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Channel: Le blog de la Coudoulière
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Jean Monestié à la maison du Cygne

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Du 28 juin au 7 septembre 2014 se tient à la Maison du Cygne, à Six-fours-les-plages, une exposition de peinture consacrée aux œuvres récentes de l'artiste corse Jean Monestié.

Originaire d'Albi, Jean s'intéressa très tôt à la peinture d'un autre albigeois célèbre, Toulouse-Lautrec, dont le style et la façon de rendre en quelques traits un geste ou une expression, ne cesseront de l'inspirer.
De la peinture artistique, il en fera son métier en devenant professeur d'Arts Plastiques. Il exerça en Algérie, dans le Jura, et depuis 1991 dans l'île de Beauté.

Des personnages découpés et peints se mêlent aux visiteurs
Les photographies de famille qu'il récupère sont des déclencheurs d'émotion, qu'il nous fera partager en les rehaussant par un jeu d'ombre et de lumière, à l'aide de fusains. Ensuite la couleur est déposée en transparence sur les figures dessinées, avec l'éponge ou le pinceau, pour leur donner vie.

Un microcosme palpitant envahit la salle d'exposition
Des œuvres surprenantes entre peintures sur toiles, esquisses et découpages sur bois d'où émergent d'autres personnages, des silhouettes d'enfants, comme si, ayant besoin de liberté, ils s'étaient évadés de la toile pour se balader dans la grande salle d'exposition.

Une invitation à visiter le tableau du fond de salle
Les joies de la baignade
On va de tableaux en découpages ; on erre entre l'espace et le temps sous le regard joyeux des enfants s'adonnant aux plaisirs de la plage et de la mer. Certains semblent voler dans les airs, en apesanteur, entre ciel et terre, disparaissant dans la brume de l’azur, ou s’adonnent à des jeux enfantins.

La découverte de l'univers sous-marin
L‘esquisse permet suggérer la forme avant que les contours ne la précisent et l'imposent. Le travail de la couleur, de l'ombre et de la lumière, donnera, sans en venir à bout, l'illusion de la vie où cris et pleurs se mélangent aux instants de bonheur.

Entre plage et mer
Il ne m'a pas été permis de photographier les œuvres exposées dans les autres salles, aussi je ne saurais trop vous conseiller d'aller visiter cette exposition qui vous fera tomber sous le charme et qui vous dévoilera d'autres tableaux chargés d'émotion, aussi beaux que ceux présentés ci-dessus.

Les Cachalots aux Roches Brunes

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La piscine municipale de Six-fours-les-plages étant fermée pendant le mois de Juillet, l'association sportive des Cachalots a eu l'excellente idée d'installer son club d'été devant la plage des Roches Brunes. Cela a consisté en l'installation de deux grands bassins de nage démontables afin que petits et grands puissent apprendre à nager et se perfectionner.

Les deux bassins de nage vus de la corniche de la Coudoulière
Le Club d'été de l'A.S. Cachalots
Du 7 juillet au 3 août 2014, ce sont des séances d'Aquagym qui sont proposées aux séniors, ainsi que des initiations au sauvetage en milieu aquatique. Pour les enfants de 3 à 6 ans, des cours d'éveil leur ont été concoctés afin de les familiariser par le jeu à l'environnement aquatique. Des cours de perfectionnement sont proposés aux enfants de plus de 6 ans, et pour ceux ayant entre 7 et 12 ans, on leur apprend à nager en 15 séances. Quant aux nageuses, elles pourront s'initier à la natation synchronisée, en ballet en duo ou en solo.

Il y avait foule devant le stand d'accueil
Les petits enfants encadrés par deux éducatrices
Plus que de longs discours, j'ai préféré photographier les affiches placardées sur le stand d'accueil. Vous y trouverez les coordonnées du Club ainsi que les horaires et prix des différents cours, qui je le rappelle, sont encadrés par des éducateurs diplômés.




Par temps de mistral, quand le pavillon orange est hissé sur la plage des Roches Brunes, nul doute que les bassins seront pris d'assaut. Parents, pensez alors à réserver d'avance !

Les insectes invasifs de la Coudoulière

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Par définition, une espèce invasive est une espèce exotique qui peut nuire à la biodiversité autochtone dans laquelle elle a été introduite. On connait les effets néfastes de l'algue verte "tueuse" (Caulerpa taxifolia) après son introduction accidentelle en milieu marin depuis l'aquarium de Monaco, et observée dans la baie du Brusc. On connait aussi les dégâts que peut causer dans les plans d'eau de la Coudoulière les petites tortues de Floride carnivores (Trachemys scripta elegans) qui peuvent en grandissant devenir très voraces et dépasser les 30 cm. Dans les lacs du domaine de la Coudoulière, lors d'un alevinage en gardons, furent introduits accidentellement des perches-soleils (Lepomis gibbosus), originaires d'Amérique du Nord. La multiplication de ces carnassiers a contribué à la raréfaction des gardons (Rutilus rutilus) et des gambusies (Gambusia affinis) dont elles mangent les oeufs et les jeunes individus. Les espèces végétales exogènes sont aussi à surveiller car leur prolifération nuit au développement des plantes locales. Citons à la Coudoulière les griffes de sorcières (Carpobrotus edulis) originaires d'Afrique du Sud et les herbes de la Pampa (Cortaderia selloana) originaires d'Amérique du Sud.

12 des 13 insectes venus d'ailleurs
Dans cet article, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux insectes. J'ai recensé dans notre quartier treize espèces d'insectes venus d'ailleurs et introduits en France volontairement ou accidentellement. Commençons par les "gentils" insectes introduits chez nous pour contribuer à la lutte biologique.

1 - les coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis)

5/10/2013 - allée des Cèdres
Originaires de Chine, elles ont été introduites massivement dès 1980 dans de nombreux pays pour lutter contre les pucerons dont elles se nourrissent. Cependant, par leur comportement agressif, leur prolificité et leur voracité, elles sont devenues au fil du temps des espèces invasives nuisibles pour les coccinelles autochtones aphidiphages qu'elles tendent à éliminer. Elles présentent une large gamme de coloris, allant du rouge à points noirs au noir à points rouges, en passant par de nombreuses nuances de jaune. Leurs élytres peuvent être ornés de points (jusqu'à dix neuf) ou en être dépourvus.

2 - les coccinelles australiennes (Rodolia cardinalis)

11/6/2014 - les Jardins d'Azur
En Australie, ce sont des prédatrices naturelles de la cochenille floconneuse des agrumes (Icerya purchasi). Elles ont été importées en Europe vers la fin du XIXe siècle pour lutter contre ce fléau. Ces coccinelles sont les grandes championnes incontestées de la lutte biologique. D'une part, grâce à elles on peut éviter d'avoir recours aux traitements chimiques, et d'autre part, vu qu'elles sont monophages, elles ne nuisent pas aux autres insectes. Elles mesurent environ 3 mm. Leur tête et leur thorax sont noirs. Les élytres sont noirs avec des dessins rouges en forme de chevrons. Leurs pattes sont d'une coloration orangée.

3 - les bâtons du diable (Carausius morosus)

23/6/2014 - allée du mont Ventoux
Appelés également phasmes bâtons ou encore dixippes moroses, ce sont des phasmes originaires de l'Inde, et plus particulièrement de la région de Shambaganur. Ils ont été importés en Europe en 1897 par le professeur Pantel pour étudier la parthénogenèse (1) chez cet insecte. Les femelles mesurent environ 10 cm. Les mâles sont très rares du fait de l'aptitude des femelles à se reproduire sans eux. Leur durée de vie est de 6 à 12 mois. Leur corps fusiforme ressemble à une brindille grise, brune ou verdâtre, selon leur biotope. Ce mimétisme est accentué par le placement de leurs pattes antérieures vers l'avant, dans le prolongement du corps. Ce sont des insectes nocturnes qui se nourrissent de ronces, lierres, rosiers, troènes, framboisiers, etc. Du fait de leur rareté, ils ne présentent aucun risque invasif ou de dévastation des végétaux. 

4 - les mouches soldats noires  (Hermetia illucens)

23/6/2014 - berge extérieure du lac de l'anneau
Connues outre-atlantique sous le nom de "black soldiers fly", ce sont des diptères (mouches) originaires du continent américain. Le premier spécimen a été signalé à Toulon en 1951. Longs d'environ 17 mm, ils possèdent un thorax et une tête noirs et des ailes fumées. Leurs yeux sont gris tachetés de noir. Leurs pattes sont noires avec les derniers segments jaunâtres. Quant à leur abdomen, il est brun, pouvant présenter une extrémité rougeâtre. Les femelles pondent sur des substrats d'origine végétale ou animale en voie de décomposition qui serviront de nourriture aux futures larves. Celles-ci se développent en consommant ces déchets, ce qui en fait des hôtes des composts remarquables et explique leur utilisation pour la bioconversion. Bien que ce soient des espèces invasives, elles ne sont pas considérées comme nuisibles. En effet les adultes sont inoffensifs et les larves sont particulièrement intéressantes dans la gestion et la valorisation des déchets.

5 - les abeilles italiennes  (Apis mellifera ligustica)

6/6/2014 - parc de la Méditerranée
Appelées également abeilles jaunes à cause de la couleur des premiers tergites de leur abdomen, ce sont des sous-espèces d'abeilles à miel apparues au sud des Alpes italiennes. Actuellement elles occupent 20% du cheptel français, après les abeilles noires (Apis mellifera mellifera) et les abeilles européennes (Apis mellifera). Elles sont très appréciées des apiculteurs par leur couvain abondant et précoce, et pour la fabrication de paquets d'abeilles et de gelée royale. Revers de la médaille : elles sont pillardes, sensibles aux maladies et aux hivers rigoureux. De plus elles se révèlent agressives quand elles sont coupées avec des mâles noirs.


Je ne parlerais pas dans ce blog d'un autre hyménoptère : le frelon asiatique (Vespa velutina) apparu au port du Havre en 2004, caché dans des poteries en provenance de Chine. Recensé dans l'est varois en 2012, il s'attaque aux abeilles mellifères et poursuit sa progression vers d'autres départements. A ce jour, aucun nid de frelons asiatiques n'a été signalé à Six-fours-les-plages, et encore moins à la Coudoulière, ce qui me conduit naturellement à vous parler des insectes qualifiés de "méchants"...

6 - les charançons rouges des palmiers  (Rhynchophorus ferrugineus)

11/10/2009 - résidence le Palmier
Considérés comme nuisibles pour les plantations de palmiers d'Asie et de Mélanésie, les CRP (abréviation de charançon rouge du palmier) ont atteint le Moyen-Orient, puis le bassin méditerranéen au milieu des années 1980. L'espèce est identifiée en octobre 2006, à Sanary, dans le Var. Elle a occasionné de nombreux dégâts dans notre quartier (domaine de la Coudoulière, parc de la Méditerranée et dans plusieurs propriétés) parmi les plantations de palmiers Phoenix qu'il a fallu abattre ou traiter. Comme leur nom l'indique, ce sont des charançons d'environ 35 mm, au corps brun-rouge, muni d'un rostre incurvé. Le pronotum est de même couleur avec quelques points noirs de formes et tailles variables. Les élytres, nervurées longitudinalement, sont rouge sombre et ne recouvrent pas complètement l'abdomen. Leurs larves dodues, d'un blanc crème, se nourrissent du coeur des palmiers. Les arbres infestés perdent alors leurs palmes, et meurent après pourrissement complet du tronc.

7 - les bombyx du palmier (Paysandisia archon)

13/8/2013 - parc de la Méditerranée
Autres prédateurs des palmiers, ces papillons massifs sont dotés d'ailes supérieures et d'un corps de couleur brun ocré, et d'ailes postérieures orangées et blanches ornées de deux bandes noires. Originaires de l'Uruguay et du centre de l'Argentine, ces papillons ont été importés accidentellement avec des palmiers sur la Côte d'Azur en 2001. Ils ont envahi le littoral méditerranéen et les lieux plantés de palmiers dont ils se nourrissent. Depuis leur introduction accidentelle en Europe, ces bombyx deviennent un sujet de préoccupation important à cause des dégâts parfois irrémédiables provoqués sur les palmiers tant locaux qu’exotiques. L'an passé, plusieurs palmiers de la commune de Six-fours-les-plages ont été soumis à un protocole expérimental de lutte biologique pour combattre à la fois le charançon rouge et le bombyx du palmier avec un champignon (Beauvaria bassiana) qui a la particularité, après avoir été en contact avec l’insecte, de l’envahir puis le momifier.

8 - les bruns des pélargoniums (Cacyreus marshalli)

27/9/2013 - maison du Cygne
Originaires d’Afrique (Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe), ces papillons sont apparus en France pour la première fois en 1997, via les Baléares, dans des cargaisons de géraniums importées d'Afrique du Sud. Leurs chenilles se nourrissent des parties aériennes de la plante, notamment des fleurs et bourgeons floraux. Etant considérés comme nuisibles, leur destruction est obligatoire. Comment reconnaître ces petits papillons ? Ils sont de dominance brune, d'une envergure d'environ 30 mm. La face supérieure de leurs ailes sont d'un brun sombre avec une fine bordure noire piquetée de blanc. La face inférieure est de coloration gris brun, marquée de bandes sombres alternant avec des lignes plus claires. Les ailes arrière présentent un ocelle noir et se terminent par une petite queue fine, caractéristique de l'espèce.

9 - les cicadelles blanches (Metcalfa pruinosa)

19/3/2005 - avenue des Platanes
Appelés aussi cicadelles pruineuses, ces insectes piqueurs-suceurs originaires d'Amérique du Nord ont été introduits accidentellement en Italie à la fin des années 1970, puis sont apparues dans le sud de la France en 1985. Se nourrissant de végétaux, les ciccadelles exsudent un miellat qui attire divers hyménoptères dont les abeilles qui le transforment en miel. Une aubaine pour les apiculteurs car le miel de metcalfa est le seul à porter un nom d'insecte, mais un désastre pour les agriculteurs, car sur les dépôts de miellat se développe un champignon noirâtre, la fumagine, qui abime les récoltes. Les adultes sont très mobiles en été. D'abord de couleur blanche, ils brunissent pour enfin devenir bleu-gris. Très polyphages, ils s'attaquent à un très grand nombre d'espèces végétales dont les arbres fruitiers. Pour lutter contre les cicadelles, il a été introduit en Europe un hyménoptère (Neodryinus typhlocybae) prédateur et parasitoïde des larves de cicadelles.

10 - les punaises du pin  (Leptoglossus occidentalis)

31/12/2013 - allée des Cèdres
C'est une espèce originaire des Montagnes Rocheuses américaines (Californie, Oregon et Nevada) considérée comme invasive en Europe où elle est arrivée en 1990. Egalement appelées punaises américaines, elles sont reconnaissables au dessin blanchâtre en forme de W que l'on peut voir sur leurs élytres. Elles se nourrissent de graines de conifères et de cônes en formation, suçant ainsi la sève de l'arbre. En l'absence de prédateurs, elles prolifèrent et envahissent les régions plantées de conifères.

11 - les pélopées courbées (Sceliphron curvatum)

15/6/2014 - les Jardins d'Azur
Ce sont des guêpes maçonnes originaires des régions montagneuses de l'Asie, et notamment de l'Himalaya, apparues en Europe au début des années 1980. Elles se montrent localement invasives et pourrait concurrencer les espèces autochtones. Elles construisent de petites urnes en terre dans lesquels elles entreposent des araignées qu'elles ont paralysées par injection de venin. Ces araignées capturées, encore vivantes, serviront de nourriture à leurs larves. A ce titre, c'est un insecte nuisible car il s'attaque aux petites araignées qui se nourrissent d'insectes divers dont les moustiques. Les pélopées courbées mesurent entre 17 et 25 mm et sont reconnaissables à leur gastre allongé ou pétiole. Leur thorax est noir et jaune et leur abdomen est noir avec des bandes jaunes et orangées. Leurs pattes sont orangées et leurs antennes noires sont longues et recourbées.

