'escalier qui relie le parc de la Méditerranée à la Maison de la Mer. Là, collée sur le muret, une bestiole de 8 mm que j'identifie comme étant un coléoptère. Prises de vue du dessus et sur le côté de l'insecte, puis direction vers l'ordinateur de bureau afin de télécharger les photographies prises.

L'identification n'est pas aisée à cause du rostre court. Cependant la forme des antennes m'oriente vers la famille des Curculionidae. Après un passage obligé sur la Galerie du Monde des Insectes, j'identifie cette espèce de charançon comme étant un Otiorhynchus aurifer. En latin, "aurifer" se traduit (mais vous l'aviez deviné) par "aurifère", c'est-à-dire "qui produit de l'or". En fait, ses élytres de couleur sombre sont parsemées de squamules dorées brillant au soleil... mais résolument ternes en ce jour grisâtre d'automne.

Otiorhynchus aurifer

Le lendemain, muni d'une éprouvette, je décide de retourner à l'endroit où j'avais découvert l'insecte, dans l'espoir de le capturer, lui ou l'un de ses congénères, afin de l'examiner sous toutes les coutures... A sa place je découvris un autre charançon, de même taille, au rostre court lui aussi, mais de couleur marron avec des squamules brunes, blanches et grises.

Cette espèce est commune en France méditerranéenne et a pour nom scientifique Strophomorphus porcellus, et pour nom vernaculaire le "charançon pourceau". Etrangement, avec le téléobjectif, la tête du charançon observé ressemble plus au museau d'une souris qu'au groin d'un pourceau ! Mais je pense que son nom vient de la couleur de son corps et de son apparence générale.

Strophomorphus porcellus

Toujours en automne, un charançon mesurant 1 à 2 cm, se rencontre en Europe continentale et autour du bassin méditerranéen. C'est le charançon de la mauve. Son corps, de couleur jaune tirant sur le roux, est revêtu de poils duveteux. Le mâle possède un rostre de même couleur que le corps alors que celui de la femelle est noir et brillant. A noter que Lixus angustatus vit sur les mauves, ce qui explique son nom vernaculaire.

Lixus angustatus

Généralement, les charançons possèdent un rostre plus au moins long, ce qui permet de les identifier plus facilement. Ainsi, au mois de mai, on peut trouver sur les iris des marais qui poussent le long des berges des étangs de la Coudoulière, un petit Curculionidae brun d'environ 4 mm qui a la particularité de n'avoir qu'un seul ongle aux tarses. Il s'agit de Mononychus pseudacori, par référence à l'onychium (ongle ou griffe).

Mononychus pseudacori

Coniatus tamarisci est un Curculionidae mesurant 5 mm environ, qui se rencontre durant l'été en Europe méridionale. Son corps est de couleur verte hormis son rostre, ses antennes et l'extrémité de ses pattes qui sont brunes. Ses yeux sont noirs. On retrouve ces trois couleurs sur les élytres. On rencontre cet insecte à proximité des tamaris, d'où son nom vernaculaire : "charançon du tamaris".

Coniatus tamarisci

Polydrusus impressifrons mesure lui aussi 5 mm environ. Il se rencontre au printemps et en été. Son corps est de couleur vert pâle hormis ses yeux qui sont noirs et ses antennes et ses pattes qui sont rousses. On remarquera de petites squamules rondes vert pâle dessus les élytres lesquelles sont striées et ponctuées. La larve se nourrit des racines de plantes annuelles et de certains arbres dont le cerisier et le poirier.

Polydrusus impressifrons

Dorytomus longimanus mesure environ 8 mm et présente un corps de couleur brun clair avec des rangées de points blancs sur les élytres. La tête est prolongée par une longue trompe noirâtre portant une paire d'antennes. Chez le mâle, les pattes antérieures sont plus longues que chez la femelle, d'où son nom latin "longimanus".

Dorytomus longimanus

Hypera postica, qui mesure environ 7 mm, est présent dans toute l'Europe. Son corps est de couleur brune avec une bande centrale plus sombre recouvrant le thorax et une partie de l'abdomen. Cet insecte folivore est un ravageur des légumineuses, en particulier de la luzerne, d'où son nom vernaculaire : le "phytonome de la luzerne".

Hypera postica

On va poursuivre avec le tristement célèbre Rhynchophorus ferrugineus, plus connu sous le nom vernaculaire de "charançon rouge du palmier", et qui mesure entre 35 et 40 mm.Originaire d'Indonésie et de l'Inde méridionale, c'est un insecte nuisible dont les larves dodues, de couleur blanc crème, se nourrissent du cœur des palmiers qui périssent au bout de quelques années. 

Cet insecte est de couleur brun-rouge avec un long rostre incurvé tirant sur le noir dans la partie ventrale. Les yeux noirs se situent de part et d'autre de la base du rostre. Le pronotum est brun-rouge avec quelques points noirs de tailles et formes variables. Les élytres sont rouge sombre, fortement nervurées longitudinalement, et ne recouvrent pas complètement l'abdomen. Les ailes sont brunes et les adultes sont capables de voler sur de longues distances, infectant tous les palmiers des alentours.

Rhynchophorus ferrugineus

Et on va terminer par un souvenir de jeunesse. Dans les années 50, ma marraine tenait une épicerie pratiquant, pour certains produits, la vente en vrac. Dans des grands sacs de jute, le riz côtoyait les pâtes, la farine et autres céréales et légumineuses vendues au détail.

Un jour son mari ramena de chez le grossiste un sac de céréales infesté de charançons. Je ne vous raconte pas le combat qui s'ensuivit pour se débarrasser des insectes ravageurs avant qu'ils ne contaminent les autres lots ! 

Le gamin que j'étais regardait, médusé, les insectes qui grouillaient et s'agitaient en tous sens, mais je ne saurais vous dire de quelles espèces il s'agissait...

Photos : Insectes de Coudoulière

Pourquoi les sardines sont-elles de plus en plus petites ?

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Sans être taxés de chauvinisme, les provençaux affirment que les sardines de Méditerranée sont plus goûteuses que celles de l'Atlantique... et d'avouer quand même qu'elles sont plus petites, et tellement petites qu'elles finissent par passer au travers des grilles des barbecues !

De ce fait elles ne sont plus plébiscitées par les amateurs de sardines, sauf si elles sont consommées en friture ou en carpaccio ! Adieu donc les sardinades et aussi les pizzas aux anchois ? Pêcheurs et consommateurs s'inquiètent, car depuis 2008 le stock de sardines et anchois ne cesse de s’effondrer en Méditerranée. 

Sardinade

A la question : Pourquoi les sardines de Méditerranée sont-elles de plus en plus petites ? Plusieurs hypothèses ont été émises. Ont été montrées du doigt la surpêche et la prédation du temps, mais c'est peu probable. Les coupables potentiels, ce sont la Méditerranée qui se réchauffe : + 0,6°C en 30 ans, les changements atmosphériques et marins conjugués avec la nature de l'eau du Rhône. 

Résultat, le plancton, qu'il soit végétal (phytoplancton) ou animal (zooplancton), est plus petit. La croissance des sardines se nourrissant de ces organismes planctoniques est donc affectée par cette problématique.

Plancton marin

Une enquête a été confiée au MARBEC, une unité de recherche réunissant l’IRD, l’IFREMER, l’université de Montpellier et le CNRS. Durant trois ans, les populations de poissons ont été suivies en mer, à l'aide d'un sonar, et sondées par des chalutages pour suivre les fluctuations des stocks.

Les résultats de cette étude sur les Changements dans les populations de petits pélagiques du Golfe du Lion, baptisée EcoPelGol, ont de quoi inquiéter. « À l’origine, les pêcheries ont constaté une baisse des captures, en tonnages, raconte Claire Saraux, chercheuse à l’IFREMER et coordinatrice du projet. Il y avait pourtant, en nombre d’individus, autant de poissons qu’avant, voire plus, mais ils étaient plus jeunes, plus petits et moins gros ». La comparaison avec des études précédentes a montré que la biomasse en Méditerranée a été divisée par trois en dix ans. « Pour les sardines, on est passé de 200.000 tonnes à 67.000 tonnes, et de 100.000 à 30.000 pour les anchois ».

Sardines sur les étals du Vieux Port de Marseille

Comment expliquer ces deux effets ? Le plancton serait-il moins nourrissant ? On constate qu'il y a moins de vieux poissons et des poids individuels plus faibles, même à taille égale. « Nous avons envisagé toutes les causes possibles : la surpêche, la prédation, les maladies et l’alimentation ». Les deux premières ont été exclues pour les même raisons : les pêcheurs de sardines et les thons rouges dont la pêche est régulée, ne prélèvent que de faibles quantités par rapport aux stocks, et ni les uns ni les autres ne choisissent préférentiellement les plus gros poissons. 

En procédant par élimination, les biologistes se sont donc tournés sur les parasites. « Nous avons cherché tout ce qui est possible : virus, bactéries et parasites. Nous en avons trouvés mais on ne sait pas si cela peut expliquer la mortalité des poissons âgés ou leur maigreur. En fait, cela nous semble peu probable. ». 

Le principal suspect est l’alimentation car les sardines, on l’a dit, sont plus maigres, et quelque soit leur âge, les réserves de graisse étaient plus faibles. Les chercheurs ont finalement traqué le plancton et, plus précisément, le mets préféré des anchois et des sardines : les copépodes. Présents dans toutes les mers du Globe, ainsi qu’en eau douce, ils représentent souvent l’essentiel du plancton, en masse comme en nombre.