12 - les moustiques tigres (Aedes albopictus)

3/9/2013 - les Jardins d'Azur
Ce sont des insectes piqueurs originaires d'Asie du sud-est faisant partie des cent espèces les plus invasives au monde. Ils sont arrivés en France en 2004, vraisemblablement dans les soutes d'avions transitant par l'aéroport de Nice, puis dans le Var en 2007. Ils ont été observés à la Coudoulière dès 2010. Leur abdomen et leurs pattes sont rayés de noir et blanc et leur ont valu le nom de tigre. Ce sont des insectes agressifs dont les femelles piquent le jour au niveau des chevilles. Leur piqûre est urticante et peut démanger pendant deux mois. C'est la salive, injectée lors de la piqûre pour fluidifier le sang de leur victime, qui peut être porteuse de germes et transmettre des maladies comme la dengue ou le chikungunya. On ne peut éradiquer massivement les moustiques tigres sans porter atteinte aux autres populations d'insectes. Il est seulement préconisé de détruire, autour et dans leur habitat, toutes les sources d’eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques... en attendant la solution miracle pour les éradiquer.

13 - les tigres du platane (Corythucha ciliata)

12/7/2014 - avenue des Platanes
Appelés aussi punaises réticulées du platane, ce sont des insectes hémiptères originaires de l'est des Etats-Unis et du Canada. Observés pour la première fois en Italie en 1964, signalés à Antibes en 1975, ils se sont répandus depuis dans toute l'Europe centrale et méridionale. Ravageurs des platanes, ils se nourrissent en piquant la face inférieure des feuilles qui se décolorent et finissent par tomber. Longs de 2 à 3 mm, les tigres du platane ont un aspect blanc crèmeux, avec des taches sombres au milieu des ailes transparentes et réticulées de blanc. Le prothorax porte une tache plus marquée. Leurs antennes d'un blanc sale se terminent en massue. Le traitement biologique se fait en trois phases : une phase de pulvérisation des vers nématodes sur le tronc des platanes en début de printemps ; puis des lâchers d'oeufs de chrysopes (Chrysoperla carnea) sur les feuilles des arbres deux mois après ; puis en juillet, à nouveau pulvérisation des vers nématodes chargés d’éradiquer le nuisible en s’y infiltrant. A noter que cette lutte biologique efficace n’entraîne aucune nuisance pour l’homme.


Voilà, nous avons fait le tour des insectes venus d'ailleurs, recensés à la Coudoulière. On croise les doigts pour qu'il n'en arrive pas d'autres... aux comportements plus virulents que ceux présentés !

Sources :
 - Insectes de Coudoulière, Wikipedia, Daisie (2), Lien horticole

Photographies :
- photos de la planche d'insectes et du CRP : RHP collection
- autres photos : Insectes de Coudoulière

Notes :
(1) La parthénogenèse (du grec parthenos, vierge et genesis, genèse) est la multiplication à partir d'une cellule reproductrice femelle arrivée à maturité et non fécondée.
(2) DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe), organisme qui recense toutes les espèces invasives répertoriées en Europe.

Le petit train touristique

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A l'initiative du maire, un petit train touristique parcourt depuis le début de l'été le littoral six-fournais... pour le grand bonheur des estivants puisqu'il est gratuit. Est-ce pour mieux mettre en valeur notre ville, offrir une animation supplémentaire aux abords des lieux de baignade, voire réduire quelque peu la circulation routière ? Toujours est-il que ce petit train blanc sur roues qui tracte deux wagons pouvant contenir une cinquantaine de voyageurs remporte un franc succès puisqu'il est toujours bondé !

Le petit train touristique longeant le quai du port de la Coudoulière
Le départ du petit train se fait depuis l'Office du Tourisme, plage de Bonnegrâce, à Six-fours-les-plages. Deux arrêts sont prévus : l'un au port de la Coudoulière, l'autre devant la capitainerie du Brusc, puis direction le Gaou qui est le terminus. Le trajet aller-retour dure environ une heure à une allure n'excédant pas les 40 km/h.

Le petit train sur la corniche de la Coudoulière
Départs tous les jours y compris le dimanche, devant l'Office du Tourisme, esplanade du Général de Gaulle à 10h00, 11h00, 12h00, 15h00, 16h00, 17h00 et 18h00. Ce petit train style Far-West américain, baptisé en la circonstance Muson-River 1894, met 5 bonnes minutes pour accomplir le trajet allant de la plage de Bonnegrâce au port de la Coudoulière...

Le petit train quittant le port de la Coudoulière
Alors si ça vous tente de prendre le petit train touristique à la Coudoulière, faîtes attention de ne pas être en retard, car le petit train n'attend pas !

Pour en savoir plus sur la Compagnie des Petits Trains du Sud, pensez à visiter leur site Internet : WWW.CPTS.FR

Le PLU nouveau sous haute surveillance à la Coudoulière

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Michel LE PORT, président du CSDC
 
Maintes fois repoussé parce que la conjoncture ne s'y prêtait pas ou pour cause d'élection municipale, le nouveau Plan Local d'Urbanisme de la ville de Six-fours-les-plages pourrait être validé d’ici la fin de l’année.

Au quartier de la Coudoulière, le Comité de Sauvegarde du Domaine de la Coudoulière a déjà mobilisé les copropriétaires qui craignent que sur le terrain sis face au Parc de la Méditerranée, connu sous le nom de Zone B, ne soient construits des édifices à la place du parking paysager promis depuis longue date par Monsieur le Maire.
Théoriquement ce PLU devrait être validé lors du prochain Conseil Municipal prévu en septembre, immédiatement suivi par une enquête publique lancée par la Préfecture. Dès la publication de l'enquête publique en mairie, les administrés n'auront plus que deux mois pour réagir et déposer leurs mémoires. Ce qui laisse penser que le nouveau PLU pourrait être appliqué dès le début de l'année 2015...

Michel LE PORT en grande conversation avec Eric TAMBURI
A l'initiative de Michel LE PORT, président du CSDC, une réunion d'information a été organisée le jeudi 21 août à 15h00, allée des Capucines, face au terrain acquis par la Municipalité le 13 mars 1999. Le but de cette réunion était d'informer les copropriétaires des ensembles immobiliers mitoyens de la zone B, des intentions du maire et de les informer sur les possibilités d’actions à venir. Une trentaine de copropriétaires du domaine avait répondu à cette invitation, dont bien sûr Jean-Marc JAUBERT, président du Conseil Syndical des Jardins d’Azur, ainsi que des élus de l’opposition : Erik TAMBURI (Droite Républicaine), Fréderic BOCCALETTI et Pierre SINISCALO (Front National), tous trois très au courant de ce projet qui va à l'encontre des promesses faîtes par le passé par Jean-Sébastien VIALATTE. Etaient là aussi le reporter de Ouest-Var.net et le rédacteur du Blog de la Coudoulière. Le Maire de Six-fours n'a pas répondu à l'invitation et n'a pas daigné déléguer un des conseillers municipaux de la majorité. Dommage car le débat aurait été soutenu du fait d'opinions divergentes.

De gauche à droite : Mrs Boccaletti, Siniscalo, Tamburi, Jaubert, Le Port, le reporter de Ouest-Var et un riverain
Michel LE PORT, président du CSDC, exposait la situation aux riverains présents :
- « Nous avons demandé au Maire Jean-Sébastien VIALATTE de nous préciser si le projet de parking paysager était maintenu sur le terrain qui nous intéresse. Il nous a répondu qu’il maintenait son projet… sans pour autant renoncer aux droits à bâtir de ce terrain sur lequel, dans les prochaines décennies, pourrait s'ériger un édifice public ».
Et Erik TAMBURI de renchérir :
- « Avec la modification récente de la loi, cela veut dire qu’il pourra construire, même dans les 3 mois à venir, un édifice sur ce terrain…Le maire avait promis de faire un parc paysager. Il doit tenir ses promesses. S’il change ses projets, vous avez les moyens de l’en empêcher ! ».

« Dans ce cas, quels sont nos moyens d'actions ? », demanda un riverain.
Et Erik TAMBURI, soutenu par Frédéric BOCALETTI, de répondre :
« Il ne faut pas que le PLU soit annulé comme il le fut en 2008 (1). Ce serait une catastrophe pour la ville mais aussi pour le Maire qui n’aurait plus la main sur toute opération immobilière (2). Il faut demander une modification partielle du PLU, et se faire aider d'un avocat pour la rédaction du document à remettre au commissaire enquêteur. Les riverains ayant acheté leur appartement dès 1998 auront le même délai de deux mois pour entamer une action individuelle auprès du Tribunal Administratif pour préjudice et demander également une modification partielle du PLU. Pour eux, c’est gratuit, sans risque financier car nul besoin d'avocat ».

Frédéric BOCCALETTI et Eric TAMBURI exposant leur point de vue à Jean-Marc JAUBERT et Michel LE PORT
Jean-Marc JAUBERT expliqua qu'une association, un syndic ou un syndicat n'ont pas autorité à attaquer partiellement ou dans sa totalité le PLU. Seule une personne morale a droit à agir, comme ce fut le cas en 2004 avec l'action menée par Raymond GACHIGNAT, alors propriétaire d'un lot et président du conseil syndical des Jardins d'Azur CDE. Agissant en son nom et en celui des 237 autres copropriétaires qu'il représentait, il avait remis au commissaire enquêteur un mémoire complété de plusieurs documents annexés dont les promesses écrites du Maire sur le devenir du terrain et les pétitions de nombreux copropriétaires soucieux de préserver leur environnement.

Eric TAMBURI parla aussi de la loi ALUR (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové) ou loi DUFLOT. Cette loi a pour vocation d'accélérer la densification des villes et favoriser les exigences en matière de construction de logements sociaux. Elle annonce également la disparition des POS en vigueur au 31/12/2015. Si tel était le cas ce serait donc le Règlement National d'Urbanisme qui prendrait la relève du POS de 1996 avec un impact non maîtrisé sur l'urbanisation de notre ville. Le problème, c'est que la commune de Six-fours-les-plages doit se doter de 800 logements sociaux auxquels sont associés 800 logements à la vente imposés par les promoteurs... et que nous n'avons pas assez de terrains pour accueillir ce futur parc immobilier. Donc la municipalité ne peut se permettre de voir à nouveau son PLU invalidé et ne plus avoir la main mise sur les constructions immobilières. Elle joue grand jeu en ne voulant pas tenir les promesses faites par le passé aux Six-fournais, à savoir la création d'un parking paysager sur la zone B, ce qui satisferait amplement les riverains et calmerait les esprits.

Un des documents détenus par le CSDC sur les promesses du Maire
Dès la validation du PLU, le Comité de Sauvegarde du Domaine de la Coudoulière devrait, sans trop tarder, envoyer un courrier à tous les colotis pour les informer du contenu du PLU concernant la zone B. Parallèlement il devra faire établir une lettre type, rédigée par l'avocat de l'association, pour tout copropriétaire voulant déposer à titre individuel le document auprès du commissaire enquêteur. Sont directement concernés par ce nouveau PLU tous les riverains de la dite zone, à savoir ceux habitant les 238 appartements des Jardins d'Azur et ceux des Morières II dont les appartements donnent sur la voie « Pompiers ».

Se référant à la loi Littoral, Michel LE PORT de rappeler que le CSDC demande le classement de la zone B, laquelle est en grande partie à moins de 100 m de la mer, en zone naturelle avec parkings, jeux d’enfants et espace paysager, comme le suggère d'ailleurs le diagnostic territorial (3) et d'inviter les colotis qui ne l'ont pas encore fait de signer la pétition qui circule sur le net à l'adresse suivante :


Notes :

(1) Le 11 décembre 2008, le jugement du tribunal administratif de Nice annula la délibération du 23 décembre 2004 d'approbation du Plan Local d'Urbanisme. Les conséquences de ce jugement eurent pour effet de remettre en vigueur le Plan d'Occupation des Sols immédiatement antérieur à cette date, soit le POS approuvé le 26 juin 1996.
(2) Avec la récente loi, si le nouveau PLU est annulé, l’urbanisme sera géré par l’état. Le Préfet du Var prendrait donc le contrôle du foncier en appliquant le Règlement National d'Urbanisme (RNU) en vigueur.
(3) Dans le document de 140 pages au format PDF intitulé « Diagnostic territorial » mis en ligne sur le site internet de la ville de Six-fours-les-plages (avril 2014), il est indiqué qu'une étude environnementale et paysagère a été réalisée en 2006 sur le secteur littoral de la Coudoulière dans le but d'améliorer les conditions de stationnement (page 65) et que cette étude a mis en évidence que la zone AV1102 est un espace dégagé séduisant (page 66).


Photos :

RHP Collection.

Le concombre de mer

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A faible profondeur, équipé d'un masque et d'un tuba, et à condition d'avoir le sens de l'observation, vous pourrez apercevoir ce curieux animal marin recouvert de débris végétaux, camouflé au creux d'une roche ou posé sur un fond constitué de sable et de vase avec lequel il se confond, ou encore caché dans les herbiers de posidonies.

Concombre de mer au milieu des plantes aquatiques et des anémones de mer
Vous pouvez le prendre en main et vous constaterez que cet animal inoffensif possède un corps mou et oblong à symétrie bilatérale, avec en un bout une bouche ornée d'un cercle de tentacules rétractiles, et de l'autre un anus d'où il en sortira un mince jet d'eau si vous en pressez le corps. Cet animal est une holothurie (Holothuroidea) appelée communément concombre de mer, vier marin sur la côte marseillaise (de l'occitan viech signifiant sexe), et aussi boudin de mer ou chenille de mer dans d'autres contrées. Comme les étoiles de mer et les oursins, il fait partie de l'embranchement des échinodermes.

Petite holothurie capturée à la Coudoulière
Majoritairement benthiques (1), les holothuries vivent à faible profondeur. Elles  mesurent généralement entre 20 et 40 centimètres de long et ressemblent peu aux autres échinodermes, du fait de leur corps ramassé en tube, sans squelette apparent ni appendices durs. La symétrie pentaradiaire (2) propre aux échinodermes, quoique conservée structurellement, est ici doublée par une symétrie bilatérale qui les fait ressembler à des chordés (3).

La symétrie bilatérale est bien marquée chez le boudin de mer
Contrairement aux étoiles de mer et autres échinodermes, l'animal repose sur un de ses côtés. Cette face ventrale est appelée trivium, alors que la face dorsale, en opposition, est nommée bivium. Arrivé chez moi, j'ai déposé l'holothurie dans l'évier. Au bout d'un certain temps, par son cloaque, celle-ci a expulsé ses intestins et une substance filamenteuse blanche.

Expulsion par l'animal des intestins et des tubes de Cuvier
Cette substance, appelée tubes de Cuvier, m'a permis d'identifier l'espèce : Holothuria forskali qui fait partie de l'ordre des Aspidochirotida. Cet ordre compte des holothuries vagiles (4) de forme légèrement allongée (en saucisse ou en fuseau), munies de 10 à 30 tentacules buccaux relativement simples. Leur tégument (5) est plus ou moins épais et musculeux, et contient de minuscules spicules de calcite de formes très variées (ancres, tables, roues...) appelées ossicules (6). Leurs podia (7) forment un tapis bien défini sur la face inférieure (trivium).

Lors de la dissection j'ai observé que la symétrie centrale est bien visible à travers les 5 méridiens ou radius qui parcourent le corps de l'animal de la bouche à l'anus, un peu comme chez les oursins. La respiration s'effectue par un arbre respiratoire bien développé débouchant sur le cloaque.

Bouche et anus de Holothuria forskali
Quels sont les critères de reconnaissance de Holothuria forskali ?
Tout d'abord sa forme de boudin cylindrique allongé d'une longueur de 20 à 40 cm. Ensuite sa couleur (généralement noire, éventuellement brune ou jaunâtre) et sa consistance molle au toucher. A l'observation : la bouche et l'anus terminaux sont opposés ; la face dorsale présente 7 rangées de papilles coniques peu proéminentes dont l’extrémité est blanche. Eventuellement, éjection des tubes de Cuvier si l'animal est dérangé. En effet, pour se protéger des prédateurs, Holothuria forskali expulse un faisceau de tubes avec leur intestin, ce qui dissémine une toxine, l'holothurine ou saponine. Cette toxine est encore utilisée par certains pêcheurs indigènes pour anesthésier les poissons et les capturer. En  France cette substance est interdite car elle peut être mortelle pour l'homme.

Ces holothuries ont une grande capacité de régénération ; certaines expulsent même leurs entrailles de manière saisonnière (on parle alors d’éviscération). Après expulsion, elles continuent leurs mouvements respiratoires, drainant l’eau de mer directement dans la cavité générale du corps. Elles vivent ainsi au ralenti jusqu’à ce que de nouveaux organes soient régénérés, ce qui peut prendre plusieurs semaines. On a vu qu'en cas d'agression, comme Holothuria sanctori avec laquelle elle a longtemps été confondue, Holothuria forskali peut rejeter par le cloaque de longs filaments collants : les tubes de Cuvier.

Les autres espèces ressemblantes vivant en Méditerranée sont Holothuria polii et Holothuria tubulosa, mais celles-ci ne rejettent pas les fameux tubes. Intéressant à savoir : le premier fossile considéré comme une holothurie est Eldonia ludwigi qui a vécu du Cambrien inférieur à l'Ordovicien supérieur (525 à 425 millions d'années) et dont on a trouvé des restes au Canada, en Chine et au Maroc.

Concombre de mer éviscéré et coupé en quartiers
En Asie, certaines espèces d'holothuries sont consommées. D'un point de vue nutritionnel, leurs téguments sont riches en protéines et en minéraux, et contiennent peu de graisses et de sucres. Certains soigneurs attribuent aux extraits de concombres de mer des propriétés aphrodisiaques ou antiseptiques... mais elles n'ont jamais été prouvées scientifiquement !

En France, on peut se servir des téguments d'holothuries pour la pêche. Très connu et utilisé par les palangriers, le concombre de mer a une réputation d'appât très résistant, économique et efficace sur les sparidés. Il nécessite cependant une petite préparation qui consiste en la découpe et l'ablation de la peau afin de pouvoir utiliser la membrane interne comme appât. Les pêcheurs au gros utilisent une large partie du tégument qu'ils enroulent autour d'un gros hameçon et des premiers centimètres du fil. Ensuite avec un fil nylon, ils la nouent pour bien solidariser l'ensemble qui se présente comme un gros ver blanc recourbé de 10 centimètres de long.

Découpage des parties servant à la pêche des sparidés
Pour ma part je n'ai pu désolidariser le tégument de la peau (question de technique ?). J'ai donc découpé les cinq méridiens qui parcourent longitudinalement le corps du concombre de mer et enfilé les lanières sur l'hameçon comme si c'étaient des esches. Je peux vous assurer que les sars et les daurades en raffolent !

Sars pêchés au concombre de mer

Photos : RHP Collection

Notes explicatives :
(1) benthique : relatif au benthos, c'est-à-dire vivant au fond de la mer.
(2) symétrie pentaradiaire : symétrie composée de 5 plans (les 5 bras de l'étoile de mer, par exemple).
(3) chordés ou cordés : ce sont des métazoaires coelomates déutérostomiens à symétrie bilatérale.
(4) vagile : un organisme est vagile, d'un point de vue biologique, lorsqu'il a la faculté de se mouvoir et se déplacer sur le substrat lié à son environnement.
(5) tégument : c'est un tissu différencié formant une enveloppe autour de divers organes.
(6) ossicules : aussi appelés sclérites, ce sont de petites plaques calcaires juxtaposées et non articulées.
(7) podia : ce sont des pieds ambulacraires munis de petites ventouses servant à la locomotion.

Le chant des cigales

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Les cigales ayant chanté tout l'été se sont tues l'automne venu. Elles ne seront point dépourvues cet hiver car leur espérance de vie n'est - en tant qu'imago - que d'environ 1 mois et demi... ce que ce brave La Fontaine, en tant qu'érudit, aurait du savoir.

Appelée aussi cigale plébéienne, la cigale commune méditerranéenne (Lyristes plebejus) est un insecte qui se nourrit de la sève des arbres ou arbustes qu'il prélève à l'aide de son rostre situé sous la tête.

Mue de cigale
Les premières cigales que j'ai entendues chanter cette année, c'était le 26 juin, lors d'une promenade autour du lac de l'anneau, à hauteur du Luberon Loisirs. Là, il y a quelques pins. Sur le tronc de l'un d'eux, à trois mètres de hauteur, se trouvaient deux cuticules vides de cigales, et un peu plus haut, on pouvait localiser deux cigales fraîchement sorties de leur exuvie (dépouille) et déjà en train de chanter.

Cigale se confondant avec l'écorce d'un pin sur lequel elle s'est posée
Il faut savoir que seuls les mâles chantent, pour attirer les femelles... mais hélas pour eux, aussi les prédateurs tels que guêpes, mantes religieuses, grandes sauterelles et certains oiseaux !

Guêpier ayant capturé une cigale
Le chant de la cigale est appelé stridulation en raison du bruit strident produit par les organes phonatoires, pouvant atteindre 150 décibels, insupportable pour l'oreille de certains oiseaux. D'autres parlent de cymbalisation car le son est produit par des cymbales situées derrière la naissance des ailes. Des étouffoirs, sortes de volets situés juste entre la naissance des pattes arrières et de l'abdomen, permettent en se fermant de laisser passer plus ou moins le son. Derrière chacun des deux étouffoirs se trouve une chapelle, sorte de caisse de résonance amplifiée par le ventre creux du mâle.

Il se peut que les jours de mauvais temps, les cigales ne chantent pas. Tout n’est que question de chaleur ! On pense qu'en dessous de 22°c, les cymbales perdent de leur souplesse et perturbent le chant.

Lyristes plebejus plaqué contre l'écorce d'un pin
Les cigales se sont tues le 22 août, date à laquelle les températures ont chuté. Un redoux a permis a quelques mâles d'appeler quelques jours encore les femelles. A la fin de l'été, toutes les cigales qu'on aura entendu chanter seront mortes. Auparavant, chaque femelle, après accouplement, aura pondu dans des tiges creuses 400 à 500 oeufs. A l'automne, les larves qui sortiront de ces oeufs s'enterreront dans le sol pour y vivre une dizaine d'années. Puis, après plusieurs années de cette vie souterraine, elles sortiront pour se fixer à un arbre ou une branche afin d'entamer leur ultime mue imaginale.

Cigale femelle ayant répondu au chant du mâle
Photos :
- cigales : Insectes de Coudoulière
- guêpier : Bernard GAY

Eros malgré eux

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Eros malgré eux

Alexandra Stéfanakis, Valérie Migot, Olivia Moélo, 
Virginie Bomans et Charles Chantemesse

Tel est le thème de cette exposition réalisée par le Pôle Arts Plastiques de la ville de Six-fours-les-plages, avec le soutien du Conseil Général du Var.

Cette exposition qui a réuni cinq artistes d'horizons divers, se tient à la Maison du Cygne tous les jours de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00 sauf les lundi et jours fériés, du 27 septembre au 19 octobre 2014.

Rencontre avec les artistes le samedi 11/10/2014 à 14h30.
Olivia Moélo
 
- Diplôme National des Arts Plastiques à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes (2000).
- Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes (2002).

Olivia Moélo - la banane épluchée

Après une période consacrée à la peinture, Olivia s'est tournée vers la sculpture, d'abord avec des objets en marbre pour leur aspect lisse et sensuel, ensuite avec des sculptures en bronze poli. Suite à sa formation dans un atelier de fonderie en aluminium, elle se tournera vers la sculpture en résine avec un concept original fait d'un mélange de Pop'Art et de ready-made façonnés par sa féminité et son désir de séduction. 

Olivia Moélo - les canards coquets

Ses sculptures récentes en résine occupent l'espace de la grande salle. Une banane épluchée, d'un rouge vermillon contrastant avec une pelure noire, côtoie une chaussure féminine à talon aiguille imitant un cuir rouge. Moins coquins mais plus charmants, des canards et des canes, peints ou vêtus de cuir, affublés d'accessoires vestimentaires, rivalisent de coquetterie.

Valérie Migot, dite Valmigot
 
Cette artiste peintre et plasticienne nous transporte, avec un clin d'œil complice et parfois amusé, dans un univers contemporain où le support n'est que prétexte pour mettre en valeur ses œuvres.
Dans un style original s'inscrivant dans la mouvance de la nouvelle figuration narrative, l'artiste manie avec habileté encres, huiles, acrylique et résine sur des toiles enduites de papier recyclé ou habillées de jean dans un savant mélange, bien ordonné.


Valmigot - figurations narratives
Valmigot - the Queen of Fountain

Charles Chantemesse

Comme Valmigot, cet artiste peintre toulonnais s'inscrit pleinement dans le mouvement de la figuration narrative. En s'inspirant du cinéma américain, du Pop'Art, des faits divers, de la pub et des photos des magazines people, l'artiste dresse des portraits de femmes fascinantes aux lèvres sensuelles car Chantemesse aime les femmes, c'est indéniable.

Charles Chantemesse - tableau en trois panneaux

Cela se perçoit dans sa peinture aux couleurs vives et dans les sous-tableaux composés de détails ou d'accessoires destinés à mieux mettre en valeur le sujet.

Charles Chantemesse - femme au soutien-gorge blanc

Dans l'un des sous tableaux érotiques, il a écrit en un style provoquant : "Toutes des saintes", et à côté, entre Eve dans son plus simple appareil et une madone : "Je suis vierge, et alors ?". Tout un programme...

Charles Chantemesse - femme au soutien-gorge noir

Alexandra STEFANAKIS

prix "Polaroïd de la Technique" en 1983

Cette artiste peintre d'origine gréco-latine, née à Marseille, nous présente ici deux thématiques : le cœur des fleurs (le végétal) et l'érotisme au travers du topless (l'humain). La photographe de mode et de publicité nous livre son expérience picturale abstraite qui se mêle avec bonheur à la photographie narrative en quête de spirituel. Ses tableaux de femmes élancées aux seins nus, aux couleurs saturées, font abstraction des visages pour mieux dévoiler un art abstrait mettant en valeur la sexualité des mannequins.

Alexandra Stéfanakis - les topless

Virginie BOMANS

Titulaire d’un DEA « sciences de l’art ».

Virginie Bomans - 4 de ses toiles

Ces œuvres font partie des toiles les plus érotiques de cette exposition de groupe. Des corps d'hommes et de femmes nus, sensuels, intemporels, allongés, superposés, renversés, renversants, c'est ce que peut ressentir l'observateur attentif qui, au delà des scènes érotiques, verra les lignes graphiques, véritables enchevêtrements d'échafaudages, de ponts ou d'escaliers envahir l'espace pour relier les corps humains entre eux.

Virginie Bomans - couple

Ces structures linéaires dénigrent la profondeur de champ et l'illusionnisme de la mise en scène. L'artiste a choisi des êtres en surimpressions fusionnelles pour mettre à nu des tensions érotiques et morbides par la confrontation d'éléments inconciliables entre eux.

Virginie Bomans - corps enlacés

Cette réunion de corps et de rencontres improbables en des lieux intemporels est soulignée par l'emploi de l'anamorphose, déformation de l'image produite par des motifs apparaissant selon l'angle de la lumière et la linéarité des architectures.

Virginie Bomans - femmes nues

Voilà une belle exposition riche et variée dont la préoccupation majeure n'est pas l'érotisme dans la création, mais la création dans sa pluralité d'approches. Une expo à ne manquer sous aucun prétexte !

Photos : RHP Collection


L'argile de la Coudoulière

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En Provence antique, sous l'influence romaine, les maisons plébéiennes avaient généralement une ossature en bois pour structurer les murs, lesquels étaient faits de pierres et de briques liées avec un mortier composé de sable, d'eau et de chaux. Pour garder la chaleur, ces maisons appelées domus, comportaient peu de fenêtres et étaient chauffées en hiver par des braseros.

Les domusétaient recouverts d'une toiture à faible pente composée de deux types de tuiles en terre cuite : la tegula, servant à évacuer l'eau de pluie, qui est une tuile plate avec des rebords élevés, et l'imbrex, de forme convexe, qui chevauchait simultanément deux tegulae. En provençal, la tuile se dit teulo. ; la tuile de courant, gorgo et celle de couvert, cabucello.

Anciennes tuiles romaines
Ce n'est qu'au Moyen-Age que la tuile romaine est remplacée par la tuile ronde appelée aussi tuile canal. L'avantage de cette tuile, c'est qu'elle a une extrémité plus évasée que celle opposée. De ce fait c'est le même type de tuile qui sert de tuile de courant ou de tuile de couverture, selon qu'elle est posée à l'envers ou à l'endroit.

Anciennes tuiles rondes
Les tuiles, comme les briques, étaient obtenues à partir d'argile pétrie, moulée et cuite au four. Cette argile, extraite avant l'hiver, était travaillée dès l'apparition des beaux jours. Versée dans une fosse, humidifiée, foulée et pétrie aux pied, elle est travaillée à la pelle afin de conserver une bonne homogénéité.

Le séchage des tuiles (Encyclopédie Diderot et d'Alembert)
A ce stade, elle peut être moulée en tuiles ou en briques. Les éléments finis seront mis à sécher en plein air, puis empilés dans un four où ils subiront une cuisson continue et à petit feu. Afin d'obtenir des produits de qualité d'une belle couleur rouge, briques et tuiles poursuivront leur cuisson à température élevée. Puis le four sera éteint et le refroidissement des objets se fera de façon progressive pour ne pas qu'ils se fendillent.

Le moulage des tuiles (Encyclopédie Diderot et d'Alembert)
Le sous-sol de la Coudoulière, quartier de Six-fours à activité viticole et maraîchère, renfermait un important gisement d'argile de grande qualité, qui par endroits, affleurait à la surface du sol. Ce quartier était propice à l'activité de la terre cuite pour trois raisons : la richesse de son gisement d'argile, l'existence d'une nappe phréatique abondante et peu profonde, et enfin l'abondance de bois dans les forêts alentour, source de combustible pour les fours.

La présence de tuiliers à la Coudoulière est attestée depuis le début du XVIIIème siècle, mais je pense qu'ils étaient déjà présents dès le milieu du XVIIème.

Tomettes de terre cuite estampillées du sceau des fabricants
Dans les registres paroissiaux de Six-fours, on peut apprendre que Louis GUIET, décédé à Six-fours le 25 septembre 1693 à l'âge de 68 ans, avait épousé en 1660 Clère GUIGOUNESSE. Potier et thullier de métier, il était le fils de Jean Estienne GUEIT (1600-1662), également thullier, dont il aurait hérité des propriétés.