Selon l’étude EcoPelGol, « Les populations de copépodes ont changé depuis les années 1990. Aujourd’hui, les espèces dominantes sont plus petites ». Anchois et sardines ont donc moins à manger, ce qui affecte leur développement corporel et la reproduction. « Les animaux ont deux stratégies dans ce cas : soit ils remettent la reproduction à plus tard, soit, à l’inverse, ils la privilégient, quitte à moins grossir et à mourir plus tôt. En général, les espèces à vie courte tels les sardines et anchois, adoptent la seconde solution. D’ailleurs, on a remarqué qu’ils se reproduisent plus jeunes qu’avant ».

Autre question : pourquoi les copépodes sont-ils plus petits ? L’étude ne va pas jusque-là pour l’instant. Il faudra observer plus finement le plancton de Méditerranée et corréler ces résultats avec d’autres campagnes. Toutes les hypothèses sont sur la table, du réchauffement de l’eau jusqu’à la pollution par les eaux du Rhône. « Notez bien, tempère Claire Saraux, que cette modification du plancton désavantage les anchois et les sardines, mais qu’elle peut avantager d’autres espèces préférant des copépodes plus petits ! »

La taille des sardines est plus petite

Quatre centimètres perdus et un poids moyen divisé par trois. La sardine de Méditerranée ne grossit et ne grandit plus. Tel est le constat établi par l'IFREMER. Maillons essentiels de la chaîne alimentaire dans l’océan, ces poissons comptent parmi les plus pêchés au monde. Sur les étals des poissonniers de Méditerranée, il ne reste que des sardines de l’Atlantique, plus grosses et plus adaptées aux sardinades. 

« On est quasiment sûr que c’est vraiment un problème d’alimentation, assure Jean-Marc Fromentin, chercheur à l’IFREMER. Selon lui, le réchauffement climatique serait en cause, car la température de la Méditerranée a augmenté de 0,6°C en 30 ans. Le scientifique a aussi observé des modifications de la circulation atmosphérique et océanique ainsi qu’une baisse des nutriments apportés par le Rhône. Une expérimentation inédite par son ampleur en milieu contrôlé a en outre été menée dans le cadre de cette étude. Un total de 450 sardines ont été réparties dans huit bassins afin de tester l’effet de la taille et la quantité de nourriture nécessaire à leur survie, leur croissance et leurs réserves en graisse. 

Résultat : une sardine recevant des aliments de petite taille doit en avoir une double portion pour grandir comme une sardine nourrie avec des aliments de grande taille. D'autre part elle dépense deux fois plus d’énergie pour acquérir la même quantité de nourriture, ce qui la fatigue. Avec une nourriture moins riche en plancton, les dépenses énergétiques sont telles qu’elles n’arrivent pas à survivre », explique Jean-Marc Fromentin. L'étude a montré que les poissons nourris en grande quantité avec des aliments de plus grande taille ont retrouvé une taille similaire à ceux pêchés avant 2008 !

Banc de sardines

En trois ans, tous les pêcheurs ont abandonné la pêche à la sardine. « D’une année à l’autre, la grosse sardine a complètement disparu et je n’étais plus rentable, je n’arrivais pas à payer mes créances, les charges... », affirme Pierre D’Acunto, président de l’Association Méditerranéenne des Organisations de Producteurs, à Sète (Hérault).

Désormais, le phénomène des sardines plus petites s'observe autour des Baléares, mais aussi côté Atlantique. « En dix ans, la taille des sardines du golfe de Gascogne est ainsi passée en moyenne de 18 à 15 centimètres et elles sont deux fois moins grasses », révèle Martin Huret, chercheur halieute à l’IFREMER.

Pêche artisanale au Croisic (Loire Atlantique)

Pour la sardine et l’anchois d’Atlantique, l’arrivée annuelle des jeunes, reste plutôt élevée. Il est à un bon niveau pour la sardine. Pour l’anchois, après une crise dans les années 2000 qui avait amené à la fermeture de la pêcherie entre 2005 et 2010, la population du golfe de Gascogne a retrouvé une abondance satisfaisante. 

« Mais les pêcheurs nous ont très vite alertés sur le fait que les poissons étaient plus petits, raconte Martin Huret. Comme ils sont plus souvent en mer que nous, les chercheurs, on a vérifié : leur impression était bonne ». La maturité sexuelle suit la réduction de la taille. Les halieutes ont d’abord mesuré l’âge des poissons grâce aux otolithes (os de l’oreille interne). Les sardines de Méditerranée n’ont qu’un an d’âge en moyenne contre 2 à 3 ans auparavant. Cela explique pourquoi les débarquements méditerranéens sont passés de 15.000 tonnes en 2000 à 1.000 tonnes lors de la dernière décennie.

Pêche des sardines à l'échelle industrielle

Du côté de l'Atlantique, la situation est moins problématique pour les pêcheurs puisque les sardines y sont à la base plus grandes et plus grosses qu'en Méditerranée. De 18 centimètres et 40 grammes, elles sont toutefois passées à 14 centimètres et 20 grammes. Ces évolutions ont un impact sur l'espérance de vie de ces poissons pélagiques, estime l'IFREMER : dans le golfe de Gascogne, celle-ci atteint cinq ans aujourd'hui, contre huit ans auparavant. 

Dans le golfe du Lion, aucune sardine ne dépasse l'âge de deux ans. « De toute évidence, les deux phénomènes sont liés. Moins grasses, plus fragiles, les sardines meurent prématurément », selon l'Institut.

Quelques prédateurs des sardines

« Aujourd’hui il devient rare de trouver des sardines âgées de plus de 6 ans dans le golfe de Gascogne, alors que dans les années 2000 les pêcheurs ramenaient fréquemment des individus de plus de 10 ans », relève Martin Huret.

Dans le golfe du Lion, où ce phénomène est encore plus inquiétant, les sardines sont devenues si petites qu’elles ne trouvent même plus de débouchés. L’ensemble de la chaîne trophique et le socio-écosystème constitué par la filière française de pêche des petits pélagiques est donc potentiellement en péril.

Pêche au lamparo au large de la Sardaigne durant l'Antiquité

Il serait dommage que la sardine soit moins présente dans nos assiettes car elle fait partie des petits poissons gras dont la consommation régulière et quotidienne sont favorables à notre santé. En effet leur teneur en acides gras Oméga 3, notamment en Oméga 3 "longue chaîne" tels que les EPA (acide eicosapentaénoïque) et les DHA (acide docosahexaénoïque), diminue les risques de survenue de nombreuses maladies cardio-vasculaires, de certains cancers, de troubles neurodégénératives, de dépressions ou encore de troubles déficitaires de l’attention…

Au-delà de ses acides gras, la sardine est également une excellente source de vitamines, minéraux et oligo-éléments. On y trouve du calcium, du magnésium, du fer, du zinc, de l’iode, du sélénium et de nombreuses vitamines dont des vitamines du groupe B et la fameuse vitamine D.

Des sardines moins grasses, donc moins riches en Omega 3, les rendent moins intéressantes sur le plan nutritionnel, que ce soient pour leurs prédateurs naturels, comme pour les consommateurs !

Voilà qui n'est guère réjouissant pour l'avenir de Sardina pilchardus, notre sardine nommée ainsi par les grecs de l'Antiquité qui les trouvaient en abondance dans les eaux côtières de la Sardaigne.

Sources : France Info, Le Point, Le Figaro, Parinat, Curieux!, Sciences et avenir, Futura Sciences.

Photos : images du WEB retaillées et retouchées.

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Illuminations de Noël à la Coudoulière

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Les années précédentes, lors des fêtes de fin d'année, seule la corniche de la Coudoulière était décorée de panneaux lumineux placés sous chaque lampadaire. De la forme dextre ou senestre d'un blason, ces panneaux représentaient un ou plusieurs flocons de neige blanche sur fond de volutes aux lueurs jaunes.

Avec la mise en valeur du chemin vicinal reliant la Maison du Cygne au port de la Coudoulière, ce sont de nouvelles illuminations qui sont venues s'ajouter à celles de l'an passé. Ainsi, lorsqu'on emprunte le dit chemin et qu'on se rapproche du port, on découvre progressivement la féérie nocturne des lumières de Noël, d'abord sous la grande voile rappelant la voilure des bateaux chargés des tuiles de la Coudoulière en partance vers les villes côtières, puis le long de l'embarcadère du port enguirlandé pour la circonstance.


Après avoir franchi la corniche par le passage piéton, on se trouve sur le quai du port. Trois lampadaires éclairent habituellement quai et parkings, auxquels sont venus s'ajouter 3 mâts taillés dans de grands fûts de pin. Ces mâts, scellés dans des cubes de béton, sont surmontés de projecteurs aux lueurs rosacées. Les sommets de ces 6 éclairages sont reliés par des guirlandes lumineuses suspendues du plus bel effet. 

Comme il se doit, la capitainerie, établissement emblématique du port, était également décorée de guirlandes lumineuses aux reflets bleutés.

Certains bateaux l'étaient aussi. Leurs illuminations prenaient une autre dimension en se reflétant sur la surface de l'eau scintillante de mille feux.

Ce n'est pas grand chose, me direz vous, comparée aux illuminations du centre ville mais c'est la reconnaissance d'une notoriété grandissante du quartier de la Coudoulière vouée au tourisme et à la plaisance.