Louis GUIET, petit-fils de Louis, né le 21 janvier 1720, était cultivateur. Il se maria avec Marie-Anne REY et eut 3 enfants dont François Paul né le 2 avril 1760. Ce dernier, fabricant de tuiles à la Coudoulière, fut marié deux fois et eut 10 enfants.

Ce qui est intéressant, c'est que sur les registres d'état-civil sont mentionnés leurs métiers : fabriquant de tuiles, de briques et de malons (tomettes). Mêmes mentions pour Honoré MIELLE, marié le 8 avril 1788 avec Rose REVEST, décédé avant 1793. Le couple habitait le quartier de Négadoux et avait 3 filles, ce qui explique la disparition du patronyme dans la marque de fabrique.

Une autre famille de fabricants de tuiles bien connue des six-fournais : les enfants de Michel COUPINY, qui possédait à la Seyne une fabrique de tuiles à côté du moulin à huile appartenant à M. GROS. A commencer par Pierre COUPINY, né à la Seyne le 28 avril 1759, qui vint s'établir à Six-fours, ainsi que son frère cadet André Jean, né le 5 mars 1762 à la Seyne, marié, 9 enfants, aussi tuilier à la Coudoulière.

Acte de mariage de André Coupiny avec Marie Thérèse Audibert  (3 juin 1788)
On pourrait s'étonner que les tuiliers n'habitaient pas à proximité de leur fabrique : Négadoux pour la famille MEILLE, Curet Bas pour les Coupiny... Il y a une raison à cela : jusqu'en 1830, date de la prise d'Alger qui a mis fin à une piraterie vieille de trois siècles, la côte méditerranéenne n'était pas de toute sûreté. Les Barbaresques y sévissaient. Ils attaquaient les bateaux de commerce dont ils capturaient l'équipage, et aussi hommes et femmes lors des razzias sur terre. Les prisonniers étaient vendus dans les marchés aux esclaves d'Alger, de Tunis et de Tripoli, zone géographique appelée en ces temps-là : Barbarie.

Maltraitance des prisonniers chrétiens capturés par les Barbaresques (Alger, XVIIIe siècle)
Le cadastre de 1829, dit cadastre napoléonien, concernant la Coudourière, coincée entre la Repentance et le Caladou, montre la division parcellaire du quartier. Des maisons, colorées en rose sur le cadastre, ont été édifiées près du bord de mer, de part et d'autre du vallat (fossé où s'écoulait un ru), là où se trouvaient des fabriques artisanales de tuiles et de briques. Les terres à vocation agricole et les bois sont situées au delà.

La Coudourière dans le cadastre napoléonien de 1829
Le recensement de population de 1896 fait état à la Coudoulière de 13 maisons occupées par 53 habitants dont 7 manœuvres italiens travaillant dans les tuileries. Parmi ces habitants, il y avait Magloire Decugis, 80 ans, propriétaire, qui logeait son neveu François Deloneau, 54 ans, tuilier ainsi que 5 manœuvres italiens ; Toussaint Coupiny, 34 ans, tuilier, qui logeait 2 manœuvres italiens ; Baptistin Decugis, 36 ans, Joseph Ros, 33 ans et Clairin Etienne, 32 ans, tous trois tuiliers.

Première page du recensement de 1896 concernant le quartier de la Coudourière
Pour réduire le poids des tuiles sur les charpentes en bois, se développa à Marseille la fabrication d'une tuile plate à triple emboîtement. Les revêtements des toitures en tuiles plates de Marseille se généralisèrent dans tout le sud de la France, et la production fut aussi vendue sur les marchés étrangers.

Afin d'être productives, les petites usines artisanales firent place à des usines modernes, mécanisées et employant une main d'œuvre importante et spécialisée, dirigées par de grandes sociétés. L'industrialisation du processus de fabrication automatisée d'objets en terre cuite était en marche.

Tuile plate de Marseille (usine l'Abeille à  Saint-André)
Etienne Boyer (1857-1926) était un industriel marseillais. Déjà à la tête de la Société des ciments et chaux Romain Boyer dont l'usine se trouvait à Roquefort-la-Bédoule, il voulait investir dans l'industrie tuilière alors en plein essor.

Ses investigations le menèrent en 1898 à la Coudoulière, là où l'argile affleurant le sol était exploité par trois petites fabriques artisanales. Des sondages du sous-sol révélèrent sur 40 hectares et sur une profondeur de 10 mètres la présence d'une argile d'excellente qualité. Ce gisement se trouvant à proximité de l'anse de la Coudoulière, on pouvait y construire un port pour le transport maritime des produits en terre cuite. Le 28 mai 1900 l'industriel fonde la Société anonyme des Tuileries Romain Boyer au capital de 3 millions de francs.

L'affiche de la Société des Tuileries Romain Boyer
Sitôt formée, la Société achète terrains et immeubles sur une superficie de 45 hectares. L'année suivante est édifiée à proximité de la mer une tuilerie-briqueterie moderne d'une superficie d'environ 40 ares, sur 3 niveaux.

En étage se trouvent les salles de trituration et de malaxage de l'argile, au dessus de l'atelier de fabrication des produits où trônent les presses à tuiles et les machines de mise en forme des briques. Au dessus du four mobile à feu continu Hoffman, sur deux niveaux, se trouvent les séchoirs naturels qui bénéficient de la chaleur du four et de la ventilation grâce aux nombreuses fenêtres orientables.

A la surface occupée par les installations industrielles, il faut ajouter les bâtiments à usage d'habitation pour l'hébergement des ouvriers et leur famille, ainsi que la construction du port dans l'anse de la Coudourière.

Le port de la Coudourière en construction (1901)
Ce port, construit au cours des années 1901-1903, était destiné à accueillir des navires de moyen tonnage (3,50 mètres de tirant d'eau) pour le transport des tuiles et des briques. Un terre plein gagné sur la mer, large de 40 mètres, fut aménagé pour le chargement des bateaux.

L'usine de la Coudourière vue côté sud (1901)
Dès sa mise en service en 1902, l'usine connaît des difficultés dans la fabrication des tuiles plates marseillaises qui sont plus lourdes et moins résistantes que celles produites à Marseille. En 1904, après l'ajout aux terres de la Coudoulière d'une argile marnière extraite à la Cadière, cet obstacle est surmonté, permettant d'accroître la production en qualité et en quantité.

Pour répondre à la demande, l'usine se dote de nouvelles presses plus puissantes, de broyeurs, d'un malaxeur, d'un second four Hoffman, d'un transporteur d'argile et de nouveaux séchoirs.

L'usine des Tuileries Romain Boyer vue de la mer
En 1906 le matériel industriel de l'usine d'Orange est transporté dans l'ancienne briqueterie pour y fabriquer tommettes et carreaux. Le recensement du quartier de la Coudoulière de cette même année fait état de 23 maisons habitées par 37 familles, soit 153 personnes. En 1912 l'effectif de l'usine s'élève à 220 ouviers dont 210 sont Italiens. Cet afflux d'immigrés, surtout des Piémontais, s'explique par la désaffection des français pour ce métier de manœuvre physiquement éprouvant.

En 1914 ce sont 80 personnes qui habitent dans les deux bâtiments de la cité ouvrière dépendante de l'usine, construits autour d'un puits et d'un lavoir.

La cité ouvrière en 1915
Les tuiles fabriquées à la Coudoulière sont transportées à l'aide d'un chaland jusqu'à Marseille, puis transbordées sur des navires au long cours partant vers l'Afrique du Nord et les pays d'outre-mer.

La marque déposée du Cygne s'exportera aussi vers la Turquie, la Russie, les Indes et l'Amérique du Sud. Quant à la production de briques, elle est absorbée en grande partie dans la construction immobilière de l'agglomération toulonnaise.

Jusqu'en 1914, la situation est prospère et les débouchés nombreux.

Le Cygne, symbole de la marque des Tuileries Romain Boyer
C'est alors qu'éclate la Grande Guerre. La mobilisation générale d'août 1914 privera l'usine de sa main d'œuvre, avec pour conséquence l'arrêt complet de l'usine.

De 1916 à 1918, l'usine, malgré un faible effectif, la pénurie de combustibles et le manque de transport, aura une activité partielle. Ce n'est qu'à la fin des hostilités que l'usine produira d'importantes quantités de tuiles, participant à la reconstruction des bâtiments détruits pendant la guerre dans les départements du Nord et de l'Est de la France.

Entre 1922 et 1929 d'autres marchés vers l'Angleterre et l'Amérique du Nord viennent s'ajouter à ceux existant. Afin de développer les capacités de production, l'usine se modernise avec l'achat de séchoirs artificiels pour activer la production hivernale, de pelles mécaniques pour creuser plus profondément le sous-sol et de tracteurs pour le transport des marchandises.

Le port de la Coudoulière est approfondi pour permettre aux navires de faible tonnage de venir directement charger les tuiles.

Déchargement de charbon par les ouvriers de l'usine
Le crash boursier de 1929 mettra fin à cette période prospère. La concurrence italienne et marseillaise sur ce secteur entraîna une baisse des prix sur les marchés, avec en corollaire une diminution des marges bénéficiaires. Dans ce contexte de crise, l'usine réussit à maintenir son activité grâce aux débouchés sur la région toulonnaise et l'Afrique du Nord.

Avec la mobilisation en septembre 1939 d'une grande partie du personnel, l'usine travaillera de nouveau au ralenti. L'année 1944 est catastrophique car les Allemands font évacuer le personnel et le matériel de l'usine. L'usine et les logements des ouvriers seront pillés et dévalisés, et les jetées du port sabotées.

Dès la fin de la guerre, la Préfecture demande la reprise de la fabrication tuilière. Ce n'est qu'en 1948, après la remise en service du port de la Coudoulière et la modernisation de l'usine, que la production atteint un niveau supérieur à celui de l'avant-guerre.

Les nouvelles presses servant à la fabrication des tuiles romanes
En 1950 la Société Romain Boyer acquiert la licence de fabrication de la tuile romane qui est une tuile mécanique galbée ayant une simplicité de pose grâce son double emboîtement et son double recouvrement. L'engouement pour cette tuile s'intégrant dans une architecture respectueuse de la tradition provençale est tel que la production n'arrive pas à satisfaire la demande.

Toit revêtu de tuiles romanes
Mais c'était sans compter sur l'épuisement du gisement de la Coudoulière, compensé certes par l'apport d'argile en provenance des carrières de la Londe et de la Cadière, ainsi que d'un filon découvert à Janas.

En 1967 le déclin de la production, les difficultés d'approvisionnement, la concurrence et la perte de marchés suffirent à conduire à la fermeture de l'usine devenue déficitaire. L'année suivante, en 1968, l'usine de la Société Romain Boyer à la Coudoulière est entièrement démolie.

Démolition de l'usine de la Coudoulière en 1968
Seul vestige du passé de cette prestigieuse usine, l'ancienne maison du directeur, appelée Maison du Cygne en raison d'un ornement en terre cuite représentant un cygne majestueux en surplomb de la porte palière. Cette Maison abrite actuellement des expositions temporaires d'artistes peintres et plasticiens sous l'égide du Pôle Arts Plastiques de Six-fours-les-plages. Une salle au premier étage est réservée à l'histoire de l'artisanat et de l'industrie de la terre cuite à la Coudoulière.

Tuile et coiffe de cheminée de l'usine de Six-fours exposées à la Maison du Cygne
Les excavations du sous-sol se sont remplies d'eau et forment de nos jours deux lacs artificiels compris dans le périmètre du domaine de la Coudoulière, lequel compte plus de 2000 appartements répartis en 19 copropriétés. On estime qu'en période estivale la Coudoulière reçoit une population de près de 6000 habitants. On est loin des 53 personnes qui y habitaient, il y a 118 ans...

Sources :

- "L'argile de la Coudoulière" publié par la mairie de Six-fours-les-plages ;
- les archives départementales du Var ;
- les relevés du Groupement Amical des Généalogistes du Var.

Voir aussi sur ce blog :

- les images colorisées des Tuileries Romain Boyer à la Coudoulière
- la Maison du Cygne

Traces et mémoires de la Grande Guerre à Six-fours

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Affiche de l'exposition
Organisée dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918, cette exposition qui se tient à la Batterie du Cap Nègre, du 24 octobre au 12 novembre 2014, rappelle le souvenir de ces hommes morts au combat ou des suites de leurs blessures. Aux traces laissées par cette guerre à Six-fours, comme partout ailleurs, au travers des monuments aux morts, des plaques commémoratives, des dénominations de rues et autres, s'ajoutent les mémoires familiales composées de photographies, livrets militaires, correspondances et objets personnels leur ayant appartenu. Cette exposition a le mérite de rendre hommage à ces combattants de la Grande Guerre et de transmettre leur mémoire aux générations suivantes. A la fin de ce conflit mondial, Six-Fours, qui comptait 6.000 habitants, a eu 66 familles endeuillées par la perte d'un des leurs. M. Denis Perrier, adjoint délégué aux Anciens Combattants et au Jumelage, a voulu rendre hommage à ces 66 morts inscrits sur le monument qui leur a été dédié.
A peine entré dans l'enceinte du musée, on ne peut manquer sur la droite la reconstitution sommaire d'une tranchée protégée par des sacs de sable et des fils de fer barbelés. Au devant un canon de 37 mm modèle 1885 monté sur tourelle ; à gauche un canon de compagnie de débarquement de 47 mm Hotchkiss année 1885 ; derrière deux soldats de régiments différents dont l'un monte la garde. A côté d'eux, des objets usuels : casque Adrian, pelle, gourde, fusils Lebel, baïonnettes, lanternes et masques à gaz...

Reconstitution d'un camp retranché
Dans la salle du fond, sur une grande estrade ont été exposés un fusil Enfield et une carabine Mauser. De chaque côté, des douilles d'obus martelés et gravés pendant les rares accalmies pour servir de vases ; en second plan des portraits de soldats casqués et en képis.

Fusil Enfield et carabine Mauser ; derrière, portraits de soldats
Au début du conflit, le fantassin français était vêtu d'une capote bleue modèle 1877, d'un képi rouge modèle 1884 et d'un pantalon rouge garance modèle 1887. Ces uniformes trop voyants, faisant des cibles idéales pour la mitraille allemande, furent remplacés en août 1915 par l'uniforme Poiret bleu horizon. Des mannequins vêtus des uniformes de fantassins de 1914 et de 1915 témoignent de ce passé, à côté de ceux de la veuve de guerre, de l'écolier des bataillons scolaires et de l'infirmière de la Croix Rouge.

Mannequins habillés : la veuve, le fantassin de 1914, l'écolier, le poilu de 1915 et l'infirmière
De grand panneaux didactiques expliquent la vie des combattants au front et celle aussi de la population face à ce conflit. Parmi ceux-ci un panneau décrivant tous les six-fournais morts pour avoir défendu leur patrie.