Par le passé, c'était toute la corniche de la Coudoulière qui était décorée. Cette année, seule la partie portuaire et le centre commercial ont bénéficié de ces embellissements festifs. Quoiqu'il en soit je vous souhaite de passer d'excellentes fêtes de fin d'année malgré la morosité ambiante liée à la pandémie du coronavirus, et si vous êtes en quête de cartes de Noël et de voeux pour le nouvel an 2022, je vous invite à visiter mon site dédié aux cartes à télécharger.

Lien vers les cartes de Noël et celles du Nouvel An

Photos : RHP Collection

Bûcherons et artistes

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Extraits de l'article publié le 01/12/2018

Cet article fait suite à celui écrit par Mme Brégeot, déléguée ASLG à la réalisation des articles sur les espaces verts  du domaine de la Coudoulière, intitulé "Les pins près des lacs". Elle y écrivait en substance :"Et comme nos jardiniers ne sont pas en peine d’imagination, Christophe et Benoît, ont réalisé des sculptures des plus décoratives, sachant que l’esthétique, la sécurité et la durabilité sont garanties par le bois. C'est leur façon de donner une seconde vie à ces arbres décimés par les intempéries".

Depuis d'autres sculptures sur bois sont venues agrémenter les sentiers de promenade autour des lacs, l'entrée du domaine, le centre aquatique, le jardin d'enfants et d'autres lieux que je vous propose de découvrir. Ainsi les dates des ajouts de photos ne sont pas les dates de création des sculptures sur bois, mais celles des prises de vues des ouvrages au hasard de mes promenades ou m'ayant été signalées par des résidents du domaine.

Ecureuil (lac de l'anneau)
Lapin (lac long)
Aigle près d'un banc (lac long)

Ajouts du 24/02/2019

Trois autres sculptures réalisées par les jardiniers du Domaine : l'une représentant un dauphin, taillé dans le fût d'un pin qui poussait près de la berge extérieure du lac de l'anneau ; l'autre un hippocampe qu'on peut admirer dans l'enceinte du complexe aquatique. Quant à la suivante, elle représente un des deux crocodiles sculptés dans le tronc de palmiers Phoénix infestés par le Charançon rouge. Hélas ces deux sculptures éphémères de sauriens situées devant le Club House, avenue du Lac, ont du être détruites à cause des risques de propagation des larves.

Dauphin et hippocampe
Un des crocodiles près du Club House

Ajout du 01/01/2020

Après le passage de la tempête Fabien, un grand pin penchait fortement et menaçait de tomber sur les manèges du jardins d'enfants. Il a fallu le couper et pour lui donner une seconde vie, les bûcherons ont sculpté, sur la partie supérieure du tronc, un caneton.

Le caneton du jardin d'enfants
 
Ajout du 28/01/2021

Entre les deux ponts du lac de l'anneau, un pin qui penchait dangereusement a du être coupé. Dans la parie supérieure du tronc, les bûcherons ont imaginé un oiseau aquatique qu'ils ont sculpté. S'il avait eu le bec crochu, j'aurais pensé à un cormoran. Si le bec avait été arrondi, j'aurais pensé à un canard de Barbarie. La crête fait penser à un héron. Et vous, qu'elle est votre opinion ? 

Un oiseau aquatique, mais lequel ?

En se promenant le long de la rive extérieure du lac de l'anneau, on passe devant la sculpture d'un chien reniflant le sol à côté d'un petit sapin. Certains disent que c'est une biche broutant de l'herbe... mais les biches et chevreuils n'ont pas les oreilles pointues !

Chien et sapin
 
Selon certains riverains, un rapace nocturne aurait élu domicile dans le petit bois proche du Hameau du Lac. Pas une chouette effraie ni une chouette hulotte, mais un hibou grand-duc ! Les bûcherons ont voulu immortaliser la présence de ce grand rapace sur un arbre coupé près du lac long, face justement au hameau du Lac, d'où les résidents ont pu entendre ses hululements nocturnes...  

Grand-duc
 
Ajout du 23/04/2021

Sous la copropriété "la Résidence du Lac", en bordure du lac de l'anneau, un gros oiseau semble surveiller les promeneurs et ceux assis sur le banc proche, taillé dans un gros tronc d'arbre. A en juger par son bec crochu et ses énormes serres, il s'agirait d'un rapace, et plus spécialement d'un vautour...
 
Vautour

Sur la berge intérieure du lac long : une sculpture sur bois que ne se lassent d'admirer les résidents venus se reposer sur le banc d'en face. Il s'agit d'un cobra aux crochets venimeux, enroulé sur un tronc d'arbre et prêt à se saisir d'un insouciant écureuil...

Cobra attaquant un écureuil
 
Ajout du 31/08/2021

Aux Pinèdes d'Aryana, un grand pin qui menaçait de chuter a du être coupé. La base du tronc a servi à la sculpture sur bois d'un chien hurlant... à moins qu'il ne s'agisse d'un loup hurlant les nuits de pleine lune ?
 
Chien hurlant

Ajout du 11/10/2021

Juste après l'entrée des Rivages de Coudoulière, les bûcherons ont imaginé un petit train évoluant sur des rails conçus à partir de palettes. Une locomotive rigolote tire deux wagonnets remplis de fleurs. Il ne manque plus que le son du sifflet et un peu d'imagination pour animer cette locomotive à vapeur !

Le petit train à vapeur

A l'entrée du domaine de la Coudoulière, c'est un couple de rapaces diurnes aux serres puissantes et au bec crochu, posés sur un gros bloc de bois, qui accueillent les résidents.

Le couple de rapaces
 
Ajout du 18/12/2021

Sur la berge intérieure du lac de l'anneau, un arbre qui menaçait de tomber dans l'eau a du être coupé. Les bûcherons qui connaissent la gloutonnerie des canards de Barbarie ont imaginé de tailler dans le bois un de ces gros canards se gavant de grains de maïs collés au fond d'un seau.
 
Canard de Barbarie cherchant de la nourriture au fond d'un seau

A l'approche des fêtes de fin d'année, ce sont des bonshommes  de neige ("de bois", devrais-je dire ?) qui ont pris place à l'entrée du domaine de la Coudoulière pour nous souhaiter la bienvenue avec gaité et bonne humeur !

La famille Bonshommes de bois vous souhaite la bienvenue...
 
Ajout du 10/01/2022
 
Dans l'enceinte du centre aquatique, non loin de l'hippocampe, un imposant dinosaure se tient debout, bien campé sur ses robustes pattes arrières. Il s'agit d'un tyrannosaure si on se fie à sa corpulence et à sa mâchoire garnie de grands crocs. 

Un tyrannosaure

Au jardin d'enfants, non loin du caneton, on peut observer une grenouille verte avec des pustules rouges et jaunes, posée sur la souche d'un grand pin qui avait du être coupé pour des raisons de sécurité. Avec le Pac-Man accroché sur la clôture et dont l'activité consiste à dévorer les gentils petits fantômes, ils constituent les deux éléments sculpturaux ayant été peints.

La grenouille verte

Pac-Man et les gentils petits fantômes

Photos : RHP Collection

Recrudescence de poulpes en Bretagne et raréfaction en Méditerranée

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 Il y a 10 ans, sur les étals d'un pêcheur côtier de Haute Normandie, figuraient quelques rougets parmi les soles, turbots, grondins, tombes, limandes et barbues habituellement pêchés. C'était la première fois que ce pêcheur ramenait dans ses filets des rougets-barbets (1), poissons jusqu'alors peu prisés des consommateurs locaux.

On attribua ces captures étranges au phénomène climatique formé par le courant marin el Niño dont les eaux chaudes remonteraient l'Atlantique pour atteindre la mer du Nord. Mais el Niño présente un caractère cyclique qui se produit tous les 7 ans, alors que les rougets-barbets continuèrent de garnir les filets des pêcheurs dans ces eaux océaniques réchauffées. Donc exit el Niño, ce qui me laisse à penser que ce phénomène, dû au réchauffement planétaire, se poursuivra encore et inexorablement dans les années à venir. 

Rougets barbets pêchés au Tréport en 2012

Cet hiver les pêcheurs bretons ont ramené dans les casiers à homards de gros poulpes communs (2) qui s'étaient nourris des crustacés piégés dans les nasses. Le nombre de homards, langoustes, crabes, mais aussi coquilles Saint-Jacques se trouva en baisse à l'approche des fêtes de fin d'année... mais les poulpes se pêchèrent à profusion !

Voici l'édifiant constat, sans compter le manque à gagner pour ces pêcheurs ! Cette fois la faute fut attribuée au réchauffement climatique et corollairement à l'élévation d'un tout petit degré de l'eau de mer en quelques années, venus s'ajouter aux effets du Gulf Stream (3).

Poulpes pêchés dans le Finistère en 2021

Dans une étude publiée en mai 2016 dans la revue Current Biology, des chercheurs australiens avaient observé que le réchauffement climatique, auquel s'ajoutait l'acidification progressive des océans, paraissait profiter aux céphalopodes comme les poulpes, les seiches et les calamars dont les populations se sont multipliées ces dernières décennies. 

Les pêcheurs craignent que l'élévation de la température de l'eau favorise le développement des juvéniles, car l'année écoulée, ce sont 17 tonnes de poulpes qui ont été pêchés contre une tonne l'année précédente. Malgré cette quantité importante, le poulpe - qui se vend en moyenne cinq euros le kilogramme - trouve preneur notamment à l’étranger car c’est un produit qui s’exporte essentiellement en Italie, en Espagne, au Portugal et en Grèce.

Poulpe échoué en 2013 sur la plage de la Coudoulière (Six-fours-les-plages)

En revanche, l’animal est peu consommé en Bretagne, même si les restaurateurs les cuisinent à l’Armoricaine comme ils le font pour les seiches ou les calamars. Pour une bonne valorisation du produit, il conviendrait de trouver de nouveaux débouchés économiques pour le poulpe et apprendre à le cuisiner comme il est d'usage dans le pourtour méditerranéen.

Les poulpes ont peu de prédateurs. Citons les baudroies qui, camouflées, les avalent quand ils passent à proximité, et les gros bars qui gobent les jeunes individus. Généralement les grands poulpes échappent à la prédation car les carnassiers savent que les rôles peuvent s'inverser et qu'ils peuvent devenir la proie de ces céphalopodes aux puissantes mâchoires cornées en forme de « bec de perroquet » et aux tentacules (4) redoutables.

Poulpes capturés en pêche sous-marine dans les années 1980 et 2000 

Mais voilà, si le poulpe est pléthorique dans le sud de la Bretagne, il se fait de plus en plus rare en France méridionale. La cause : la surpêche - diront certains - surtout en période estivale avec un nombre accru de pêcheurs sous-marins en quête de proies faciles.

Pas si faciles, diront d'autres pêcheurs, surtout quand le poulpe se dissimule au fond d'un trou profond, ou qu'il crache un épais nuage d'encre noire pour faire diversion et disparaître de la vue de l'assaillant. Une autre théorie consiste à dire que la raréfaction du poulpe en Méditerranée est due à son prédateur naturel : le mérou, gros consommateur de céphalopodes. Sur Youtube circulent des vidéos montrant des mérous attaquant des poulpes.

Lors d'un championnat de Provence individuel de pêche sous-marine, j'avais assisté à la pesée d'un mérou. De son énorme gueule sortit un poulpe avalé par le poisson avant sa capture... N'en déplaise au GEM, les mérous, espèces protégées par différents moratoires de 1993 à 2023, consomment les poulpes dont la pêche en certains lieux est réglementée (5) et qui seront durablement protégés dans quelques années, comme l'ont été avant eux les grandes cigales de mer... dont sont justement friands les mérous.

Les murènes se nourrissent des gros poulpes dont elles arrachent les tentacules, jamais de l'individu entier. Ces tentacules coupés se régénèreront et fourniront d'autres repas aux murènes en échange de la vie du poulpe, telle est la loi de la nature !

Mérou tentant de capturer un poulpe

Depuis l'Antiquité, le poulpe a été un mets apprécié des fins gourmets. Les romains, les grecs et les carthaginois les capturaient au moyen d'amphores immergées, reliées entre elles par des cordages. Il y avait des saisons pour la pêche des poulpes. Du fait d'une pêche non intensive, les ressources n'étaient jamais épuisées.

Il faut admettre que la gestion du milieu halieutique et le maintien d'un écosystème responsable sont déjà compliqués à mettre en oeuvre en temps normal. Alors que penser quand dame Nature s'en mêle... d'autant plus que les phénomènes climatiques observés ne sont pas dus aux fruits du hasard, mais à l'augmentation des concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère (6) produits par les activités humaines !

Pêche des poulpes à l'amphore et à l'aide d'un trident (mosaïque de Tunisie)

Photos : RHP Collection.

Notes :

(1) Mullus barbatus appelés aussi rougets de vase, en opposition à Mullus surmuletus, les rougets de roche.
(2) Octopus vulgaris dont le nom vernaculaire "Poulpe" vient du grec "polupous" signifiant "pieds multiples".
(3) Chez Octopus (en latin : "huit pieds") le nombre de tentacules est donc de 8. Ces tentacules de longueurs égales possèdent deux rangées de ventouses munies d'organes sensoriels.
(4) Le Gulf Stram est un courant océanique chaud de surface qui part de Cuba, longe la côte des USA et remonte vers l'Atlantique nord où il se partage en trois bras. Un bras va jusqu'en Islande, un autre contourne les îles britanniques pour se perdre en mer du nord et le dernier bras touche la Bretagne.
(5) Dans le parc marin des Calanques, il est interdit de pêcher le poulpe en chasse sous-marine du 1er juin au 30 septembre. En dehors de cette période, les prises sont limitées à 3 individus par pêcheur.
(6) particulièrement du dioxyde de carbone dont le niveau a augmenté de plus de 40 % dans l’atmosphère en à peine 150 ans.

Ophisurus serpens, le serpent de mer

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Il s'agit un article que j'avais écrit en 2002 - donc il y a 20 ans - pour le site de "Chasse sous-marine en Provence" et intitulé " Les serpents de mer ont-ils envahi le plateau continental (1) ? ".

Si je le publie sur le Blog de la Coudoulière, c'est qu'il est toujours d'actualité, comme le confirme le témoignage d'Isabelle BERGERON : "Le 19 novembre 2021, dans la baie de Cabasson (Bormes-les-mimosas), à 500-600 m du bord maxi, profondeur d'eau peut-être 10 m, assez translucide, la bestiole était à 3-5 m de profondeur. J'étais en Stand Up Paddle et j'ai vu un reflet bizarre qui tortillait/serpentait sur place. Je me suis rapprochée un peu car cela m'intriguait. Je croyais voir une corde d'abord, mais ça ne bougeait pas avec le courant et une corde ne serpente pas toute seule sur place sans quelque chose qui provoque ce mouvement, ni se remet tout droit toute seule. J'ai compris que ce n'était pas qu'un reflet et en plus c'était vivant. Pas pu distinguer de tête, l'animal était épais de 5-6 cm, longueur, ça me semblait être 5 m, mais bon, là-dessus je peux me tromper et puis je n'ai pas pu continuer à observer car ça se dirigeait vers moi en prenant de la vitesse. Je n'ai jamais ramé aussi vite de ma vie !"

C'est bien un Ophisurus serpens qu'Isabelle a vu de son Paddle, même si le poisson nageait entre deux eaux pendant ses déplacements. Quant à l'appréciation de sa longueur, on peut diviser par deux à cause des oscillations qui donnent l'impression que l'animal est plus grand. 

Autre témoignage de Pascal en date du 24 juillet 2018 m'informant qu'en 30 ans de pratique de la nage avec palmes, masque et tuba, c'était la première fois qu'il apercevait au Rayol-Canadel sur mer, par 3 mètres de fond seulement, un Ophisurus serpens. Une rencontre assez surprenante en si faible profondeur qu'il a tenu à partager, ce dont je l'en remercie.

Des recherches sur Internet m'avaient permis d'identifier ce poisson comme étant un serpent de mer, appelé également serpent de sable, serpenton à long nez ou anguille des profondeurs, et que c'était une espèce marine de poissons anguilliformes de la famille des Ophichthidae. Selon un site espagnol, il vivrait habituellement entre 500 et 2450 mètres de profondeur, faisant des excursions dans des zones allant de -10 à -400 mètres.

Sa reproduction a lieu de juin à septembre. On le rencontre en Atlantique est, de la péninsule ibérique à l'Afrique du sud, dans l'ouest de la Méditerranée, dans l'ouest de l'Océan Indien, du Mozambique à l'Afrique du sud, et dans le Pacifique ouest, du Japon à l'Australie. En Italie, on en a identifié dans les substrats de la lagune de Venise, et en Australie, derrière la barrière de corail... donc dans des lieux très diversifiés, pourvu que la nourriture soit abondante, et que le sol soit assez meuble pour permettre l'enfouissement du corps à reculons, grâce au rostre terminal de sa queue.

Les serpents de mer ont-ils envahi le plateau continental ?

C'est la question qu'on est en droit de se poser après avoir constaté, au fil des ans, des captures de ce poisson de plus en plus près des côtes. La première fois que j'ai pêché un Ophisurus serpens, c'était entre le cap Sicié et la pointe du Cap Vieux, le mercredi 2 octobre 2002. Je cherchais des soles sur la partie sablonneuse, au delà des dernières pierres, car j'avais aperçu des empreintes de poissons plats après m'être égaré à la poursuite d'un banc de marbrés. Lors des demi-plongées, ce que je pris pour une cannette de bière renversée par douze mètres de fond, était en fait un poisson non répertorié, enfoui dans le sable, dont seule la tête émergeait d'un creux en forme d'entonnoir.

Ophisurus serpens dont le corps est enfoui dans le substrat

Je m'approchai de ce poisson inconnu et tirai à la base du crâne pendant qu'il esquissait un recul. La moitié de la flèche disparut dans le sable. C'est en tirant sur le fil nylon que je vis la bête dans son intégralité : un serpent de mer entièrement déployé, de couleur beige sur le dos et blanche sur le ventre, d'une longueur de 2,20 mètres, qui gigotait au bout de la tahitienne. Une bouche largement fendue, un peu comme la murène, mais avec des dents plus fines et un museau assez long et effilé. Quand au diamètre du corps, il n'excédait pas les 6 centimètres dans sa partie la plus large et son poids avoisinait les 2,5 kg.