Six-fournais morts pour la France (guerre 1914-1918)
Dans la liste qui suit, par ordre alphabétique, je n'ai retenu que les combattants natifs de Six-fours.
  • ARNAUD Jules Elie Laurent, sergent au 27ème bataillon de Chasseurs, mort par obus le 05/06/1917 à Craonne (02)
  • AUBERT Alfred Antoine, soldat au 312ème Régiment d'Infanterie, tué à l'ennemi le 07/09/1914 à Seraucourt (55)
  • AUDIBERT Victor Joseph Noël, soldat au 30ème Régiment d'Infanterie, tué à l'ennemi le 22/03/1917 à Artemps (02)
  • BARTHELEMY Lazare Marius Jean, soldat au 163ème Régiment d'Infanterie, tué à l'ennemi le 23/07/1915 à Flirey (54)
  • BOURGUIGNON Marius Albin, soldat au 163ème Régiment d'Infanterie, décédé le 19/05/1915 à l'hôpital de Commercy (55) des suites de ses blessures
  • BOURRELY Henri Eugène, soldat au 1er Bataillon des Tiralleurs des Somalis, tué à l'ennemi le 18/07/1918 au N-E de la Ferme de la Grange (02)
  • CAUTELLIER Alphonse Joseph Marie Paul, capitaine au 8ème Régiment d'Infanterie Coloniale, mort le 22/09/1914 au champ de bataille de Massiges (51)
  • CAYOL Laurent Joseph, apprenti marin au 1er Régiment des Fusiliers Marins, mort le 31/03/1915 à Nieuport (Belgique)
  • CHARDOUSSE Moise Louis, caporal au 1er Régiment d'Infanterie, décédé de ses blessures le 02/08/1918 à Glaignes (60)
  • CHRESTIAN Élie François Joseph, soldat au 2ème Régiment du Génie, disparu le 23/08/1916 à Verdun (55)
  • COULOMB Marius Antoine, soldat au 112ème Régiment d'Infanterie, mort en captivité le 29/09/1914 à Worms Allemagne (ex Prusse)
  • DODERO Antoine Marius Clairin, second Maître Torpilleur électricien à bord du cuirassé Edgar Quinet, décédé le 28/12/1918 d'une pneumonie grippale double à l'hôpital de Corfou (Grèce)
  • ESTIENNE Victorin Barthélémy, soldat au 312ème Régiment d'Infanterie, décédé le 22/10/1914 des suites de fièvres à Gondrecourt (57)
  • FABRE Laurent Victorin, soldat au 275ème Régiment d'Infanterie,17ème Cie, tué à l'ennemi le 14/10/1915 entre Souain et Suippes (55)
  • FERAUD Joachin, soldat au 414ème Régiment d'Infanterie, décédé de blessures de guerre le 27/01/1916 à l'hôpital de l'Arsenal de Brest (29)
  • GHERSI Augustin André, apprenti marin sur le Courbet, décédé de septicémie aigüe à l'hôpital de Corfou (Grèce)
  • JAUFRED Félix Eugène Félicien, soldat au 112ème Régiment d'Infanterie, décédé de ses blessures le 01/09/1914 à Lamath (54)
  • MAILLET Marius François, soldat au 24ème Régiment d'Infanterie Coloniale, décédé à Six-fours le 08/06/1928 des suites de blessures infligées le 08/02/1916 à Cappy (80)
  • MARLET Baptistin Antonin Georges Philémon, cavalier au 13ème Régiment de Chasseurs, tué à l'ennemi le 17/11/1916 à Velusina-Kanina (Serbie)
  • MATHARON Séraphin Victor, soldat au 27ème Bataillon de Chasseurs, tué à l'ennemi le 20/08/1914 à Dieuze (57)
  • MONIER Louis Joseph, soldat au 67ème Bataillon de Chasseurs Alpins, décédé le 19/02/1919 à Saint-Mandrier des suites de grippe et pneumonie
  • ODDE Auguste Jules Léon, soldat au 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins, mort au champ d'honneur le 19/09/1914 à Béthelainville (55). Fut fusillé, puis réhabilité (Croix de Guerre et Médaille Militaire)
  • ONETO Jérôme Auguste, matelot sur le Gascogne II, décédé le 15/06/1916 à bord du Gascogne II, en rade de Salonique, des suites de grippe
  • ORTOLAN Antonin, mécanicien à bord du paquebot l'Oxus (Mer Noire), décédé le 04/12/1914 à l'hôpital dee Nicolaïeff (Russie)
  • PARRIN Marius Joseph, apprenti marin à bord du Danton, disparu le 19/03/1917 en mer
  • PICHAUD Claude Baptistin, soldat au 71ème Bataillon, 2ème Cie Territoriale de Chasseurs Alpins, tué à l'ennemi le 22/07/1916 sur le secteur de Roche Dure (Alsace)
  • ROUQUIER Clément Adrien, soldat au 6ème Régiment d'Infanterie Coloniale, disparu au combat le 04/06/1915 aux Dardanelles, à Sed-ul-Bahr (Turquie)
  • SIGNORET Adolphe Marie Hypolite, soldat au 8ème Régiment d'Infanterie Territoriale, 12ème Cie, décédé des suites de paludisme le 14/07/1916 à Oued Ameld (Maroc)
Vous trouverez la liste complète de ces combattants morts pour la France sur le site Mémorial GenWeb.

L'histoire de certains six-fournais et de leur régiment a été relatée ici de façon détaillée. Je vous en livre quelques extraits :

Le destin tragique du chasseur alpin Auguste Odde
Auguste Odde, né à Six-fours le 29 décembre 1892, décédé à Béthelainville (Meuse), était forgeron aux Chantiers de la Seyne. Il fut incorporé au 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins le 9 octobre 1913. Le 10 août 1914 il prend part à l'offensive en Lorraine et à la bataille de la Marne au sein du 15ème corps regroupant les soldats du sud-est de la France. Il sera blessé le 8 septembre 1914 alors que règne la plus grande confusion. Le docteur Cathoire, qui l'examine, conclut à une mutilation volontaire. Le 18 septembre, le conseil de guerre le condamne à mort pour abandon de poste devant l'ennemi, et le lendemain il est fusillé à la sortie de Béthelainville, dans la Meuse.

Le mois suivant, les conclusions du docteur Cathoire sont remises en cause après l'extraction par un médecin d'un éclat de shrapnel allemand logé dans le bras d'un compagnon du chasseur alpin Odde, lui aussi condamné à mort et en attente de commutation de peine. Ce n'est que le 12 septembre 1918 que la Cour de Cassation annulera le jugement concernant Auguste Odde. Quatre ans plus tard ses obsèques rassembleront à Six-fours une foule considérable, scellant ainsi sa réhabilitation. En 1923 la municipalité donnera le nom d'Auguste Odde à une rue perpendiculaire à la rue de la République, en centre-ville.

Le capitaine Alphonse Cautellier
Alphonse Cautellier, né le 25 avril 1876 à Six-fours, était militaire de carrière, marié, trois enfants. Promu en 1900 sous-lieutenant au 5ème Régiment d'Infanterie Coloniale, il gravit les échelons : lieutenant en 1901, puis capitaine en 1902. Affecté au 8ème RIC, il prend part à l'offensive en direction de la Belgique, mais doit se replier au sud de la vallée de la Marne, face à la violente contre-offensive allemande.

Le 6 septembre 1914, la 9ème Cie commandée par le capitaine Cautellier prend part à la bataille de la Marne. Après avoir dépassé Valmy, la compagnie est stoppée à Massiges où les allemands se sont repliés dans des tranchées, infligeant de lourdes pertes aux soldats français. Au terme de six semaines de combats meurtriers, le capitaine Cautellier sera tué le 22 septembre 1914 à Massiges, dans la Marne, à la cote 191, à l'âge de 39 ans.

André Louis Audibert
André Louis Audibert, né le 1er mars 1887 à Six-fours, charron de profession, fut affecté au 4ème Régiment d'Infanterie Coloniale. Le 3 septembre 1914, avec 1200 réservistes, il rejoint son unité en pleine retraite au sud-est de Vitry-le-François, dans la Marne. Du 30 août 1914 au 23 avril 1915, André Audibert tiendra un journal. Le 22 septembre, il écrivit : "Je viens d'apprendre la triste nouvelle que Alphonse Cautellier a été tué ce matin à la tête de sa compagnie..."

S'ensuit une guerre de tranchées où les deux camps maintiennent leurs positions. "Le 21 avril 1915, on monte en première ligne",écrivait-il. Le 23, près du fortin de Beauséjour, trois mines explosent, ensevelissant l'infortuné soldat sous des tas de terre, de sacs de sable et de corps sans vie. Soigné pendant deux ans dans les hôpitaux de Troyes et de Tours, il sera réformé et mourut des suites de ses blessures en 1938 à Six-fours, sans avoir pu reprendre une activité professionnelle normale.

Laurent Joseph CAYOL
Laurent Joseph Cayol, né le 3 août 1894 à Six-fours, était forgeron aux Forges et Chantiers de la Méditerranée et fut incorporé le 4 septembre 1914 au 1er Régiment de Fusiliers Marins. Ce régiment s'illustra en défendant Dixmude en Belgique et en stoppant le 15 novembre 1914 l'offensive allemande au prix de 3.000 fusiliers tués ou mis hors de combat.

Fin janvier 1915, la brigade s'installe près de Nieuport et reste soumise à des bombardements intensifs de la part de l'artillerie lourde ennemie. C'est au cours d'un de ces bombardements que Laurent Cayol, apprenti marin, trouva la mort le 31 mars 1915 en territoire belge, à l'âge de 21 ans.

Félix Eugène Jaufred
Félix Eugène Jaufred, né 16 mars 1893 à Six-fours, était agriculteur et effectuait son service militaire quand la guerre éclata. Affecté au 112ème Régiment d'Infanterie, il débarque le 9 août 1914 au sud de Nancy et le 14 prend part à la bataille de Moncourt. Ce sera son baptême du feu.

Sous la pression allemande, le régiment bat en retraite jusqu'au 23 août. Après s'être réorganisé, il reprend à l'ennemi les villages de Lamath et Xermaménil. Le 31 août 1914, Félix Jaufred fut blessé dans les bois près de Lamath (Meurthe-et-Moselle). Le lendemain il décédait de ses blessures à l'âge de 21 ans.

Marius François Maillet
Marius François Maillet, né le 14 février 1889 à Six-fours, chaudronnier sur fer, fut affecté au 24ème Régiment d'Infanterie Coloniale. Son régiment pénètre en Belgique le 22 août 1914, entre Sedan et le Luxembourg. Le lendemain de son arrivée, de violents tirs d'artillerie allemande le contraignent à se replier sur le canal de la Marne à la Saône, après avoir subi d'importantes pertes en hommes et en matériel. Le 14 septembre, après d'incessants combats, le 24ème RIC s'empare de Virginy et de Massiges, dans la Marne. C'est à Massiges que le régiment restera positionné, jusqu'au 26 janvier 1916, date à laquelle il rejoindra le front de la Somme.

Le 8 février 1916, Marius Maillet, blessé au niveau de la cuisse droite à Cappy, dans la Somme, gardera sa position près de sa mitrailleuse. Pour cet acte courageux, il obtint la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Par la suite il subira une attaque aux gaz et sera réformé comme beaucoup d'autres soldats gazés. Retiré chez lui, à Six-fours, il mourut le 8 juin 1928, à l'âge de 39 ans, des suites de ses blessures dues aux gaz.

Pierre Fournié
Pierre Fournié, né le 9 avril 1878 à Senconac dans l'Ariège, ajusteur, réside à Six-fours lorsqu'il est mobilisé le 2 août 1914 pour rejoindre le 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins, puis le 64ème BCA où il est affecté.  Le 26 août 1914, le bataillon arrive près d'Amiens et doit reculer jusqu'à Senlis, pressé par l'offensive allemande. Début septembre, il participe à la bataille de la Marne, et le 19 septembre reprend, près de Soissons, trois lignes de tranchées à l'ennemi, faisant 200 prisonniers.

Le 12 janvier 1915 les allemands déclenchent une offensive de grande envergure au cours de laquelle le 64ème BCA subit de lourdes pertes. Pierre Fournié fait partie des victimes. Il est porté disparu à Crouy, dans l'Aisne, à la cote 132. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Cadres de la Grande Guerre avec diverses médailles
Beaucoup de ces combattants ont été médaillés pour leurs actes de bravoure face à l'ennemi. Parmi les différentes décorations exposées nous découvrons la médaille militaire, la médaille commémorative, la croix de guerre, celle du combattant, la grande croix du dévouement et la croix de l'ordre national de la légion d'honneur.

Casques allemand (à gauche) et français (à droite)
Sont exposés dans des vitrines un casque en pointe de soldat allemand et plusieurs casques français. Un casque français Adrian percé en son sommet, vraisemblablement par une balle ou un éclat d'obus, laisse deviner une fin tragique pour son possesseur.

Histoire illustrée de la guerre de 1914 en plusieurs volumes
Ce qui retient l'attention du visiteur, c'est le nombre impressionnant d'ouvrages écrits sur ce conflit mondial. Ces livres, pour la plupart illustrés, seraient une invitation à la lecture s'ils n'étaient abrités dans des vitrines.

Soldats de plombs représentant les Régiments d'Infanterie Coloniale et de Chasseurs Alpins
Une autre vitrine est entièrement consacrée à l'exposition de soldats de plomb peints aux couleurs de leur unité ou de leur régiment, même si plusieurs figurines font référence au second conflit mondial.

Les bataillons scolaires
Dans les écoles primaires, à l'initiative de Jules Ferry, furent créés dès 1881 des bataillons scolaires destinés aux élèves les plus âgés. On y apprenait le maniement des fusils avec des répliques en bois imitant les Lebel. Les élèves recevaient également une éducation patriotique devant une carte de France amputée de l'Alsace et la Lorraine perdues en 1870. Un espace est dédié à cette période d'initiation aux exercices militaires, à côté d'une veuve de guerre vêtue de noir et tenant un bouquet de fleurs tricolore, et de sa fille en deuil.

Les Gueules Cassées
Dans ce conflit sanglant, on a souvent écrit que les poilus étaient de la chair à canon. Beaucoup sont morts lors des assauts, d'autres furent atrocement blessés au corps et au visage. On appela gueules cassées les combattants blessés à la face et à la tête par tir de balles, de grenades offensives et d'obus.

Une association fut créée en 1921 par trois anciens combattants pour venir en aide à leurs camarades atrocement défigurés. C'est ce qu'explique le grand panneau didactique montrant l'évolution et le rôle de l'UBFT de nos jours en passant par la création de la Fondation en 2001. A côté de ce panneau, une infirmière de la Croix Rouge rappelle l'importance du service de santé en temps de guerre.

L'accueil des réfugiés à Six-fours
De 1915 à 1919, soixante six personnes trouvèrent refuge à Six-fours. Pour la plupart, il s'agissait de mères de famille accompagnées de leurs enfants, originaires de Picardie, du Nord et de l'Est de la France, envoyées en captivité en Allemagne, puis libérées.

Femmes et enfants arrivèrent à Six-fours à bout de forces, dans un état de dénuement absolu. L'une d'elle, Juliette Maillot décéda à l'hôpital de la Seyne à l'âge de 23 ans, seulement dix jours après son arrivée à Six-fours. A la lecture du grand panneau, on y apprend que son mari sera tué l'année suivante au front, laissant deux jeunes orphelins.

Photos de Six-fours au début du XXème siècle
Un panneau pédagogique, fait de photos anciennes, montre ce qu'était Six-fours au début du XXème siècle. La commune comptait alors 3500 habitants dont le quart vivait à Reynier, son chef-lieu. On y voit le vieux Six-fours perché sur la colline où ne subsistent que quelques maisons épargnées par la construction du fort, ainsi que quelques quartiers qui ont changé de physionomie en un siècle.