Ophisurus serpens enroulé dans l'évier

En France, on a pêché ce poisson à Cannes par 35 mètres de fond et à Carro par 30 mètres. Je suis allé sur le site de Christian COUDRE. Ce qu'il a écrit sur les Ophisurus serpens, qu'il appelle anguilles des profondeurs, corrobore les observations recueillies sur le Net. "Un spécimen d'Anguille des profondeurs, de la famille des Ophichthidae, a été signalé par Stéphane PUGNETTI (Cannes). Pêché au large de Cannes par 35 mètres de profondeur sur un sédiment sablonneux, ce poisson de 2 mètres de long pesait environ 2 kg. Ces Anguilles marines font partie de la faune abyssale. Des spécimens ont été ramenés lors de prélèvements effectués au delà du plateau continental, jusqu'à plus de 1000 mètres de profondeur. L'absence de végétaux n'y laisse pour nourriture que le monde vivant lui même. Les poissons des grands fonds sont pour la plupart de féroces prédateurs et ont des formes très étranges, presque irréelles. Leur bouche est souvent disproportionnée, de grandeur démesurée leur permettant d'absorber des proies de taille égale, voir supérieure à la leur. Le fait de rencontrer de telles espèces sur le plateau continental n'est pas vraiment surprenant et n'est pas forcément le fait d'un égarement. La faune abyssale, encore mal connue, a aussi des raisons de migrer vers des lieux où les paramètres biologiques correspondent aux conditions vitales de leur reproduction et ainsi au maintien de l'espèce."

Je suis allé au Muséum d'Histoire Naturelle de la ville de Marseille. Un Ophisurus serpens d'environ 2 mètres y est naturalisé. Vu l'état et la méthode de conservation employée, il doit dater de plusieurs dizaines d'années. Le nom français qui lui a été attribué à l'origine est serpent de mer.

Le mardi 15 octobre 2002, deux semaines après la capture de l'anguilliforme, et juste avant l'interdiction de pêcher qui va du 1er novembre au 31 mars, je suis retourné au même endroit. Par dix mètres de fond, j'en ai aperçu deux qui gitaient à 3 mètres l'un de l'autre. Je ne les ai pas pêché car leur chair est immangeable. Le tronçon, coupé dans la partie haute du corps, que j'avais cuisiné était bourré d'arêtes, et côté gustatif, la chair au demeurant blanche et fine, était de saveur fade.

Le samedi 19 avril 2003, donc 6 mois plus tard, je revins sur les lieux, et malgré l'absence d'ensoleillement (il avait plu ce jour-là), j'en ai vu un, ce qui confirme que les Ophisurus serpens ne sont pas venus sur le plateau continental uniquement pour frayer, ce qu'on pouvait être en droit de supposer, vu le manque d'informations que nous possédions sur ce poisson. Cette fois-ci je l'ai pêché, car j'ai estimé que ce redoutable prédateur pouvait créer un déséquilibre biologique dans les lieux qu'il s'est mis en quête d'investir. Il mesurait 2 mètres pour un poids de 2,3 kg.

Ophisurus serpens dans toute sa grandeur

Je me suis souvenu que, quelques années auparavant, en cherchant des favouilles (2), à 60 cm de profondeur, dans la partie sablonneuse plantée de posidonies entre l'île du Grand Gaou et l'archipel des Embiez, deux anguillons d'une vingtaine de centimètres étaient passés sous mon corps et s'étaient ensablés. Ce n'est que bien plus tard que j'ai fait le rapprochement entre ces étranges anguillons et les serpents de mer adultes, preuve inéluctable que ces poissons quittent les profondeurs pour venir frayer dans la bande littorale.

Si vous aussi avez rencontré cet étrange poisson venu des fonds abyssaux, venez apporter votre témoignage à cet article en y laissant un commentaire.

D'autres informations sur l'Ophisurus serpens sont disponibles sur le site de "Chasse sous-marine en Provence", aux rubriques "Poissons de A à Z" et "Autres poissons de la Galerie de photos".

Notes :

(1) Le plateau continental, appelé aussi plate-forme continentale, est le prolongement du continent sous la surface de l'océan. Il est  recouvert de sédiments terrigènes provenant de l'érosion des continents et descend plus ou moins doucement jusqu’à environ 200 mètres de profondeur. Au delà c’est le talus continental qui descend brusquement jusqu’à la plaine abyssale qui s’étend à environ 2000 à 2500 mètres de profondeur.

(2) La favouille est le nom donné en Provence à Carcinus mœnas ou crabe vert.

Un totem amérindien à la Coudoulière

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Les bûcherons du domaine de la Coudoulière nous avaient habitués à des sculptures modestes d'animaux, taillées dans les troncs des arbres coupés à faible hauteur et encore enracinés.


Mais cette fois-ci, ils se sont surpassés, malgré les nombreuses contraintes imposées en réalisant un totem monumental de style amérindien coiffé de l'oiseau tonnerre. La difficulté fut de trouver un tronc parfaitement rectiligne, de diamètre conséquent, pour pouvoir l'ouvrager selon les normes. Un grand pin qui penchait dangereusement près du jardin d'enfants fit l'affaire.


Les motifs d'inspiration amérindiennes furent dessinés en 3D à l'aide d'un gros feutre, sculptés à la tronçonneuse le long du fût, puis affinés à l'aide de ciseaux à bois, de gouges, de râpes et de petites scies. Une fois le fût entièrement sculpté, il fallut l'ériger et le planter dans un large trou rempli de béton pour lui conférer une meilleure stabilité.

Un ouvrage qui s'est étalé sur plusieurs jours et que vous pourrez admirer près du lieu dit "la source", à l'extrémité du lac long, non loin du jardin d'enfants où a été prélevé le grand pin. 

Pour la symbolique, l'animal totem représenté ici est le faucon, premier esprit totem de la roue de vie des chamanes amérindiens correspondant au début du printemps (21 mars au 21 avril)... et notamment au 1er avril puisque ce totem planté dans le domaine de la Coudoulière est un canular et n'a jamais existé sinon que dans l'imagination de l'auteur de cet article !

Les quelques totems érigés dans le domaine et à l'entrée du bois municipal sont surmontés d'un animal représentant un chien et non un loup comme le veut la symbolique amérindienne. Ce sont en fait des distributeurs de sacs pour déjections canines, appelés aussi bornes de propreté à l'usage des propriétaires d'animaux de compagnie, afin d'éviter la souillure des trottoirs et des lieux de promenade !

Montages photos : RHP Collection.

Samedi 1er avril, tout est permis ! C’est peut-être le seul jour de l’année où les blagues les plus folles sont permises, alors pourquoi ne pas en profiter avant de passer à des sujets plus sérieux ?



Cartes et photos du premier avril à télécharger sur le site de COUDOULIERE.FR .

Les insectes d'avril 2022

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Quel plaisir que de voir un papillon virevolter autour de soi, d'entendre le vol du bourdon allant de fleur en fleur et d’observer les frêles agrions se réchauffer aux premiers rayons du soleil ! Ce sont là des signes avant coureurs qui ne trompent pas : lorsque les bébêtes à six pattes se réveillent, c'est que le printemps est vraiment là !

En général les premiers insectes à montrer le bout de leurs antennes au printemps sont ceux qui ont passé l’hiver à l’état adulte. Prêts à se reproduire, ils s’activent déjà alors que ceux ayant hiberné sous forme de larves ou de nymphes reprennent leur croissance pour émerger au cours de l’été. 

Je vous ai réservé une sélection de 30 photos d'insectes qu'on peut observer en ce mois d'avril printanier. Découvrons-les ensemble, mais avant tout, en ce jour de 1er mai et pour ne pas faillir à la tradition, permettez-moi de vous offrir ce brin de muguet cueilli dans les Cartes Virtuelles de la Coudoulière.

LES HYMENOPTERES

Les plus précoces des insectes observables en ce début du printemps sont les hyménoptères qui butinent les fleurs à peine écloses, que ce soient dans les vergers ou dans les jardins. Il est important de savoir que quatre races d'abeilles sont élevées en Europe centrale pour leur miel : ce sont la caucasienne, la noire, la carniolienne et l'italienne. Les autres abeilles sont appelées sauvages ou solitaires. 

Apis mellifera ligustica

L'abeille italienne, également appelée abeille jaune à cause de la couleur des premiers tergites de son abdomen, est une sous-espèce d'abeille élevée pour son miel. Apparue au sud des Alpes italiennes, elle est la plus répandue des abeilles grâce à son adaptabilité aux différents climats et à sa faible agressivité. L’abeille jaune est élevée essentiellement pour sa production de miel.

Bombus pascuorum

Communément appelé le bourdon des champs, c'est un hyménoptère d'environ 18 mm au pelage ébouriffé, jaune orangé sur le dessus du thorax et à l'abdomen gris foncé avec une pilosité jaune orangé plus marquée sur les deux derniers segments. Les bourdons sont de grands pollinisateurs et ne sont pas des insectes agressifs. S'ils piquent, c'est par autodéfense, quand ils se sentent menacés ou quand on dérange leur nid. Ce bourdon se distingue du bourdon terrestre qui a des soies blanches à l'extrémité de l'abdomen, raison pour laquelle on le surnomme "cul blanc".   

Anthophora species (1)

C'est une abeille solitaire d'environ 13 mm, au vol rapide, de la famille des Apidae. Avec leur grande taille, leur pilosité hirsute, dense et abondante, et leur forme trapue, ces abeilles peuvent être confondues avec les bourdons avec qui elles partagent la pratique de la pollinisation vibratile. A remarquer la pilosité dense sur les tibias des pattes postérieures.

Panurgus species

C'est une petite abeille solitaire pollinisatrice de la famille des Andrenidae mesurant environ 6 mm. Son corps noir, malgré sa fine pilosité, est légèrement luisant.

LES DIPTERES

Ce sont les insectes les plus largement répandus, vivant même en hiver tels les mouches domestiques qui élisent domicile dans les demeures. Les diptères les plus originaux sont les syrphes qui sont des mouches pollinisatrices et qui se parent des couleurs des abeilles ou des guêpes pour dissuader les éventuels prédateurs.

Eristalis tenax

Appelée également éristale gluante ou mouche pourceau, cette mouche inoffensive de la famille des Syrphidae rappelle l'abeille domestique mâle ou le faux-bourdon. Elle butine de nombreuses espèces de fleurs, d'où son rôle primordial dans la pollinisation. Elle a un abdomen noir arqué présentant des marques jaunes ou orangées et possède de fortes pattes.

Myathropa florea

Appelée Eristale des fleurs ou Syrphe tête de mort, cette mouche butineuse, inoffensive, est souvent confondue avec une abeille ou une guêpe en raison de sa taille (entre 11 et 15 mm) et de son apparence. C’est un diptère très propre car on le surprend très régulièrement en train de se nettoyer. Les dessins du mesonotum évoquent une tête de mort. Les cinéphiles y verront le signe de Batman !

Syritta pipiens 

Ce syrphe de petite taille (8 à 9 mm), connu sous le nom vernaculaire de Syritte piaulante, se distingue des autres syrphes par l'épaisseur des fémurs de sa paire de pattes postérieures. Ses bandes jaunes sur l'abdomen sont traversées de triangles noirs ; le dernier segment est noir et brillant. Les imagos sont floricoles et leurs larves s'alimentent de matière organique en décomposition.

Episyrphus balteatus

Le Syrphe ceinturé est une mouche à la silhouette élancée qui pollinise les fleurs en les butinant pour y puiser le nectar. Elle a de gros yeux rouges, un thorax blanchâtre avec des bandes longitudinales brunes, et un abdomen jaune orangé strié d'un brun sombre imitant celui de la guêpe. Elle pond dans les colonies de pucerons. Les larves qui naitront se nourriront de leurs hôtes.

Meliscaeva auricollis

Comme le Syrphe ceinturé, c'est une mouche à la silhouette élancée qui pollinise les fleurs en les butinant pour y puiser le nectar. Elle a de gros yeux rouges, un thorax noir luisant, et un abdomen jaunâtre strié transversalement de bandes d'un brun sombre reliées au dessus par une bande diffuse de couleur grisâtre. La femelle pond dans les colonies de pucerons. Les larves qui naitront se nourriront de leurs hôtes.

Tetanocera species

C'est un diptère dont les larves sont malacophages, c'est-à-dire qu'elles sont prédatrices des mollusques, y compris les limaces. Ce Sciomyzidae mesure entre 8 et 12 mm environ et on le distingue des autres Tetanocera par ses ailes enfumée au bord costal épineux. Son corps est de couleur rousse et ses pattes fauves ont leurs extrémités grisâtres pouvant faire penser à Tetanocera ferruginea.

Pollenia species (1)

C'est une espèce de mouches de la famille des Calliphoridae et de la sous-famille des Polleniinae, connue comme parasite des vers de terre, donc nuisible. Elle est de couleur brune et mesure 8 à 10 mm de longueur. Son thorax a la particularité d'être recouvert d'une toison qui masque les trois bandes sombres de son abdomen. Les yeux sont rougeâtres et les pattes noires sont hérissées de poils. Quant à son abdomen, il présente des damiers.

Phaonia trimaculata

C'est une diptère de la famille des Muscidae au thorax et à l'abdomen de couleur blanc et noir, aux yeux rouges, pouvant rappeler la mouche à damiers. Les pattes sont noires avec des soies sur le tiers apical postéro-dorsal des tibias. Les ailes présentent deux petites taches également noires, caractéristiques chez l'espèce.

Tachina magnicornis

C'est une espèce de mouches de la famille des Tachinides mesurant 12 à 15 mm et qui parasite les chenilles de papillons. C'est une mouche robuste au corps recouvert d'une pilosité grossière qui lui a valu le nom de mouche-hérisson. Tête jaunâtre, thorax gris foncé et scutellum brun jaune. Son abdomen jaune beige, cerclé de blanc, est parcouru d'une bande médiane noire continue formant des triangles.

Cylindromyia bicolor

Cette mouche de 9 à 14 mm, de la famille des Tachinaires ou mouches des chenilles, a un abdomen entièrement rouge-orangé marqué d'un dessin noir partant du thorax. Les deux ronds blancs près des ailes sont les cuillerons, organes servant à protéger les balanciers chez les diptères ayant la dénomination de calyptrées. La larve de Cylindromyia parasite les Hémiptères pentatomides ou punaises à bouclier.

Calliphora vicina

Cette mouche à viande peut être confondue avec une autre mouche bleue (Calliphora vomitoria) laquelle est un peu plus grande. Le thorax et le scutellum sont gris contrastant avec un abdomen bleuté. La base des ailes est brune. La femelle pond ses œufs dans la viande en décomposition, dans les ordures ménagères ou dans les matières fécales, c'est-à-dire là où elle se nourrit.

Anthomyiinae species (1)

C'est une petite mouche floricole de la famille des Anthomyiidae mesurant environ 5 mm. Elle est de couleur grisâtre avec un thorax marqué de deux bandes brunes.

Chironomus species (1)

C'est un petit diptère nématocère de la famille des Chironomidae, d'environ 8 mm, de couleur brunâtre. On le rencontre dans les lieux humides, dans des zones ombrées. Le mâle a des antennes plumeuses alors que celles de la femelle sont fines. Leurs ailes sont moins nervurées que celles du chironome plumeux. Tous deux ont de longues pattes dont les antérieures qui sont projetées en avant. Les ailes des femelles ne recouvrent pas entièrement leur long abdomen. Les larves, appréciées des pêcheurs à la ligne, sont connues sous le nom de vers de vase.

Psilota atra (1)

C'est une petite mouche floricole mesurant 5 mm au corps noir et luisant revêtu d'une fine et courte pilosité. Les pattes sont noires et les yeux rouges. Le fémur des pattes postérieures est légèrement renflé, ce qui écarte Lejogaster metallina, une espèce ressemblante. C'est un diptère de la famille des Syrphidae qui pond ses oeufs dans les écorces de conifères.

LES ODONATES

Il y a les Odonates anisoptères dont font partie les libellules et les Odonates zygoptères connus sous le nom de demoiselles et qu'on trouve autour des étangs dès le mois d'avril.
 
Ischnura elegans

Suivant son degré de maturité, l'Ischnure élégante est une demoiselle de petite taille qui peut présenter plusieurs colorations : verte, orange, bleue ou violette. Elle se distingue des autres Zygoptères par son ptérostigma noirâtre et par une marque bleue située sur les derniers segments de son abdomen.

LES HEMIPTERES

On les appellent punaises, mais elles n'ont rien à voir avec les punaises de lit, même si elles appartiennent au même sous-ordre des Hétéroptères qui comprend les Pentatomidae dont on retiendra ci-après deux espèces assez communes et une espèce de petite taille peu décelable.

Nezara viridula

Appelé punaise verte puante ou aussi punaise verte ponctuée, c'est un insecte malodorant herbivore originaire d'Éthiopie, présent de nos jours dans le monde entier. Après éclosion, les larves au 1er stade sont rouges ou jaunes. Dès le 2nd stade, elles vont se disperser, prendre une colaration rouge sombre et commencer à s’alimenter. À partir du 3e stade larvaire, les punaises prennent une teinte dominante sombre. Leurs thorax et abdomen se couvrent alors de taches blanches, jaunes et rouges. Ce n'est qu'au bout des 4e et 5e stades que l’insecte prendra une coloration définitive à dominance verte avec deux points noirs en haut du scutellum encadrant trois points blancs. En hiver son corps se colore d'une teinte brune, et dans sa forme torquata ce sont les bords du pronotum, le connexivum et l'avant de la tête qui prennent une couleur blanc mat à rosé.... d'où l'ambiguïté d'appeler punaise verte un individu de couleur brune avec un collier blanc !

Rhaphigaster nebulosa

Appelée punaise nébuleuses ou aussi punaise grise à cause de sa coloration grise parsemée de taches noires, cet insecte polyphage de la famille des Pentatomidae mesure environ 12 mm. Il se distingue des autres punaises à bouclier par ses antennes annelées bicolores et par l'apophyse pointue située au premier sternite abdominal, visible quand l'insecte est sur le dos.

Sciocoris maculatus

C'est un hémiptère pentatome d'environ 5 mm, de couleur brune, qui se caractérise par une grosse tête, mais aussi par des épaules blanches et des membranes tachetées, ce qui permet de le différencier de Sciocoris sideritidis.

LES COLEOPTERES

C'est dans cet ordre que l'on trouve les scarabées, les charançons, les oedémères et les chrysomèles. On s'attardera à deux familles représentatrices de cet ordre : les cétoines et les coccinelles.