L'histoire du Monument aux Morts de Six-fours
Un autre panneau montre comment le monument commémoratif a été conçu et financé. Il faut savoir qu' après-guerre, 36.000 monuments monuments aux morts ont été érigés dans presque toutes les communes de France. La généralisation de ces monuments s'explique par le traumatisme subi par la nation pour la perte de 1.450.000 des siens et le besoin de rendre hommage à ceux qui ont défendu leur pays contre l'agresseur.

En résumé je dirais que c'est une très belle exposition, à la fois didactique, pédagogique et hétéroclite, que je vous invite à découvrir, tant pour la richesse des objets exposés, que pour les témoignages de mémoire envers ces Six-fournais qui ont combattu dans ce conflit connu sous le nom de Grande Guerre pour que vive la France.

Travaux à la Maison du Cygne

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Après la création d'un jardin botanique, la municipalité avait souhaité renforcer l’attrait du site par l’aménagement d’une parcelle en jardin à papillons. L'expertise préliminaire avait permis de mettre en évidence la présence d'espèces de papillons diurnes appréciant la vie dans les parcs et les jardins comme les Piérides du chou (Pieris brassicae), le Vulcain (Vanessa atalanta), le Tircis (Pararge aegeria), l'Azuré bleu-céleste (Polyommatus bellargus), etc.

Un des panneaux du jardin à papillons
Suite à cette expertise a débuté l'aménagement de la parcelle. Les premiers travaux consistèrent à ouvrir le sol et le travailler en profondeur pour accueillir les futures plantations. Ensuite ont été plantés des plantes et massifs floraux adaptés aux besoins des espèces de lépidoptères recensées. Le 1er juin 2013 fut inauguré le Jardin des Papillons de Six-Fours-les-Plages en compagnie de tous les partenaires du projet.

Le jardin botanique de la Maison du Cygne
Enfin l’atout de la Maison du Cygne est, selon Dominique Baviera, directeur du Pôle Arts Plastiques, son jardin emprunté par de nombreux badauds qui, au détour de leur promenade, se rendent naturellement aux expositions. D'ailleurs quelques artistes ont laissé leurs empreintes dans ces lieux, tels Olivier Bernex avec son mur de céramique ou Buddy Di Rosa avec son poulailler.


Depuis la mi-novembre, la municipalité a débuté un vaste projet étalé sur 5 ans qui reliera deux sites remarquables : la Maison du Cygne et le Parc Méditerranée. Il s'agira là de mettre en symbiose le passé industriel de la commune (en référence aux anciennes tuileries Romain Boyer) et le patrimoine naturel et culturel de ces deux sites remarquables.

Le devant de la Maison du Cygne avant travaux
La première phase des travaux consistera en la création d'une allée et d'une cour d'honneur devant l'entrée de la Maison du Cygne. Cela se traduira par un changement du revêtement de surface, avec diverses plantations, un bassin dans la cour d'honneur et un nouveau portail.

Vue d'ensemble permettant de voir l'importance des travaux
Alors que je prenais des photos du chantier, j'ai surpris la conversation d'un vieux six-fournais qui expliquait à son petit-fils que si la terre était rouge, c'est qu'elle contenait de l'argile, et de poursuivre en disant qu'en ces lieux se tenait jadis une tuilerie. La municipalité a très bien compris l'existence de ce lien charnel unissant les habitants de Six-fours à leur patrimoine historique et culturel, en réalisant ces travaux pour que perdure l'héritage laissé par nos anciens.

Engin de terrassement creusant une tranchée
Le but de ces travaux étant de préserver et de mettre en valeur la richesse naturelle du site, aucun arbre remarquable, considéré comme patrimoine naturel, n'a été touché, précise Christophe Ghigonetto, directeur du service environnement. Ce chantier devrait se terminer vers le mois de mars.

Engin de nivellement des sols (rouleau-compresseur)
Afin de prétendre au label "Jardin remarquable", les jardins de la Maison du Cygne bénéficieront d'un nouvel aménagement paysager. Cela consistera en la création d'un espace potager pour les scolaires, un labyrinthe, un jardin pédagogique avec un hôtel à insectes, diverses plantations et un lieu d'exposition d’œuvres d'arts à ciel ouvert. Cette tranche de travaux est prévue pour 2015-2016.

Autre engin de terrassement creusant une tranchée
Le chemin piétonnier de la Coudourière, qui relie la Maison du Cygne au Port, deviendra alors un chemin didactique retraçant l'histoire de l'ancienne briqueterie de la Coudoulière.

La troisième phase de travaux, prévue en 2016-2017, consistera à réaménager le parking situé face au Parc Méditerranée, de l'autre côté de la corniche de la Coudoulière. Accueillant actuellement 85 véhicules, il sera aménagé pour en accueillir 120. Le terrain gardera néanmoins sa configuration en restanques et sera planté d'essences méditerranéennes telles que pins (pins maritimes, pins d'Alep et pins parasols) et chênes (chênes verts, chênes-lièges et chênes blancs).

L'entrée du parking face au Parc de la Méditerranée
Quant aux deux parkings actuels du Parc Méditerranée, situés à l'entrée et au dessus du parc, ils seront supprimés et aménagés en espaces couverts de plantations. Suivra alors un vaste chantier de réaménagement du Parc Méditerranée qui accueillera aussi des œuvres du Pôle Arts Plastiques au cœur de ses jardins thématiques. Cette dernière phase du projet, vu son ampleur, fera certainement l'objet, dans quelques années, d'un article sur ce Blog...

Sources :
- Texte : Six-fours Magazine d'octobre 2014
- Photos : RHP Collection

Figurines et Santons Musiciens du monde entier

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Du 22 novembre 2014 au 8 février 2015, la batterie du cap Nègre accueille une exposition d'envergure imaginée par les six-fournais Georges et Isabelle Dalmas sur le thème "Figurines et Santons Musiciens du monde entier".

Cette exposition dont l'entrée est gratuite est ouverte au public de 9h30 à 12h00 et de 14h00 à 17h30, tous les jours sauf les lundis et jours fériés.

A l'étage se trouve une bonne partie de la collection d'André Gabriel, collectionneur de figurines et de santons musiciens, spécialiste du galoubet-tambourin, cet instrument prisé des tambourinaires qui se compose d'un gros tambour à deux peaux pour donner le rythme et d'une flûte à trois trous pour jouer la mélodie.
Les visiteurs pourront admirer une large panoplie d'anciens instruments de musique provençaux, regroupés sur une estrade.

Les anciens instruments de musique de la collection d'André Gabriel
Partout ailleurs ce sont des centaines de santons et figurines moulées pour la plupart dans l'argile, mais faits aussi de grès, de plâtre, de bois et aussi de cire. On est surpris par la foison de tambourinaires, qui sont les santons musiciens les plus représentés par les santonniers.

Les tambourinaires (planche n° 1)
Les tambourinaires (planche n° 2)
Les tambourinaires (planche n° 3)
Les tambourinaires (planche n° 4)
Concert en famille (santons André Robbe)
Il y a aussi des joueurs de flûte, des accordéonistes et des vielleurs, et chez le peuple gitan, le guitariste et les femmes qui dansent au son des castagnettes et des tambourins à cymbalettes.

Les joueurs d'accordéons à soufflet et de vielles à roue, de part et d'autre du tambourinaire
Les bohémiens musiciens avec guitare et tambourins à cymbalettes
Ces figurines sont les œuvres de santonniers célèbres tels Gabriel, Rampal, Jouve, Guiomar, di Landro, Neveu, Robbe, Arterra, Pellegrini, Vezolle, Chanet, Delchamp, de Marans, Devouassoux, et de bien d'autres dont j'ai oublié les noms.

Les santons musiciens baroques de Liliane Guiomar
Tambourinaire de Georges Dalmas d'après une illustration de Jean-Marc Rossi
En sous-sol on pourra admirer une magnifique crèche de 4 m², représentant un village provençal où s'agite le petit peuple de santons, œuvre créée pour la circonstance par Georges Dalmas, santonnier célèbre et président de l'association "Arts et Traditions Provençales".

La grande crèche de Georges Dalmas
Les villageois passant devant le camp des bohémiens et se dirigeant vers le puits
Une partie du village avec l'étable de la nativité, l'oratoire et le moulin
Le maire et le garde-champêtre devant l'oratoire et le lavoir
Les villageois autour du puits
C'est une belle exposition de tradition provençale qui ne laissera pas le spectateur indifférent... une exposition à laquelle je vous convie, surtout en ces fêtes de fin d'année !

Roses de Noël

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Quand un jardinier parle de rose de Noël, il fait allusion à l'hellébore, magnifique fleur à floraison hivernale, capable même de s'épanouir sous un faible manteau neigeux. Les roses dont il est ici question sont des roses qui poussent dans vos jardins et qui arrivent à éclosion aux premiers jours de l'hiver, et plus précisément à Noël. Je m'étais dit qu'en cette saison, les températures affichées étant celles de journées printanières, j'allais trouver à la Coudoulière des rosiers en fleurs. Hélas les rosiers non remontants étaient défleuris. Certains avaient même subi une taille automnale.

Rose rouge - domaine de la Coudoulière
Heureusement qu'au hasard de mes promenades j'ai pu trouver quelques rosiers dont la taille est préconisée en fin d'hiver et qui arboraient encore quelques fleurs dont la plupart étaient fanées.

Rose aux pétales roses - parc de la Méditerranée
Ce sont des variétés de rosiers remontants, lesquels fleurissent plusieurs fois par an, et aussi des Polyantha, rosiers hybrides aux rameaux épineux et aux fruits décoratifs dont les fleurs remontantes forment de petits bouquets.

Bouquet de roses - parc de la Méditerranée
C'est ainsi que j'ai pu photographier, pour le plaisir des yeux, quelques fleurs épanouies sur les rares rosiers du parc de la Méditerranée et du domaine de la Coudoulière...

Rose miniature - domaine de la Coudoulière
... et dans ce domaine, bien caché parmi d'autres végétaux, j'ai découvert un rosier miniature, arborant une seule fleur à peine éclose, qui était encore en bouton il y a deux jours !

Meilleurs voeux pour 2015

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Chez nous, le Nouvel Anest fêté le premier jour de l'année, soit le 1er janvier en vertu de l'Édit de Roussillon du 9 août 1564, promulgué par le Roi Charles IX. Afin de simplifier le calendrier des fêtes religieuses, cette mesure fut généralisée en 1622 par le Pape à l’ensemble du monde catholique. 

Petite entorse à cette fête religieuse : de 1792 à 1806, le calendrier républicain abolit le 1er janvier et fit débuter l'année le 1er vendémiaire

En Occident, le Nouvel An se fête la veille, le soir du 31 décembre, par un banquet : c'est le réveillon de la Saint-Sylvestre. Ce repas comprend généralement du foie gras, du champagne, des pâtisseries et confiseries. Après celui-ci, les fêtes mêlent danses et lancers de cotillons, boules et rubans de papiers multicolores. À minuit, les convives s'embrassent en se souhaitant les meilleurs vœux possibles et en s'engageant dans d'éventuelles bonnes intentions. Puis, on offre les étrennes, cadeaux de nouvelle année. 

En ce troisième millénaire, on souhaite ses vœux par SMS ou par mail. Aussi je vous ai préparé quelques photos et dessins de circonstance, amusants, romantiques ou traditionnels pour les insérer à vos mails. 

Bonne et heureuse année avec un bonhomme et des boules de neige
Meilleurs vœux avec un bouquet de fleurs et une coupe de Champagne
Bonne année en attendant les 12 coups de minuit
Vous trouverez d'autres cartes de vœux classées par thèmes ou par photos sur

Quant à moi, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter, fidèles lecteurs de ce Blog, ainsi qu'à vos proches, une bonne et heureuse année emplie de bonheur et de prospérité, en espérant que tous vos souhaits se réaliseront et que la paix et la sérénité règneront dans tous les cœurs.

Poissons de Méditerranée

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Toutes les fiches descriptives des poissons méditerranéens à portée de clic, c'est ce que nous propose le site de Chasse sous-marine en Provence. Ici sont recensés tous les poissons que vous pourrez voir, muni d'un masque et d'un tuba, de la surface de l'eau jusqu'à 20 mètres de profondeur. Sur ce site, tous les poissons sont classés par ordre alphabétique, d'après leur nom vernaculaire ou leurs synonymes.

Toutes les fiches (crées en 2002) ont été revues et mises à jour avec de plus belles photos de poissons évoluant dans leur milieu naturel. Les internautes qui ont consulté le site ont été séduits par cette nouvelle présentation. Ils ont bien aimé aussi la note perso de l'auteur en bas de page de chaque fiche descriptive. Les lettres de l'alphabet ornées d'algues et de poissons, situées à gauche des liens, sont une invitation à consulter les fiches au format PDF qu'on peut télécharger ou imprimer.


La capture d'écran montre le début et la fin de la liste des poissons méditerranéens présents sur la page WEB faite de 177 noms vernaculaires et synonymes et débouchant sur 80 fiches enrichies de 105 photos. Il y a une fiche pour chaque poisson, avec photographie, synonymes, nom scientifique, description, taille maximale, mœurs, biologie, alimentation, le mode de pêche, l'intérêt culinaire, et même la note perso du webmestre.

Seules exceptions à la règle : les blennies (15), les gobies (11), les lépadogasters (4), les triptérygions (3), ainsi que les petits crénilabres (7) qui en raison de leur petite taille ont fait l'objet d'un regroupement sur une seule page.


Dernière page ajoutée, celle de la girelle-paon. Ce poisson a été observé par l'apnéiste à gauche du Gaou, en dessous de la Guardiole, alors qu'il y a 25 ans, certains ouvrages situaient sa répartition ailleurs que sur le littoral français !

J'ai bien aimé la page sur le barracuda ou brochet de mer, avec la photo d'un banc, identique à celui qui est passé devant le webmestre en position d'agachon, si on se réfère à ses notes.


Alors si vous voulez tout savoir sur les poissons de A à Z vivant en mer Méditerranée, ayez le bon clic et venez visiter le site de Chasse sous marine en Provence
 

Les ouvriers des tuileries

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Le but de cet article est de recenser les travailleurs de l'argile ayant habité le quartier de la Coudoulière. Si ce quartier est de nos jours densifié, il n'en était pas de même à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, ce que nous allons démontrer par l'étude de divers recensements de population.

Recensement de 1896

Il y avait 18 maisons à la Coudoulière dont 13 étaient habitées et 5 occupées par des tuiliers :
- 1) ROS Joseph, tuilier, 33 ans ; COPPOLA Antoinette, 23 ans, son épouse ; Marie-Rose, 5 ans, leur fille.
- 2) DECUGIS Magloire, propriétaire, 80 ans ; MARTINENCQ Sophie, son épouse, 73 ans. Ils logeaient DELONEAU François, 54 ans, leur neveu, tuilier, ainsi que 5 manœuvres italiens à la tuilerie : BONAVENTURE François, 28 ans ; GIORDANO Giordani, 29 ans ; LARIZO Giovanni, 23 ans ; ODDERO André, 29 ans et GIORDANO Baptistin, 25 ans.
- 3) MARTINENCQ Reine, propriétaire, 64 ans ; COUPINY Toussaint, 34 ans, tuilier, son fils ; COUPINY Héloïse, 39 ans, sa fille aînée ; COUPINY Virginie, 22 ans, sa fille cadette, ainsi que 2 manœuvres italiens à la tuilerie : ABBE Joachim, 22 ans et CORTOLA Louis, 23 ans.
- 4) MEIFFREN Philippine, propriétaire, 72 ans, veuve ; DECUGIS Baptistin, 36 ans, son fils, tuilier ; MICHEL Sophie, 27 ans, épouse de ce dernier; DECUGIS Adeline, 10 mois, leur fille.
- 5) ETIENNE Elie, 65 ans, retraité ; AUZET Pauline, 57 ans, sa femme ; ETIENNE Clairin, 32 ans, tuilier, leur fils ; ROSSY Thérèse, 30 ans, femme de ce dernier.