Tropinota hirta

La cétoine hérissée, appelée également cétoine velue, est un coléoptère de la famille des Cetoniidae. Elle est majoritairement brun-noirâtre, de forme quasi rectangulaire et mesure 8 à 13 mm de long. Son corps est densément couvert d'une pilosité jaunâtre et ses élytres sont ponctuées de taches blanchâtres. Le pronotum, presque semi-circulaire vu de dessus, est dépourvu de taches blanches et possède une longue nervure au milieu. Le scutellum est pointu et les élytres ont deux épaisses carènes. La cétoine hérissée se nourrit de fleurs de rosacées, crucifères, graminées et astéracées. Même si au cours de l'alimentation, du pollen s'attache à ses poils poils et peut contribuer à la pollinisation, l'insecte est considéré comme nuisible.

Oxythyrea funesta

La cétoine funeste, appelée également cétoine noire à points blancs, drap mortuaire ou cétoine grise, doit son nom à sa forme en bouclier et à sa couleur noire conférant un aspect mortel aux plantes dont elle se nourrit. Cette cétoine phytophage est facilement identifiable grâce à son pronotum avec six taches blanches sur deux rangées longitudinales et plusieurs autres sur les élytres. Le scutellum est pointu. Son corps est recouvert de poils qui disparaissent avec l'âge. On peut distinguer trois dents sur le tibia antérieur dont deux orientées vers l'extérieur.

Gnorimus nobilis

Le Gnorime noble, appelé aussi Verdet, est un genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, de la famille des Cetoniidae. Il doit son nom aux reflets cuivrés de ses élytres, aux bords droits, ce qui permet de le différencier de la cétoine dorée et des hannetons. La femelle pond une cinquantaine d'oeufs dans les vieilles souches pourrissantes où les larves blanches pourront se développer. Les imagos qui butinent les fleurs de Pyracantha et autres inflorescences ont une activité purement floricole.

Harmonia axyridis forme Succinea

Originaire de Chine, c'est une coccinelle vorace qui se nourrit de pucerons. Introduite en Europe pour la protection biologique des cultures, elle est devenue une espèce invasive  tendant à éliminer les coccinelles autochtones. Elle présente une large gamme de coloris, allant du rouge à points noirs au noir à points rouges, en passant par de nombreuses nuances de jaune. Les élytres peuvent être ornées de points (jusqu'à dix neuf) ou en être dépourvus. La larve aux 3ème et 4ème stades présente des taches orange sur fond noirâtre. L'adulte possède des élytres de coloration variable, avec ou sans taches et un protonum généralement blanc avec un W noir ou présentant d'autres dessins. Elle existe sous deux formes : la forme Succinea, rouge, orange ou jaune à points noirs et la forme Conspicua, noire à points rouges.

LES ORTHOPTERES

Cet ordre regroupe criquets et sauterelles. En été ces insectes sautent devant nos pieds quand on marche vers eux, mais en avril, ils restent cachés dans les fourrés dans l'attente de journées plus chaudes.

Anacridium aegyptium

Le criquet égyptien est le plus grand criquet présent en France, reconnaissable à ses yeux gris bruns striés verticalement. Ses ailes antérieures sont ponctuées de taches noires. Il se répartit sur toute la région méditerranéenne, ainsi qu'en Asie de l'Ouest, fréquentant les biotopes chauds et secs.

LES LEPIDOPTERES

Jadis les hétérocères désignaient les papillons de nuit par opposition à l'ancien sous-ordre des rhopalocères regroupant les papillons de jour. Cette expression obsolète désignait dans le langage commun les papillons actifs entre le crépuscule et l'aube. Or de nombreux hétérocères volent de jour, parfois même exclusivement. De ce fait la distinction entre papillons de jour (rhopalocères) et de nuit (hétérocères) ne correspond plus à la réalité scientifique actuelle. Cependant, par commodité, elle reste encore très usitée. Des papillons visibles en ce mois d'avril, je n'ai pu photographier que deux papillons de jour et un autre de nuit. Les voici :

Scopula marginepunctata

L'acidalie ponctuée, appelée aussi Frange picotée, l'Acidalie picotée est un papillon de nuit de la famille des Geometridae. Ses ailes sont frangées et picotées de points noirs. Elles sont blanchâtres avec des bandes de coloration plus soutenues. La chenille se nourrit de diverses herbacées.

Pararge aegeria

C'est un papillon de taille moyenne de la famille des Nymphalidae, ornementé de marron sur un fond de couleur orange vif (Pararge aegeria tircis) ou crème (Pararge aegeria aegeria). Le dessus des ailes antérieures est de teinte brun velouté avec des tâches fauves ou jaunâtres plus ou moins rectangulaires . Le bord externe de l’aile est ondulé. Au bord antérieur de l’aile, une petite ocelle noire avec au centre un point blanc permet de reconnaître ce papillon. La face inférieure de l’aile est brun-gris avec des motifs qui permettent une excellente homochromie de type feuille morte. Les deux sexes sont identiques.

Vanessa atalanta

Ce papillon est un classique de nos parcs et jardins, et tire son nom de la mythologie. Vulcain, pour le rougeoyant de sa livrée évoquant les forges du dieu du feu et des enfers, et Atalante en référence à la vierge chasseresse conquise par Hippomène et aux trois pommes d'or cueillies dans le jardin des Hespérides.

Voilà, nous avons fait le tour de quelques insectes présents et photographiés dans le quartier de la Coudoulière au cours du mois d'avril 2022.

Si vous êtes intéressé(e) par les insectes, et notamment par ceux vivant dans notre secteur, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous. Ce sont environ 4.100 photographies d'insectes représentant 700 espèces classées par ordre et par famille qui vous attendent. Alors bon fun sur le site consacré aux insectes de la Coudoulière !

Photos : Insectes de Coudoulière 

Notes : (1) espèces nouvelles d'insectes découverts en avril 2022

Les maladies du pigeon

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Les maladies du pigeon... et comment y remédier. 

De la famille des Columbidés, le Pigeon biset (Columba livia) peut être considéré comme l'ancêtre du pigeon domestique, particulièrement bien connu et abondant dans nos villes et nos villages. Peu farouches, ils se laissent approcher dès l'instant où on leur jette des graines ou des miettes de pain, ce qui les rend sympathiques.

Pigeon sain (photo RHP Collection)

Contrairement à d'autres Columbidés tels les Pigeons ramiers ou les Tourterelles qui nidifient dans les arbres, les Pigeons bisets élisent domicile dans les structures d'habitation où ils construisent un nid rudimentaire. De ce fait ils occasionnent des dégâts dans les bâtiments car leurs déjections fort corrosives peuvent attaquer toitures et façades, ronger la pierre et le zinc, et dégrader les éléments architecturaux des édifices... sans parler des nuisances olfactives émanant des fientes, lesquelles sont porteuses de germes pouvant être inhalés.

Pigeons nidifiant (photo RHP Collection)

Quoiqu'il en soit, les Pigeons sont vecteurs d’un grand nombre de maladies. Cependant, toutes ne sont pas transmissibles à l’Homme. C’est notamment le cas du coryza (n1) ou de la trichomonose (n2). Dans les élevages de Columbidés et dans les pigeonniers, une bonne gestion parasitaire de leurs hôtes doit s'instaurer pour éviter la propagation de ces maladies. Les pigeons vivant en liberté échappent hélas à tous ces contrôles.

Comment reconnaître qu'un pigeon est en bonne santé ou pas ?

S'il est constamment en train de s'épouiller, c'est qu'il est parasité par des Acariens, des Mouches plates, des Mouches molles et autres parasites. Son plumage, au lieu d'être lisse avec des reflets irisés, est de couleur terne, sale, avec des plumes aux extrémités qui s'effritent. Les caroncules de son nez, à la base supérieure du bec, paraissent boutonneuses.

Pigeon s'épouillant (photo RHP Collection)

Plumes effritées (photo RHP Collection)

Nez infecté (photo RHP Collection)

Lorsqu'on s'approche de lui, le pigeon ne s'enfuit pas immédiatement et va se poser un peu plus loin.
Ce sont là des signes évidents que le pigeon est malade. 

Quels sont les parasites des pigeons ?

Ce sont principalement des diptères piqueurs de la famille des Hippoboscidae qui parasite les oiseaux (pigeons et oiseaux sauvages). De forme aplatie, ils mesurent environ 8 mm. Leurs pattes velues sont terminées par des griffes crochues leur permettant de s'accrocher à leur hôte. Contrairement aux Moustiques dont seule la femelle suce le sang, les Mouches plates du pigeon, mâles et femelles sont des ectoparasites hématophages qui vivent sur leur hôte tout en leur suçant le sang. Ornithomya avicularia est une mouche piqueuse parasite du Pigeon, qui vit surtout dans le Sud de la France et qui peut piquer l'Homme. On peut la confondre avec Pseudolynchia canariensis, appelée aussi Mouche du pigeon, et qui possède les mêmes moeurs.

Ornithomya avicularia posée sur une vitre (photo RHP Collection)

C'est ce diptère que j'ai photographié, posé sur la vitre de ma loggia fermée. La loggia voisine étant ouverte et les résidents absents depuis de nombreux mois, des pigeons y ont élu domicile et nidifié. Nul doute que la mouche plate du pigeon que j'ai photographiée parasitait les pigeons tout près de chez moi.

Ornithomya avicularia face dorsale (photo RHP Collection)

La Tique du pigeon (Argas reflexus) (5) appelée aussi « tique molle » est un parasite de très petite taille qui se propage grâce aux pigeons qui les transportent.

Argas reflexus (photo du site italien Disinfesta)

Les Pigeons infectés qui se posent aux abords des fenêtres, balcons et sur les toits des habitations perdent la tique qui vient ensuite élire domicile dans les combles, greniers et pièces de l’appartement. La Tique du pigeon est différente de celle que vous êtes susceptible d’attraper en vous promenant dans les herbes hautes des champs et forêts. Dangereuse pour l’animal, la Tique du pigeon s’en prend également à l’être humain et peut représenter un véritable danger pour ce dernier. En effet, cette Tique molle est porteuse et vectrice de virus et bactéries pathogènes pour de nombreux animaux et aussi pour l’Homme (6).

Le Pou rouge (Dermanyssus gallinae) est l'acarien ectoparasite hématophage le plus courant chez les Pigeons. Les Poux rouges peuvent être nocifs pour la santé des pigeons car outre la transmission des maladies, ils provoquent des démangeaisons, une perte de plumes et, dans le pire des cas, une anémie. Il s'est avéré que les poux rouges sont un réel danger pour l’homme et un risque pour sa santé. En premier lieu ils convoiteront le sang de vos pigeons, mais aussi celui de tous les vertébrés au sang chaud... y compris le vôtre ! (4)

Dermanyssus gallinae (photo site WikiMedia Commons)

Comme le Pou rouge, le Pou broyeur (Menopon gallinae) est un ectoparasite courant chez les pigeons. La grande différence entre les deux est que les Poux broyeurs se nourrissent des protéines présentes sur les plumes des pigeons et ne sucent donc pas leur sang.

Menopon gallinae (photo site ResearchGate)

La gale déplumante chez le pigeon (8) est due à la multiplication dans les follicules plumifères d'un acarien microscopique "Cnemidocoptes laevis". Le parasite excrète une salive irritante qui provoque des démangeaisons. L'irritation de la peau provoque alors la formation dans le follicule, donc autour du pivot de la plume, d'un petit manchon d'un blanc feutré qui peu à peu distend le follicule. La peau prend alors un aspect verruqueux, granuleux, d'un blanc grisâtre, plus ou moins gras et malodorant.

Quant à la pseudo-gale, elle est due à l'acarien Falculifer qui provoque des cassures des plumes tectrices à 1 ou 2 mm de la peau. Ce parasite vit sur les plumes, le long du rachis.

La présence de vers intestinaux chez les pigeons ne peut être découverte qu'après un examen des selles chez le vétérinaire, lequel pourra déterminer si les pigeons sont infectés ou non.

Les pigeons peuvent-ils être infectés par le virus de la grippe aviaire ? 

En principe oui car tous les oiseaux en général peuvent être porteurs du virus H5N1. Toutefois les spécialistes pensent que les oiseaux d'eau sont plus exposés, car le virus influenza survit bien dans l'eau et résiste moins sur la terre. D'ailleurs très peu de cas de mortalité liés à l'influenza aviaire ont été recensés chez les Columbidés, ce qui nous amène à dire que l'infection par le virus H5N1 chez le pigeon est marginale.

Quelles sont les maladies du pigeon transmissibles a l'homme ?

La chlamydiose (1) encore appelée psittacose ou chlamydiophilose est une maladie due à la bactérie Chlamydiophila psittaci. Cette affection touche les oiseaux, et en particulier les Psittacidés (aras, perruques, perroquets, etc) et les Pigeons. Il s'agit également d'une zoonose grave car la maladie est transmissible au chat et à l'homme. Chez l’homme, elle cause un syndrome grippal grave, qui ne passe pas sans un traitement antibiotique adapté. C’est en partie pour cela que cette maladie doit être détectée précocement et être réellement prise au sérieux.

La paratyphose (2) s'apparente à une salmonellose. Il s’agit d’une infection que l’on retrouve chez beaucoup d’espèces et qui peut présenter plusieurs formes : articulaire, génitale ou intestinale. La transmission de cette infection se fait par contact direct avec l’animal malade, ou par contact avec ses déjections ou avec de l’eau et de la nourriture contaminée. Les symptômes sont nausées, vomissements et maux de tête, symptômes comparables à ceux de la gastro-entérite. Une consultation chez le médecin est donc conseillée en cas d’infection.

L’histoplasmose (2), maladie du pigeon bien connue car étant transmissible par les chauves-souris, est une infection respiratoire dangereuse. Cette dernière est causée par le champignon Histoplasma capsulatumà la suite de l’inhalation de fientes de pigeons infectés. Les symptômes sont fièvre, fatigue et douleur dans la poitrine. Malgré ces symptômes effrayants, soyez rassurés car la plupart des patients touchés par l’histoplasmose sont asymptomatiques. En cas d'apparition de ces symptômes, il faut consulter un médecin rapidement.

La cryptococcose (9) est une infection produite par le champignon Crytococcus neoformans q'on trouve trouve dans les fientes des pigeons. Les êtres humains peuvent la contracter dans les endroits où ils ont été en contact avec les dites fientes, comme près de leurs nids ou près d'un pigeonnier. Les symptômes développés par une personne touchée par la cryptococcose sont toux, fièvre, maux de tête, photo-sensibilité, rigidité au niveau du cou, torsion du cou et méningite. Dans les cas les plus graves, une personne atteinte de cryptococcose peut présenter une infection pulmonaire couplée à de la toux avec du sang, de la fièvre et un mal-être généralisé.

De nombreux microbes (bactéries, levures, virus, etc.) (3) peuvent être hébergés par les pigeons, comme par toute espèce animale d'ailleurs. Les plus fréquemment isolés chez les pigeons d’élevage sont les salmonelles (Salmonella tiphymurium var Copenhaguen) et les levures (Candida albicans).

Quels traitements pour éviter la prolifération des parasites du pigeon ?

Dès l'apparition des symptômes, il convient de déterminer la cause de l'infection et la traiter. Cela est vrai pour les pigeons en élevage ou présents dans les colombiers, mais perd tout son sens dès qu'il s'agit d'animaux vivant en liberté.

Comment réduire la prolifération des Pigeons bisets vivant en liberté ?

Il fut un temps où, dans le domaine de la Coudoulière, l'ASLG avait procédé à l'éradication des pigeons. C'était en 2010. Un exterminateur avait été mandaté et débarrassé les lieux d'un grand nombre de pigeons en les euthanasiant après capture. Ceux qui ont réussi à éviter les pièges mis en place se sont multipliés, et quelques années plus tard, la population de pigeons était revenue à son point de départ. 

Il faut savoir qu'un couple de pigeons peut mener à terme trois couvées par an (de février à octobre) et qu'un nid contient en moyenne 2 oeufs. Sachant que la durée de vie d'un pigeon est de 5 à 10 ans, je vous laisse imaginer le nombre d'individus issu d'un seul couple en une décennie...

Il existe des procédés pour empêcher les pigeons et autres oiseaux de se poser sur les rebords des fenêtres, sur les rambardes de sécurité des loggias et sur les promontoires où ils pourraient nicher. Il s'agit de pics en inox appelés pics anti-pigeons, vendus en réglettes de 50 cm, dont le but est d'empêcher les Columbidés de se poser et de nidifier. Le hic, c'est que les volatiles iront là où ces dispositifs sont inexistants et continueront à procréer. 

Pics anti-pigeons (photo site Excellium antinuisibles)

Il existe une solution écologique à la surpopulation des pigeons en milieu urbanisé. C'est la mise en place d'un pigeonnier dit contraceptif (7), posé sur un mât, en un lieu où les pigeons aiment à se rassembler.

Pigeonniers contraceptifs sur mâts  (photo montages)

L’objectif est de maîtriser le nombre des pigeons plutôt que de les détruire par des procédés coûteux dont l'efficacité reste à démontrer, et ce tout en contrôlant leur état sanitaire. La méthode consiste à regrouper les pigeons dans un pigeonnier où ils trouveront une nourriture saine et où seront concentrées leurs déjections. La régulation des naissances se fait en remplaçant les œufs par des leurres en plastique (n3) et la veille sanitaire en évacuant les oiseaux malades pour éviter toute transmission des germes. 

Ce système écologique a l'avantage de maintenir dans de bonnes conditions la vie animale en milieu urbain ou urbanisé, tout en conciliant les colombophiles et ceux qui, pour diverses raisons, n'aiment pas les pigeons.

Sources :
(1) Site Wanimo Veto (wanimo.com)
(2) Site canadien Eexterminateur
(3) Site de Hydeal-hygiene
(4) Site de Finecto
(5) Site de FlashGuards
(6) Site de DKMexperts
(7) Site de Hellopro
(8) Site de Apdcanari
(9) Site de Planète Animal

Notes :

(n1) Qu'il s'agisse du coryza sec ou du coryza humide, ce ne serait pas une maladie mais un syndrome caractérisant un problème d'ordre respiratoire. Les symptômes de ces deux formes de coryza seraient dues à de l’herpesvirose ou à de l’ornithose, maladies nécessitant chacune un traitement spécifique.
(n2) La trichomonose est une maladie très fréquente chez le pigeon. Elle est causée par un parasite invisible à l'œil nu (Trichomonas columbae), qui est un protozoaire muni de flagelles lui permettant de se déplacer.
(n3) Opération à réaliser au maximum une semaine après la ponte. Ainsi les  couples  de pigeons, très fidèles en amour, couveront les leurres en plastique à tour de rôle pendant une vingtaine de jours avant de les abandonner. Penser tout de même leur laisser un ou deux bébés pigeons par an pour éviter que leurs parents ne désertent le pigeonnier.


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