Recensement de 1901

Les 18 maisons étaient toutes habitées. C'est l'année où est édifiée l'usine des Tuileries Romain BOYER. C'est aussi l'année où on commença à recruter une main d'œuvre italienne, surtout piémontaise, habituée aux travaux rudes et physiquement éprouvants que désertent les français.

Il ne reste plus qu'un seul tuilier à la Coudoulière. MEIFFREN Philippine étant décédée, c'est son fils DECUGIS Baptistin, 41 ans, tuilier qui est chef de famille ; son épouse MICHEL Sophie a 32 ans, et leur fille DECUGIS Adeline, 6 ans.

Recensement de 1906

En 5 ans, le nombre de maisons à la Coudoulière a doublé car l'usine est en plein développement. 37 habitations réunissaient 153 personnes.
Voici les foyers dont le chef était tuilier :
-1)  BOTTY Aureste, 40 ans, natif de Marseille ; CHAVE Marie, 35 ans, son épouse ; BOTTY Thérèse, 2 ans, leur fille.
- 2) CAMUSSO Carlo, 29 ans, italien ; BELLYSIO Victor, 19 ans, italien, son ami, également tuilier.
- 3) VEGLIO Louis, 37 ans, italien ; ROUX Elisabeth, 30 ans, son épouse.
- 4) MASSARELLI Louis, 32 ans, italien ; FRANCHELLA Amabiline, 23 ans, son épouse.
- 5) pensionnaires italiens et tuiliers chez les CAVERNI : DELPHINO Pierre, 26 ans, PISSONE Barthélémy, 20 ans et GAVORTO Charles, 36 ans.
- 6) BOSCHI Mariani, 47 ans, italien ; BOSCHI Isola, 45 ans, son épouse ; BOSCHI Joseph, 18 ans, aussi tuilier, leur fils ainsi que 3 autres enfants mineurs.
- 7) DANGELO Joachinte, 38 ans, italien ; DANGELO Delphine, 28 ans, son épouse ; DANGELO Marcel, 4 ans, leur fils.
- 8) BACQUINI Hector, 38 ans, de Marseille ; PUGET Augustine, 34 ans, son épouse.
- 9) BETTI Gabriello, 36 ans, italien ; BRENDANI Ida, 34 ans, son épouse ; BETTI Louise, 5 ans et Catherine, 1 an, leurs filles.

Dans ce recensement, on constate qu'il y a beaucoup de journaliers, manœuvres et terrassiers italiens, et aussi des français qui exerçaient les métiers d'ajusteurs, maçons, forgerons, charretiers, camionneurs, cochers, chauffeurs, mécaniciens, jardiniers et fermiers.

Sont également recensés le directeur (LANATA Marius, né à Marseille), un ingénieur (BROHN Eugène, de Barr en Alsace), un chimiste (DIEULOUFET Etienne, de St-Elme), un comptable (MARC Grégoire, de Marseille) et un modeleur (DUFRENE Georges, d'Autun en Bourgogne) qui travaillaient dans les bureaux attenants à l'usine.

Recensement de 1911

Toujours 37 habitations, mais avec une population de 155 personnes (+2) par rapport au précédent recensement.

Les nouveaux tuiliers sont VAVIERE Félix, 19 ans, de Signes ; FREDIANI Léonetto, 25 ans, d'Italie ; CRAVERI Charles, 27 ans, d'origine italienne, venant des tuileries de Marseille St-Henri ; PELLIGRINI Fioranti, 36 ans, BANDINI Gino, 26 ans, PANATI Gustave, 22 ans et BOTTALLO Mario, 18 ans, tous quatre italiens.

Ont perdu leur statut de tuilier : CAMUSSO Carlo, 44 ans, italien qui est recensé comme journalier, nouvellement marié et père d'une fille, Santina, 1 an, née à Six-fours ; BETTI Gabriello, 41 ans, italien qui est recensé comme journalier et dont la situation familiale est inchangée depuis 1906.

A l'exception de DANGELO Hyacinthe, 43 ans, italien, les autres tuiliers recensés en 1906 ont quitté le quartier de la Coudoulière. Un nouvel habitant est recensé: il s'agit de ROUX Adolphe, ingénieur, 64 ans, de Roquevaire.

Il faut savoir que les listes nominatives de recensements sont consultables sur Internet jusqu’en 1911 (prescription de cent ans résultant d'une décision de la Commission nationale informatique et libertés).
Le champ d'investigations étant limité, je n'ai donc pu suivre l'évolution de la population dans le quartier de la Coudoulière après cette date.

Plan de la Coudoulière présentant l'usine Romain BOYER, les logements et les gisements d'argile
Toujours est-il qu'en 1914, juste avant la guerre, c'étaient 80 personnes (travailleurs italiens et leur famille) qui furent logés dans la cité ouvrière attenante à l'usine, laquelle comptait 220 ouvriers, dont 210 d'origine italienne.

La neutralité de l'Italie dans le premier conflit mondial, puis son engagement dans la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni) fit que plusieurs travailleurs italiens des tuileries partirent combattre les allemands, les austro-hongrois et les bulgares, sans compter ceux qui avaient été naturalisés français et qui combattirent pour la France. Certains revinrent, d'autres non.

Photos des ouvriers des Tuileries Romain BOYER 

Mme Claudine CHAMBAT, webmestre du site Six-fournais.com, m'ayant fait part de son intention de fermer son site Internet, je me suis empressé de télécharger quelques photographies anciennes des tuileries Romain BOYER et des ouvriers qui y travaillaient. Ce sont ces photographies que je vous livre en espérant que vous pourrez mettre un nom sur le visage des ouvriers et de leur famille afin de les tirer de leur anonymat.

Ouvrier manœuvrant un tracteur
Entrée des wagonnets dans l'usine
Monsieur JARDET (père) au tour de potier
La famille DI ANGELO
De gauche à droite : GRAMI, DI PIAZZA, Albert JARDET, Paul HOLLAND et François JARDET
Fernand DURBIANO, Augusto GILLO, Tullio CARLI, Paul ARMAND, M. TIRATI, Paul HOLLAND et M. FIORI
Au fond : Noëlie GASTALDI et Rosette DALMAS
Debout : Alice GARON, inconnue, Niaie d'ANGELO, Victorine LORENZI, Geneviève PIAT, Claire RIVOIRA, Claire LORENZI et Jeannette VERDASTRI ; Accroupis : Toine T... et inconnu
Ouvriers et leur famille
Ouvriers et leur famille
Les enfants des ouvriers des Tuileries Romain BOYER
Ouvriers et leur famille
Ouvriers en train de casser la croûte
Ouvriers et leur famille devant l'usine
Voir aussi sur ce blog :

- les images colorisées des Tuileries Romain Boyer à la Coudoulière
- l'argile de la Coudoulière, trois siècles d'histoire
- la Maison du Cygne, ancienne demeure du directeur de l'usine

Les poissons du galicien

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Ces poissons-là ne sont pas destinés à être cuisinés. Ce sont des œuvres d'art sorties de l'imagination du sculpteur fréjusien Philippe GALLEGO, lesquelles sont exposées du 23 janvier au 22 février 2015 à la Maison du Cygne, quartier de la Coudoulière à Six-fours-les-plages.

Un poisson sorti tout droit des abysses... surnommé "Abysse" par son créateur
Philippe GALLEGO, après une formation chez Maître Laurent INQUIMBERT de Carcès, a acquis depuis 15 ans une expérience professionnelle de plasticien-fondeur. Son domaine va de la sculpture métallique au bronze. Il crée et coule ses propres pièces, uniques, avec la technique de la cire perdue, en utilisant des matériaux périssables qui seront détruits pendant la fusion du métal.

"Le voyageur", à droite, semble nager au dessus de deux autres poissons posés sur le fond
De ses créations on retiendra un bestiaire sous-marin hétéroclite, composé de divers poissons en bronze que survole un pélican. Ses œuvres sont fluides, à la fois intemporelles et modernes, avec des reliefs et des transparences qui suggèrent le mouvement.

Le pélican planant au dessus de la faune sous-marine
"Arlette de Malibu", à droite, semble converser avec deux autres poissons
"Demoiselle", à droite, nage en compagnie de ses congénères
Indéniablement ces pièces en bronze sont mises en valeur par les toiles de Sylvie GERARD qui travaille sur des supports textiles peints dont le fil conducteur serait celui de la couturière... car chez cette artiste, l'émotion de la découverte de son art doit être perçue autant par le toucher que par la vue.

"Darwin"
"Fleur"
Les œuvres de ces deux artistes d'horizons différents nous fascinent par une complémentarité qui confère à cette exposition une indéniable harmonie. Une belle exposition à ne manquer sous aucun prétexte, même si les travaux devant la Maison du Cygne rendent son accès moins facile que par le passé.





Le sentier du littoral de Six-fours-les-plages

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C'est une balade longue de plusieurs kilomètres qui démarre de la Reppe, ruisseau qui sépare Sanary de Six-fours, longe la plage de Bonnegrâce jusqu'au port de la Méditerranée, fait le tour du Cap Nègre, se dirige vers la plage de Cros, longe le port du Brusc qui a su conserver toute son authenticité, puis la lagune du Brusc classée Natura 2000 pour se terminer à la presqu'île du Gaou. 

Vous pourrez admirer à loisir les paysages rocheux, les criques et les plages qui longent ce sentier que je vais subdiviser en 5 parties : de la Reppe au port de la Méditerranée ; de ce port au pied du cap Nègre ; le cap Nègre et le parc de la Méditerranée ; du port de la Coudoulière à la plage de Cros ; de cette plage jusqu'au Gaou.

La Coudoulière étant située en plein milieu de ce circuit, je ne m'attarderais qu'à la portion allant du port de la Méditerranée à la plage de Cros, ces deux sites étant pourvus de parkings où vous pourrez stationner  vos véhicules.

Départ du port de la Méditerranée

Sentier du littoral longeant les villas de Sauviou
Prendre le sentier sur votre gauche qui serpente entre les villas et la mer. Des escaliers et petits ponts permettent de franchir allégrement les criques.

Sentier du littoral sous les villas de Sauviou fleuries
Une crique de sable fin
Une villa bâtie sur un éperon rocheux entre deux criques
Arrivé à Sauviou, le spectacle est somptueux. A droite la côte sanaryenne, devant vous, l'immensité de la grande bleue, et sur votre gauche le cap Nègre.

Le cap Nègre

Le cap Nègre doit son nom à la couleur de sa roche volcanique. Ses falaises abruptes, couvertes de figuiers de Barbarie, plongent dans la Méditerrannée. A la pointe a été construite en 1846 une Batterie, petite fortification napoléonienne où se tiennent des expositions temporaires. Du haut du fortin, ou à défaut en bout de cap, vous pourrez apercevoir par ciel dégagé le bec de l'Aigle, à la Ciotat, l'île de Riou, et bien sûr, sur votre gauche, l'archipel des Embiez.

La pointe Nègre et la batterie
La batterie du cap Nègre défendue par un canon
Il faudra faire le tour du cap. Les petites plages de sable sont rares puisque nous sommes sur un éperon rocheux.

Une petite plage sous les blockhaus et la batterie napoléonienne
Une table d'orientation, hélas vandalisée, était là pour vous aider à localiser ces lieux prestigieux.

Table d'orientation : ce qu'il en reste
Après avoir fait le tour du cap, vous ne pourrez emprunter le sentier du littoral qui mène à la plage des Roches Brunes. Celui-ci a été fermé à cause d'éboulements successifs qui ont rendu ce chemin impraticable, voire dangereux.

Portion du sentier du littoral fermée au public
Des ronces et des arbres déracinés empêchent tout passage
C'est dommage car en bordure de cette portion inaccessible, en dessous de la buvette "le Niglo", se trouve un parterre de capuchons de moines et, un peu plus loin, un blockhaus datant de la dernière guerre mondiale dont l'ouverture a été condamnée par un mur en agglos.

Le blockhaus de la seconde guerre mondiale
Ce n'est pas dramatique car pour continuer le circuit, vous devrez traverser le parc de la Méditerranée avec ses fleurs, ses palmiers et autres arbustes ornementaux.

Micocouliers et palmiers du parc de la Méditerranée
Au fil des saisons, vous pourrez admirer de beaux massifs floraux et découvrir des espèces botaniques signalées par des panneaux didactiques.

Palmiers et massifs floraux en bordure du bassin
Vous emprunterez le petit pont qui traverse le bassin dans lequel évoluent des poissons herbivores et où viennent parfois patauger des canards.

D'autres variétés de palmiers et de massifs floraux
Le cap Nègre et Parc de la Méditerranée sont à Six-fours-les-plages des circuits de randonnée pédestre de découverte de la flore, au même titre que l'Ile du Gaou.

Sortir du parc de la Méditerranée, passer devant le port de la Coudoulière, longer la partie de plage du même nom flanquée à sa droite de quelques épis, puis y accéder en empruntant le chemin passant devant le poste de secours.

La plage de la Coudoulière

De la pointe du Caroubier à la plage de Cros

Le sentier part de la plage de la Coudoulière, longe la pointe du Caroubier et la contourne, puis continue en direction du Brusc.

Le sentier menant à la pointe du Caroubier
La pointe du Caroubier
Le sentier du littoral continue vers le sud en direction de la plage de Cros, en longeant villas et copropriétés bâties en bord de mer.

Les propriétés du bord de mer
Sentier du littoral sous le Rayolet
On passe devant des criques comme la calanque des Girelles où, quand l'eau est claire et transparente, on parvient à distinguer les oursins livides collés aux rochers.

Une petite calanque où sont remisées quelques embarcations
Après avoir passé les criques, on arrive à une plage de sable fin que longe un cheminement, au pied du mur d'une copropriété. Mais nous ne pourrons aller plus loin car les vagues, alimentées par le mistral, se fracassent contre le mur de soutènement des villas et nous empêchent de continuer.

Le sentier du littoral passe sous les murs de soutènement des propriétés
Les vagues se fracassant contre les murs de soutènement
Donc un conseil : si vous voulez emprunter ce charmant sentier du littoral, pensez à consulter au préalable la météo. Absence de vent ou vent d'est, c'est bon ! Y aller le matin, c'est mieux, car vous marcherez à l'abri du soleil, ce qui est fort conseillé, surtout en période estivale.

Si la randonnée est votre sport favori, vous pouvez la pratiquer en groupe avec les randonneurs du Club Léo Lagrange (voir diaporama de photos) dont le siège se trouve au Brusc.

Sirènes, mythe ou réalité ?

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Au début des années 1950, le géologue Jean Fontana, originaire de Haute Provence, trouva à Digne des squelettes pétrifiés correspondant aux spécimens connus sous le nom scientifique d'Hydropitecus. La morphologie de ces squelettes avaient une grande ressemblance avec celle des sirènes décrites dans la mythologie. Fin août 2002, en vacances à Digne, j'avais moi-même photographié sur la voûte d'une grotte, les ossements pétrifiés d'un sirénéen qu'avait observés, un demi siècle auparavant, le célèbre géologue.

Ossements pétrifiés d'hydropithèque (Digne, 2002)
Par la suite, Fontana poursuivit ses recherches aux environs de Sanary-sur-Mer, y localisant un specimen d'hydropithèque ou "singe des mers" qui aurait peuplé les océans il y a 18 millions d'années. "Il est certain que cette étonnante découverte paléontologique, si elle est vérifiée, va bouleverser toute la théorie de l'Evolution !", pouvait-on lire sur un article publié en 2012 sur le site "Sanary.com".

Ce fut à la demande d'un paléontologue et plongeur amateur local que Fontana réalisa des fouilles subaquatiques à l'est de l'île du Grand Rouveau. Avec l'aide des plongeurs professionnels de Sanary, il réussit à documenter les restes fossilisés d'un extraordinaire exemplaire d'hydropithèque. Cet événement exceptionnel suscita l'enthousiasme du photographe Joan Fontcuberta qui immortalisa sur la pellicule cette incroyable découverte.

Joan Fontcuberta - restes d'hydropithèque (le Grand Rouveau, 2012)
Les sirènes, ces êtres que l’on pensait légendaires, seraient-elles le chaînon manquant entre l’homme et les mammifères marins ? A partir de cette hypothèse, Joan Fontcuberta conçut autour de ce thème un dispositif artistique tout entier dévolu à la falsification et à la mystification.

Pourtant des momies de sirènes sont conservées dans certains musées européens et temples asiatiques. Au Temple de Zuiryuji (Osaka) est exposée une momie de sirène offerte au Temple en 1682 par un marchand de la région de Sakaï. Une autre momie, conservée au Temple de Myouchi, à Kashiwazaki, dans la région de Niigata, ne mesure que 30 cm de long. Elle est dans une posture étrange, les mains levées au niveau du visage. Cette posture se retrouve d'ailleurs chez plusieurs momies de sirènes conservées, sans qu'on ait la moindre explication la concernant.

Momies de sirènes
Au Temple de Karukayado, à Hashimoto, dans la région de Wakayama, il y a une momie de sirène mesurant 50 cm. Elle possède des dents pointues qui lui sortent de la bouche, et comme la précédente, elle lève ses mains. On peut observer des écailles sur le bas du corps et des lambeaux de nageoires sur le torse, ainsi que des protubérances pouvant rappeler des seins.

En Europe (Angleterre, Italie, Belgique) plusieurs momies de sirènes sont détenues par des collectionneurs privés ou ont été exposées dans des muséums d'histoire naturelle, tels le musée Stracké Mariakerke à Ostende, en Belgique.

Sirène - musée Stracké Mariakerke d'Ostende (Belgique)
En me documentant sur le WEB, j'ai découvert l'existence de canulars, comme la photographie d'un squelette humanoïde affublé d'une queue de poisson, laissant imaginer qu'il s'agit d'une sirène. Un court texte accompagne la photo : "Un ancien squelette de sirène, datant d'il y a huit millénaires, a été trouvé en Bulgarie, près de la plage de Sozopol, par le professeur Dimitrov". En fait il s'agit un trucage. La photo originelle représentait un squelette humain découvert lors de fouilles archéologiques en Irlande. Un internaute remplaça les membres inférieurs par une queue de poisson, ajouta un homme accroupi prenant la pose, puis dégrada la qualité de l'image pour rendre le trucage moins décelable.

Squelette de sirène ou canular ?
A noter qu'il existe une maladie fœtale grave appelée sirénomélie, qui se traduit par la fusion des membres inférieurs, rappelant la sirène dans l'imaginaire collectif, c'est-à-dire avec une queue de poisson. Il va sans dire que les os des membres inférieurs de ces nouveaux nés sont ceux d'êtres humains et non ceux d'un sirénien !

Nouveaux nés atteints de sirénomélie
A l'origine, les sirènes étaient des créatures de la mythologie grecque, dont le chant envoûtant attirait les marins, amenant ainsi leurs navires à se fracasser sur les récifs. D'après la tradition suivie par le récit homérique de l'Odyssée, il s'agissait de divinités de la mer postées à l'entrée du détroit de Sicile, sur l'île d'Anthémoessa, non loin des monstres Charybde et Scylla.

Deux héros parvinrent pourtant à leur échapper. Le premier, Jason, accompagné de ses valeureux Argonautes, échappa au pouvoir des sirènes grâce à Orphée, dont la voix puissante couvrit leurs propres chants ! Suite à cet échec, les sirènes se changèrent en rochers... Une autre fin de ce récit dit que vexées par la ruse d'Orphée, les sirènes se jetèrent dans les flots où elles périrent.

Gravure représentant Jason et les Sirènes
Le second héros, Ulysse, suivant les conseils de la magicienne Circé, arriva à passer sans dommage l'île des sirènes. Il ordonna à ses compagnons de se boucher les oreilles avec de la cire d'abeille, pendant que lui se faisait attacher au mât de son bateau, oreilles non bouchées. Ainsi il eut le privilège d'écouter, mais sans y perdre la vie, le chant mélodieux des sirènes !

Ulysse et les Sirènes - peinture de Herbert Draper
Les représentations de ces monstres mythiques diffèrent selon les récits. Dans l'antiquité elles étaient décrites comme des êtres ailés à buste de femme et aux pattes d'oiseaux, qui attiraient les marins par la beauté de leurs chants, afin de les dévorer. Ces monstres n'avaient évidemment aucun rapport avec les sirènes telles que Christian Andersen les voyait.

La petite sirène de Copenhague
D'autres récits décrivent des sirènes à tête et à buste de femme se terminant par une queue de poisson : ce sont les nymphes de la mer, filles du dieu-fleuve Achéloos (ou encore de Phorcys) et d'une Muse. On les apercevrait à la surface de l'eau ou bien peignant leurs longs cheveux, assises sur un rocher. Dans ces contes, elles prédisaient l'avenir, faisaient don aux hommes de pouvoirs surnaturels ou tombaient amoureuses des marins qu'elles emmenaient au plus profond de la mer.

La sirène mythique, dévoreuse d'hommes
La découverte par les occidentaux de mammifères aquatiques tels que le lamantin ou le dugong, que l'on a précisément appelés siréniens, a pu donner une nouvelle consistance au mythe. Chez les siréniens, la vulve s'ouvre en effet ventralement et les mamelles sont en position pectorale, comme chez la femme. La queue aplatie dans le plan horizontal, comme celle des cétacés, aurait pu suggérer une queue de poisson. Tous ces éléments ont très certainement pu alimenter le vieux mythe de la femme-poisson. Ainsi, lorsque Christophe Colomb observa pour la première fois des lamantins d'Amérique, il fit remarquer que ces "sirènes" n'étaient pas aussi belles que celles de la légende !

Sirène et sirénien (dugong) nageant côte à côte
On retrouve également les sirènes dans la mythologie nordique où elles portent le nom de Havfrues. Elles ont un torse de femme et une queue de poisson. Il en existe de bonnes comme de perfides, mais elles ont toutes un point commun : la beauté. Au plus clair de l'été, quand une légère brume de chaleur se forme sur l'horizon marin, on peut découvrir une Havfrue assise à la surface des eaux, lissant sa longue chevelure avec un peigne d'or. On dit que ces sirènes, qui sont très frileuses, viennent se réchauffer la nuit auprès des feux allumés sur le rivage par les pêcheurs. Leur but inavoué est d'entraîner les hommes qu'elles ont séduits dans leurs repaires sous-marins.

Statue en bronze de sirène (port de Santander, Espagne)
A ceux qui ont refusé leur amour ou résisté au désir de les suivre, elles jettent des sortilèges. Cela peut se traduire par filets déchirés, poissons pourrissants, tempêtes terribles et naufrages funestes... et quand un marin disparaît en mer, on dit qu'il a été emporté dans les demeures des Havfrues. Dans la mythologie babylonienne, Atergatis, déesse de la lune, fut dotée d’une queue de poisson parce qu’elle représentait le pendant féminin d’Oannès, le dieu-poisson émergeant de la mer d'Erythrée. Tout comme lui, elle sortait de l’océan pour y retourner au terme d'un long périple à travers le ciel nocturne. Elle devait donc également avoir une nature amphibie, moitié humaine, moitié poisson, avec cette différence qu'étant femme elle devait être à la fois moins vigoureuse mais plus mystérieuse qu'Oannès. Ce fut sans doute ainsi que naquit à Babylone la première déesse à corps de poisson.

Statue en bronze de sirène bicaudale (Metropolitan Museum de New-York)
Au fil du temps ses atouts féminins s'amplifièrent au rythme des légendes : beauté, vanité, orgueil, cruauté, charme... tant et si bien qu'Atergatis et clones que l'on rencontre dans diverses mythologies forment une ascendance fort acceptable pour les sirènes des époques qui suivirent. Même en Thaïlande et au Cambodge, il existe dans l’épopée de Rama, un épisode entre Hanuman, le dieu singe, et Suvannamaccha, une sirène dorée, princesse de son état, ce qui lui vaut d'être parée d'une couronne, de bijoux et de vêtements brodés de fils d'or.

La sirène Suvannamaccha et le dieu singe Hanuman
Dans l’ornementation de l'art roman moyen-âgeux, la sirène signalait la présence de forces telluriques, comme l’existence d’un courant aquatique souterrain. Le bestiaire médiéval associait la sirène aux créatures marines décrites par les navigateurs et peuplant l'imaginaire.

Le bestiaire médiéval des créatures marines
Dans la littérature cléricale, la sirène médiévale renvoie à l’image de la tentation à laquelle il convient de résister pour préserver la chasteté et la pureté de l'âme ! Il existe une certaine affinité entre Mélusine et la Vouivre, toutes deux sorties des entrailles de la terre. De même, on pourra trouver des similitudes entre Mélusine et la Fée Morgane, ou encore la Dame du Lac, chère aux Chevaliers de la Table Ronde. Qui ne connaît la légende de Mélusine ? C'est l'histoire d'une fée d'une beauté merveilleuse qui promit à Raimondin de faire de lui un roi s'il acceptait de l'épouser, à condition de ne jamais la voir un samedi. Raimondin ne put s'empêcher de regarder par un trou percé dans le mur Mélusine qui, un samedi, s'était retirée dans sa chambre et s'était muée en serpent. Mélusine, trahie, s'envola à tout jamais en clamant sa peine par des cris effroyables.

La légende de la fée Mélusine
J'ai beaucoup plongé en différents spots de la mer Méditerranée. J'ai éclairé avec ma lampe-torche des failles au fond desquelles se cachaient mostèles, congres et murènes. J'ai pénétré dans des grottes sous-marines fréquentées par des mérous. J'en ai visité d'autres habitées par des langoustes et devant lesquelles évoluaient des castagnoles rouges...

Melissa la sirène évoluant parmi des anthias
Mais je n'ai jamais rencontré de sirènes... sauf peut-être dans mes rêves, nageant gracieusement au clair de lune, parmi des poissons multicolores, dans des lagons limpides aux reflets changeants...

Débarquement à la Coudoulière

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Mardi 17 et mercredi 18 mars 2015  

La plage de la Coudoulière fut réquisitionnée pour servir de terrain de manœuvres et d'exercices militaires à la Marine Nationale. 

Tôt le matin du premier jour, une barge avait débarqué une Jeep en tenue de camouflage, ainsi qu'un engin capable de dérouler sur le sable un treillis métallique pour éviter que les roues des véhicules ne s'enlisent. Un groupe de deux plongeurs sur un canot pneumatique noir semi-rigide avait escorté ce premier convoi.

Tôt le mati, débarquement de deux véhicules
Au large, entre les Embiez et Bandol, mouillait le BPC "Tonnerre" d'où était partie la barge et au dessus duquel tournoyaient des hélicoptères de combat.

Le BPC "Tonnerre" et hélicoptères en vol stationnaire
Ce bâtiment de projection et de commandement de la Marine Nationale (L9014) est un porte-hélicoptères d’assaut amphibie de classe Mistral dont le port d'attache est Toulon. Aujourd'hui, profitant d'un vent d'est, il effectuait des exercices avec débarquement des troupes et engins au sol.

Le BPC L9014 au large de la Coudoulière
Mis en service le 1er août 2007 il a été conçu pour projeter des forces par voie aérienne et maritime, conduire des opérations des projections des forces citées depuis un poste de commandement, soutenir des forces déployées et porter assistance aux populations civiles.

Une des deux barges de débarquement devant le "Tonnerre"
C'est un navire-école, long de 199 mètres pour 32 m de large, qui est propulsé par 3 moteurs diesel lui assurant une vitesse de 18,8 nœuds. Son équipage est composé de 160 à 177 officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots. Il possède une capacité d'embarquement de 450 marins ou de 250 marins encadré d'un état-major de 200 hommes.

Un hélicoptère en approche du pont
Le "Tonnerre" est doté de 2 plateformes élévatrices pouvant accueillir 16 hélicoptères. Pourvu pour séjourner en mer près de 6 mois, il dispose d'un hôpital avec salle de radiologie et de chirurgie. Son système de navigation high-tech permet sa localisation précise auprès de toute la flotte de la Marine Française. En outre il est armé de 2 systèmes de missiles sol-air, de 2 canons de 30 mm et de 4 mitrailleuses de 12,7 mm.

Le "Tonnerre" entre la pointe des Caroubier et l'île de Rioux
Il peut être intégré soit au groupe aéronaval français, soit à une Force de Réaction de l’OTAN ou à des missions de maintien de la paix sous mandat de l’ONU ou dans le cadre de l’Union Européenne. Le "Tonnerre" est donc un bâtiment polyvalent combinant sur une plateforme unique les fonctions de porte-hélicoptères, d’hôpital, de transport de troupes, de mise en œuvre de moyens d’assaut amphibie, de moyens de commandement et occasionnellement d’école.

Le chaland de débarquement de matériel lourd a quitté le "Tonnerre"
A peine la barge 29 avait-elle quitté la plage qu'arrivait par le chenal le grand chaland de débarquement d'engins militaires L9094.

Le chaland de débarquement accostant la plage de la Coudoulière
Après s'être positionné face au treillis métallique posé au sol et avoir accosté, le chaland baissait ses deux portes avant basculantes.

Le premier camion débarque sur la plage de la Coudoulière
Guidés par les hommes au sol, sortait le premier camion bâché, aussitôt suivi par deux autres camions de transport de troupes, d'une jeep et d'un véhicule de l'avant blindé (VAB) doté de 4 roues motrices et équipé d'un canon de 20 mm.

Véhicules embarquant dans le chaland
Véhicules en phase de débarquement
Le VAB et son canon de 20 mm
Les manœuvres d'embarquement puis de débarquement s'enchaînèrent pour que conducteurs et guides puissent acquérir des automatismes nécessaires en périodes de conflits.

Le VAB lors de l'embarquement
Un camion transportant du matériel en approche
La Jeep sortant du chaland
Finalement, vers 11h00, le grand chaland, chargé des véhicules militaires embarqués, quittait la plage de la Coudoulière.

Le grand chaland quitte la plage de la Coudoulière
C'est alors qu'entrait en mouvement le premier engin débarqué, lequel était chargé de récupérer par enroulement le treillis métallique emprunté par les véhicules pour quitter la plage.

L'engin chargé de récupérer le treillis métallique
Travail terminé. Prêt pour l'embarquement !
Le treillis enroulé et amarré, l'engin manœuvrait pour entrer en marche arrière dans la barge. Un quart d'heure après, c'était au tour de la barge de prendre le large, en direction du "Tonnerre".

Le dernier chaland quitte la plage de la Coudoulière
Cet exercice s'est répété de nuit le lendemain, de 18h00 à un peu plus de 21h00... si j'en crois les quelques lumières qui éclairaient faiblement la plage de la Coudoulière.

Photos : RHP Collection

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